Elle en était à sa quinzième tenue. Rien n’allait. Haut et bas étaient en discordance, selon elle. L’I.A. avait beau la rassurer, Purotu plissait des lèvres de dégoût à chaque essai.
- Reprenons depuis le début, tenta l’I.A.
Purotu pivota en direction de la pendule de sa chambre. Dans quinze minutes, sonnerait l’heure du départ. L’adolescente soupira et finit par se jeter dans son lit de dépit.
- J’ai rien à me mettre. Je reste ici. De toute façon, j’ai pas du tout envie d’aller à cette fête nulle.
L’I.A. ne savait pas si elle devait être furieuse ou ignorer ce qu’elle venait d’entendre.
- Tu ne fais rien comme il faut. Mamie n’aurait jamais dû t’acheter. Je préférais Alfred, lui il savait toujours m’habiller comme il faut.
La petite éclata en sanglots et n’entendit pas qu’on frappait à la porte. Elle perçut quand même, au travers de la porte, les mots « ton cavalier est là ». Elle implora alors aussitôt l’aide de sa mère.
La mère n’avait pas eu le moindre soupçon des difficultés de sa fille, jusqu’à ce qu’elle la vit échevelée et les yeux rougis. Elle rassembla le peu de lucidité qui lui restait. L’après-midi à siroter des cocktails avec ses amies avait laissé des traces. Elle questionna sa fille.
- C’est le thème du bal de promo qui te chagrine ? « Héros et héroïnes de Polynésie » ? Qu’as-tu essayé ?
- Tout, maman ! Pleurnicha-t-elle. Et l’I.A. est nulle ! Ses hologrammes ne se posent pas bien sur moi.
- Calme-toi. Tu as essayé le costume de Titaina DESBOR, la première présidente de Polynésie française ?
- Oui, c’était ma première idée. C’était le pire. Elle ne mettait que des robes purotu rouges en broderie anglaise, à manches longues.
- Et la première astronaute marquisienne, Sara KIVA, tu as essayé ?
- Oui, le tapa ne rendait pas bien. On aurait dit que je portais des torchons.
- Et qu’est-ce qu’elle portait l’actrice Charlène MA'U'U ?
- Qui ?
- La Pa'umotu qui a réussi à faire carrière à Hollywood.
- Ah oui, j’avais pas pensé à elle. I.A. idiote, vas-y un peu.
L’I.A. (tout comme la mère) décida d’ignorer le petit mot doux de sa maîtresse et fit apparaître, par petites touches, les éléments de la tenue. Sur la chevelure de la jeune fille, un bandeau de pae'ore, ourlé de coquillages minuscules jaunes et orange. À son cou, une parure de pōreho. Ensuite, une robe bustier blanche tombant sur ses genoux et des sandales compensées beiges. La mère et la fille n’en croyaient pas leurs yeux. La tenue était parfaite.
Purotu put également lire dans les yeux de son cavalier qu’elle avait fière allure. Elle sourit poliment un long moment, avant de chuchoter, quand elle fut sûre que personne ne l’entendrait :
- Tu es déguisé en qui ?
- Terai ATA, le premier tahitien secrétaire général de l’O.N.U.
Avec un petit hochement admiratif, Purotu accepta le bras que lui proposait son cavalier et ne douta plus que la soirée serait réussie.
Yayani
- Reprenons depuis le début, tenta l’I.A.
Purotu pivota en direction de la pendule de sa chambre. Dans quinze minutes, sonnerait l’heure du départ. L’adolescente soupira et finit par se jeter dans son lit de dépit.
- J’ai rien à me mettre. Je reste ici. De toute façon, j’ai pas du tout envie d’aller à cette fête nulle.
L’I.A. ne savait pas si elle devait être furieuse ou ignorer ce qu’elle venait d’entendre.
- Tu ne fais rien comme il faut. Mamie n’aurait jamais dû t’acheter. Je préférais Alfred, lui il savait toujours m’habiller comme il faut.
La petite éclata en sanglots et n’entendit pas qu’on frappait à la porte. Elle perçut quand même, au travers de la porte, les mots « ton cavalier est là ». Elle implora alors aussitôt l’aide de sa mère.
La mère n’avait pas eu le moindre soupçon des difficultés de sa fille, jusqu’à ce qu’elle la vit échevelée et les yeux rougis. Elle rassembla le peu de lucidité qui lui restait. L’après-midi à siroter des cocktails avec ses amies avait laissé des traces. Elle questionna sa fille.
- C’est le thème du bal de promo qui te chagrine ? « Héros et héroïnes de Polynésie » ? Qu’as-tu essayé ?
- Tout, maman ! Pleurnicha-t-elle. Et l’I.A. est nulle ! Ses hologrammes ne se posent pas bien sur moi.
- Calme-toi. Tu as essayé le costume de Titaina DESBOR, la première présidente de Polynésie française ?
- Oui, c’était ma première idée. C’était le pire. Elle ne mettait que des robes purotu rouges en broderie anglaise, à manches longues.
- Et la première astronaute marquisienne, Sara KIVA, tu as essayé ?
- Oui, le tapa ne rendait pas bien. On aurait dit que je portais des torchons.
- Et qu’est-ce qu’elle portait l’actrice Charlène MA'U'U ?
- Qui ?
- La Pa'umotu qui a réussi à faire carrière à Hollywood.
- Ah oui, j’avais pas pensé à elle. I.A. idiote, vas-y un peu.
L’I.A. (tout comme la mère) décida d’ignorer le petit mot doux de sa maîtresse et fit apparaître, par petites touches, les éléments de la tenue. Sur la chevelure de la jeune fille, un bandeau de pae'ore, ourlé de coquillages minuscules jaunes et orange. À son cou, une parure de pōreho. Ensuite, une robe bustier blanche tombant sur ses genoux et des sandales compensées beiges. La mère et la fille n’en croyaient pas leurs yeux. La tenue était parfaite.
Purotu put également lire dans les yeux de son cavalier qu’elle avait fière allure. Elle sourit poliment un long moment, avant de chuchoter, quand elle fut sûre que personne ne l’entendrait :
- Tu es déguisé en qui ?
- Terai ATA, le premier tahitien secrétaire général de l’O.N.U.
Avec un petit hochement admiratif, Purotu accepta le bras que lui proposait son cavalier et ne douta plus que la soirée serait réussie.
Yayani