Tahiti, le 9 août 2020 - La candidature du ministre du Logement Jean-Christophe Bouissou à la présidence du Contrat de ville a créé des dissensions au sein des élus Tapura qui ont dénoncé "une mainmise du Pays" et "une politisation" de cet outil. Le candidat du Pays a d'ailleurs été élu au bénéfice de l'âge, face à Georges Doom élu de Punaauia.
Les neuf élus titulaires, désignés par leurs conseils municipaux pour siéger au sein du conseil syndical mixte en charge du Contrat de ville, ont procédé vendredi à l'élection de leur président et de son bureau. Trois candidats étaient en lice, Sandy Changuy pour Mahina et Georges Doom pour Punaauia, tous deux Tapura.
Les neuf élus titulaires, désignés par leurs conseils municipaux pour siéger au sein du conseil syndical mixte en charge du Contrat de ville, ont procédé vendredi à l'élection de leur président et de son bureau. Trois candidats étaient en lice, Sandy Changuy pour Mahina et Georges Doom pour Punaauia, tous deux Tapura.
"Il ne faut pas qu'il joue à ce jeu avec nous car il y a les sénatoriales"
La troisième candidature est venue perturber cette élection, celle de Jean-Christophe Bouissou, ministre du Logement et candidat du Pays. Une nouvelle que beaucoup d'élus municipaux ont appris la veille et qu'ils n'ont pas du tout appréciée. "Il ne faut pas qu'il [le gouvernement, ndlr] joue à ce jeu avec nous car il y a les sénatoriales en septembre prochain et ils auront besoin de nous" ont assuré les élus et grands électeurs. L'ambiance était assez tendue lors de cette réunion, puisque selon des membres du Tapura, la candidature du ministre est tombée "comme un cheveu sur la soupe". Et pour montrer leur mécontentement et contrer la candidature du ministre, les communes affiliées au parti rouge ont décidé de présenter, elles aussi, des candidats. "Il faut qu'on fasse bloc" a assuré Sandy Changuy de Mahina. L'élue de Faa'a, Emma Vanaa a affirmé "Je ne sais pas quelles promesses il a faites". Alors que ceux du Tapura ont dénoncé "les pressions" effectuées par le candidat du Pays sur leurs collègues tāvana. En effet, le ministre du Logement est sorti de la salle avec quatre d'entre eux (Sylvana Puhetini de Papeete, Yvannah Pomare-Tixier de Pira'e, Rebecca Tetuanui de Moorea et Tahia Teahu de Papara) avant de procéder au vote. Finalement, c'est seulement grâce au bénéfice de l'âge que Jean-Christophe Bouissou a été élu président de ce conseil syndical, face à Georges Doom, puisque tous deux avaient obtenu cinq voix chacun lors des trois tours. Dans les jours qui viennent, les élus du conseil syndical mixte en charge du Contrat de ville devraient se réunir, pour commencer d'ores et déjà à travailler sur les dossiers.
"les questions de pression n'existent pas à ce niveau de la politique"
"Pour la première fois mon grand âge de 59 ans me permet de gagner cette élection au conseil mixte du contrat de ville et c'est avec plaisir que je prends mes fonctions (...). Nous avons le souhait de mettre en place un schéma directeur du contrat de ville (...) et je vais m'y atteler (...). Il y a une volonté d'inclure le Pays dans la nouvelle stratégie (...), des financements importants vont être consacrés. Et pour cela il faut de la préparation, la mise en place des réformes au niveau du syndicat mixte du contrat de ville. Ces réformes je les mènerai jusqu'au bout (...). Ce n'est pas le contrat de ville qui est en lui même un outil important. C'est tout ce que mettent le Pays et l'État, au travers des contrats de projets et des budgets d'investissement du Pays. Lorsqu'on gère plus de 30 milliards Fcfp de crédits d'investissement, y compris dans le domaine de la rénovation urbaine, vous comprenez bien que le Pays apporte une grosse partie de cette politique de la ville."
Certains parlent de "politisation" de ce conseil et de "pression" ?
"Il n'est pas interdit à un représentant du gouvernement de présider le contrat de ville, c'est une implication plus forte. On mène au niveau du Pays, des communes, le programme de rénovation urbaine et ce sont des financements très importants (...). Les élus sont de grandes personnes, les questions de pression n'existent pas à ce niveau de la politique, où nous avons des représentants des communes et des grandes communes."
Certains parlent de "politisation" de ce conseil et de "pression" ?
"Il n'est pas interdit à un représentant du gouvernement de présider le contrat de ville, c'est une implication plus forte. On mène au niveau du Pays, des communes, le programme de rénovation urbaine et ce sont des financements très importants (...). Les élus sont de grandes personnes, les questions de pression n'existent pas à ce niveau de la politique, où nous avons des représentants des communes et des grandes communes."