“Avec cette reconversion, j’ai fait le bon choix. (…) C’est beaucoup de boulot, mais c’est tellement valorisant !”, confie Vaihere Mollard-Lehartel (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 15 avril 2024 - Élever des poules de chair, c’est le défi que s’est lancé Vaihere Mollard-Lehartel, qui a converti l’ancienne porcherie de sa grand-mère en poulailler-test, à Papara. Au-delà de ce métier-passion, elle est animée par l’envie de contribuer à la production locale de coquelets et de poulets de qualité.
À 48 ans, Vaihere Mollard-Lehartel aborde sa reconversion professionnelle comme un nouveau souffle. Qui a dit qu’on ne pouvait pas être hôtesse de l’air en Suisse, puis au sol à Shanghai, et travailler dans la distribution pour La Dépêche de Tahiti avant de se lancer dans l’élevage ? Cette mère de deux grands enfants l’a fait en optant pour un secteur porteur, mais avec de gros défis à relever en matière de développement : les poules de chair.
À 48 ans, Vaihere Mollard-Lehartel aborde sa reconversion professionnelle comme un nouveau souffle. Qui a dit qu’on ne pouvait pas être hôtesse de l’air en Suisse, puis au sol à Shanghai, et travailler dans la distribution pour La Dépêche de Tahiti avant de se lancer dans l’élevage ? Cette mère de deux grands enfants l’a fait en optant pour un secteur porteur, mais avec de gros défis à relever en matière de développement : les poules de chair.
Une reconversion en faveur de la production locale
“Il y a déjà des poules pondeuses, mais peu de poules de chair. Quand on voit la qualité des poulets jumbos piqués aux hormones qui arrivent ici, on peut faire mieux localement ! On n’arrivera jamais à concurrencer ces prix bas, mais on peut s’aligner avec le poulet frais importé de Nouvelle-Zélande. Ça nous ouvrirait une porte si on pouvait assurer le marché du frais localement. Vu que les gens commencent à adhérer à une alimentation plus saine, c’est motivant”, confie-t-elle.
Après leur passage à l’abattoir de Papara, à partir de trois semaines et demie, les coquelets sont commercialisés autour de 1 700 francs la pièce. Vers cinq semaines et demie, les poulets de 1 kg et plus sont vendus entre 1 700 et 1 800 francs le kilo.
Après leur passage à l’abattoir de Papara, à partir de trois semaines et demie, les coquelets sont commercialisés autour de 1 700 francs la pièce. Vers cinq semaines et demie, les poulets de 1 kg et plus sont vendus entre 1 700 et 1 800 francs le kilo.
Six poulaillers en projet
Formée par Adrien Chin, éleveur de Faa’a, Vaihere Mollard-Lehartel a transformé sur fonds propres l’ancienne porcherie de sa grand-mère en poulailler-test, Tamaru Farm, à Papara. D’une trentaine de poussins au départ, elle est passée à des cycles de 1 000 poussins toutes les quatre semaines en deux ans. Du nourrissage au nettoyage, en passant par les livraisons, l’éleveuse est épaulée par sa famille, mais elle gère une grande partie de l’activité seule. “Avec cette reconversion, j’ai fait le bon choix. Je m’épanouis vraiment dans cette activité. C’est beaucoup de boulot, mais c’est tellement valorisant ! Les retours positifs des clients me donnent envie de continuer.”
C’est d’ailleurs ce que l’avicultrice a prévu de faire sur un autre terrain familial, toujours à Papara. Avec un emprunt complété par une subvention de la Direction de l’agriculture, elle va s’agrandir et construire six poulaillers dans les prochains mois. Une extension qui devrait lui permettre d’augmenter sa production et d’éviter les ruptures entre chaque cycle, tandis que ses poules pourront profiter des bienfaits d’un élevage en semi plein air la journée.
C’est d’ailleurs ce que l’avicultrice a prévu de faire sur un autre terrain familial, toujours à Papara. Avec un emprunt complété par une subvention de la Direction de l’agriculture, elle va s’agrandir et construire six poulaillers dans les prochains mois. Une extension qui devrait lui permettre d’augmenter sa production et d’éviter les ruptures entre chaque cycle, tandis que ses poules pourront profiter des bienfaits d’un élevage en semi plein air la journée.
La touche féminine
Vaihere Mollard-Lehartel assume et revendique sa touche féminine, quasi maternelle. “Les poules de chair sont plus fragiles que les poules pondeuses. Ce sont des animaux qui demandent beaucoup d’attention. Je leur donne des compléments alimentaires à base de plantes pour les vitamines et contre le stress, et j’utilise le moins d’antibiotiques possible. Si une poule est patraque, je la prends avec moi pour la soigner”, confie-t-elle. Outre les ventilateurs et la lampe anti-insectes, pour plus de confort, l’éleveuse a ajouté un diffuseur d’huiles essentielles dans son poulailler. Avec une vahine coiffée d’une fleur à l’oreille, le logo de son entreprise va dans le même sens. “Je suis la première femme éleveuse de poules de chair et j’en suis fière ! On peut être une femme glamour et jolie, et travailler dans un poulailler. Je le fais parce que je suis passionnée.”
Tout est bon dans le poulet
Depuis novembre dernier, sa production est commercialisée dans six grandes surfaces de la zone urbaine de Tahiti. Un réseau de distribution que Vaihere Mollard-Lehartel compte bien étendre. “Je suis étonnée et même contente de voir que ça part bien ! Et je vends tout : le poulet, les gésiers, le cœur, le foie, les pattes et même les carcasses pour faire des soupes. J’aimerais aussi démarcher plus de restaurateurs pour les coquelets, dont le format est idéal pour deux personnes, afin de mettre plus de volaille locale à la carte.” Et ce n’est pas tout : même la litière de copeaux de l’élevage est revendue aux agriculteurs des environs sous forme de compost, après plusieurs semaines de maturation.