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Moorea reçoit l'ambassadeur européen Abdoul Aziz M'baye  11/02/2012

Moorea reçoit l'ambassadeur européen Abdoul Aziz M'baye
Communiqué de la commune de Moorea Maiao:

Plan de développement communal de Moorea : l’ambassadeur européen impressionné

La commune de Moorea-Maiao a reçu, mercredi 8 février 2012, la visite de l’ambassadeur européen Abdoul Aziz M’Baye venu constater sur place le bon déroulement de la mise en fonction de la station d’épuration des eaux à Nuuroa financée en partie par le Fed. Occasion également de faire découvrir l’importance de la politique d’investissement de Moorea.
Le maire Raymond Van Bastolaer, les élus et le cadres techniques de la commune ont accueilli la délégation européenne emmenée par l’ambassadeur, qui comptait également dans ses rangs une personnalité bien connue désormais de Moorea, le représentant du Fed M. Ortiz de Zuñiga. Le ministre de l’environnement, Jacky Bryant, a également fait le déplacement.
Après un dépôt de fleurs à stèle commémorative de l’accident d’avion qui avait coûté la vie à des fonctionnaires et techniciens européens travaillant sur la station de traitement des eaux de Nuuroa en août 2007, une séance de travail réunissait tout le monde à la mairie annexe de Teavaro.
Le maire faisait un tour d’horizon général de la politique de développement communal depuis 2008, puis les cadres présentaient l’état des travaux et chantiers d’équipement avant d’aller jusqu’à Nuuroa examiner le bon fonctionnement de la station.
Dans son allocution le maire traçait le portrait d’une commune en pleine croissance démographique (près de 20 000 résidents, 35 000 en week-end) face à des défis de l’avenir (50 000 habitants à l’horizon 2040) et devant des contraintes structurelles incontournables (taille et relief de la commune, distances, éloignement de Maiao…).
Le maire précisait la démarche communale depuis 2008 : « Nous faisons face à la rénovation du réseau hydraulique et la potabilisation (3 milliards de francs Pacifique), à la rénovation et la reconstruction de nos cinq écoles communales (2 milliards de francs Pacifique), à la mise en fonction de la station de traitement des eaux usées à Haapiti (dont le Fonds européen de développement permet par son cours le raccordement de nombreux usagers), aux transports publics communaux sûrs et réguliers, au bétonnage du réseau routier des servitudes dans les vallées (2 milliards), aux cimetières communaux pour accueillir décemment tous nos défunts (600 millions), à la collecte et au traitement des déchets ménagers dans un centre d’enfouissement technique adapté implanté à Moorea, à l’édification d’un chenil et la mise en place d’un service de fourrière, au soutien au tourisme (première activité sociale et économique de Moorea) et aux activités sociales et agricoles.
Tout cela doit s’inscrire dans une politique de qualité environnementale préservée, car si nous voulons agir dans le respect de la dignité de l’homme et pour le bien commun, nous ne pouvons pas nous exonérer de la dimension environnementale qui conditionne qualité de notre développement social et économique. »
Il devait également relever la difficulté du financement son ambitieux programme : « Le gouvernement central de l’État affiche un partenariat technique bien venu mais peu financier, la fiscalité du Pays est au plus bas et la fiscalité communale en subit les conséquences au niveau des dotations du Fonds intercommunal de péréquation. Moorea-Maiao s’est tournée vers l’amélioration de ses recettes propres : les redevances et les taxes. Celles-ci ne peuvent cependant porter que sur 6 000 ménages, à peine 2 000 micro entreprises et une poignée d’hôtels de luxe.
Pour relever tous ces défis et mener à bien la politique d’équipements structurels et de développement communal, le concours de l’Europe via le Pays se révèle bien utile encore que limité par le fait que la Polynésie est un PTOM, qu’elle n’est pas dans l’espace SEPA et que sa monnaie n’est pas l’euro mais le franc Pacifique émis par l’IEOM. Cette différence institutionnelle – qui respecte notre forte identité polynésienne – écarte certains accès à des fonds de concours européens dont les départements et quelques autres collectivités d’outre-mer bénéficient. Fonds dont la commune aurait bien l’usage pour finir les raccordements au réseau des eaux usées actuellement en cours de réalisation, et pour pouvoir raccorder dans l’avenir les usagers au futur réseau. »

Et le maire concluait par cette invitation à l’ambassadeur :
« Aussi, Monsieur l’ambassadeur, permettez-moi en toute simplicité de vous solliciter en retour vers Bruxelles et Strasbourg afin que les institutions européennes, puissent être instruites par votre soin des efforts de Moorea-Maiao pour construire durablement son avenir, et qu’elles soient attentives aux demandes futures de ce bout – petit bout – original d’Europe que nous sommes. »
M. M’Baye se montra impressionné du plan de développement de la commune, de sa cohérence, de son importance. Il encouragea le maire et les élus à poursuivre dans cette voie en indiquant que, sur le plan des financements, l’Europe disposait de moyens qui pouvaient être sollicités, notamment la Banque européenne d’investissement (BEI) et qu’il ne fallait pas hésiter à présenter des dossiers. Ce message a été bien entendu et la commune prendra en compte ses informations pour approfondir le montage des dossiers des investissements à réaliser pour le bien être des habitants de Moorea et de Maiao.