Compte rendu du Conseil des ministres du 3 août 2016 03/08/2016
Exécution du budget général de la Polynésie française
Le Vice-Président en charge du budget et des finances a présenté en Conseil des ministres les résultats de l’exécution du budget général de la Polynésie française au 31 mai 2016. Ceux-ci semblent notamment confirmer la tendance annoncée lors de la publication des comptes économiques rapides de la Polynésie française pour l’exercice 2015. En effet, sur les premiers mois de 2016, la consolidation de l’économie polynésienne se concrétise par une progression importante des recettes fiscales de 1,531 milliard Fcfp (qui s’élèvent à 37,147 milliards Fcfp contre 35,617 milliards Fcfp au 31 mai 2015, soit +4,30 %), consécutive à une augmentation des recettes issues de la fiscalité directe comme de la fiscalité indirecte. Le produit de la fiscalité indirecte s’établit à 26,883 milliards Fcfp contre 26,384 milliards Fcfp en 2015, soit un résultat en augmentation de 500 millions Fcfp (+1,89 %) correspondant principalement à l’augmentation du produit de la TVA à l’importation (+202 millions Fcfp) et aux droits de timbres et d’enregistrements (+386 millions Fcfp). Le produit de la fiscalité directe s’inscrit en hausse de 1,031 milliard Fcfp (+11,17 %), avec un rendement de 10,264 milliards Fcfp en mai 2016, contre 9,233 milliards Fcfp en mai 2015. Cette augmentation est principalement due aux impôts et taxes sur le revenu qui affichent une recette en augmentation, de 987 millions Fcfp (+ 12,73 %) dont : • 587 millions au titre de l’impôt sur les sociétés (IS) : on enregistre ainsi le bénéfice de la mesure prise en 2013 de baisse de la fourchette de taux d’impôt sur les sociétés (passée de 30%-40% à 25%-35%) et de la reprise économique ; • 272 millions au titre de la Contribution Supplémentaire à l’Impôt sur les Sociétés (CSIS), • 81 millions au titre de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (IRCM) ; • 137 millions au titre de la retenue à la source des non résidents ; On note toutefois une baisse de 102 millions Fcfp de l’impôt sur les transactions (-11%). S’y ajoutent l’augmentation du produit des droits intérieurs de consommation sur les véhicules (+ 63 millions Fcfp) et les résultats de la redevance de promotion touristique (+ 53 millions Fcfp). Les projections sur la totalité de l’exercice 2016 des rendements fiscaux sont supérieures aux prévisions budgétaires de 1,744 milliard Fcfp (+2 %). Les projections pour les recettes non fiscales dépassent de 677 millions Fcfp les prévisions budgétaires dont 477 millions Fcfp pour le rattrapage de la dotation globale d’autonomie (DGA) conformément aux engagements du premier ministre Manuel Valls. Ainsi, les projections des recettes de fonctionnement pour l’exercice 2016, estimées à 110,832 milliards Fcfp, prévoient un rendement supérieur de 2,421 milliards Fcfp (+2,23 %) en comparaison des prévisions budgétaires. S’agissant des dépenses de fonctionnement, les réalisations s’exécutent normalement. Enfin, pour ce qui concerne l’investissement, la mobilisation d’emprunt s’effectue selon les besoins (1,895 milliard Fcfp de mobilisation d’emprunt contracté en 2015 dont 1 milliard Fcfp auprès de la Socredo et 895 millions Fcfp auprès de l’Agence française de développement (AFD) et les partenariats financiers s’exécutent selon le rythme habituel. Au 31 mai 2016, le montant des crédits de paiement budgétés dédiés aux opérations réelles d'investissement du budget général de la Polynésie française s'élève à 37,068 milliards Fcfp, dont 20,246 milliards Fcfp de crédits de paiement nouveaux et 16,822 milliards Fcfp de crédits de paiement reportés. Le montant des crédits de paiement répartis sur les opérations réelles d’investissement s’élève à 36,567 milliards Fcfp. Les chiffres de consommation de crédits à l’issue du mois de mai 2016 confirment à nouveau la relance de la commande publique sur l’exercice. Les liquidations sont ainsi largement supérieures de près de 1,125 milliard Fcfp de celles de 2014 et de 1,186 milliard Fcfp aux résultats de l’année précédente. La moyenne des liquidations mensuelles à l’issue des 5 premiers mois de l’année 2016 s’établit à 1,4 milliard Fcfp contre près de 1,2 milliard en 2014 et 2015 et moins de 1 milliard durant les exercices 2012 et 2013. Le collectif budgétaire voté par l’Assemblée de la Polynésie française le 14 juin dernier injecte plus de 6 milliards Fcfp de crédits de paiement nouveaux et créent 80 nouvelles opérations d’investissements qui permettront d’optimiser encore les résultats attendus. Les bonnes perspectives de liquidation couplées au fort niveau d’engagement actuel permettent de maintenir une prévision de consommation 2016 conforme à l’objectif annoncé de 25 milliards Fcfp (+/-10 %) par le gouvernement. Ce résultat serait alors largement supérieur à ceux des six exercices précédents. Modification de la réglementation budgétaire Le Vice-Président en charge du budget et des finances a présenté en Conseil des ministres un projet de « loi du Pays » modifiant, en plusieurs points, les dispositions de la délibération du 23 novembre 1995 portant réglementation budgétaire, comptable et financière de la Polynésie française et de ses établissements publics. Si ce projet permet de procéder à un toilettage et à une modernisation de plusieurs dispositions de la règlementation budgétaire, comptable et financière, il a surtout pour principal objet d’instaurer la procédure du crédit pour « dépenses imprévues » destinée à faciliter le déblocage et la répartition de crédits en cas de calamité naturelle en Polynésie française ou hors de son territoire. Cette procédure fait suite à l’annonce du Président de la Polynésie française lors du comité des finances locales en mars 2016, de suppression du compte spécial dénommé Compte d’Aide aux Victimes des Calamités (CAVC). Ainsi, le projet de loi du Pays autorise l’Assemblée de la Polynésie française à voter un crédit pour « Dépenses imprévues » qui ne pourra être utilisés que dans deux cas clairement identifiés : • en cas de catastrophe naturelle en Polynésie française, constatée par le Conseil des ministres ou • pour venir en aide aux populations touchées par une catastrophe naturelle hors du territoire de la Polynésie française. Ce crédit, qui constitue en quelque sorte une réserve budgétaire, permet au Conseil des ministres, en cas de calamité naturelle, de procéder rapidement à des virements de crédits sans devoir attendre un collectif budgétaire qui nécessite une procédure assez longue, incompatible avec les besoins urgents ressentis dans ces cas extrêmes. Comptes économiques de la Polynésie française pour l’exercice 2015 Le CEROM, organisme constitué de l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM), de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF), a établi et publié les comptes rapides économiques de la Polynésie pour l’exercice 2015. Les résultats déclinés ci-après indiquent une amélioration continue de l’économie polynésienne. 1- La demande intérieure privée, moteur de la croissance En 2015 la reprise de l'activité, observée depuis 2014, se confirme : le PIB progresse de 1,1 % en volume. L’investissement est le principal moteur de la croissance (+ 5,1% en volume), elle est également soutenue par la bonne tenue de la consommation des ménages (+ 1 % en volume). Le revenu du travail augmente légèrement en lien avec l’amélioration du marché du travail. Ainsi, la masse salariale comme le revenu disponible brut des ménages progressent (respectivement 1,3 % et 0,9 %). Cette hausse des revenus conjuguée à la baisse des prix à la consommation profite aux ménages, dont les gains de pouvoir d'achat atteignent 1,3 %. La consommation des ménages progresse de 1 % en volume, après 0,3 % en 2014. 2- La demande intérieure plus dynamique stimule la croissance du PIB Le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Polynésie française progresse de 1,1 % en volume en 2015 après + 0,9 % en 2014. Pour la deuxième année consécutive, l’économie polynésienne croît à un rythme qui n'avait plus été observé depuis le début de la crise en 2009. Cette embellie ne suffit cependant pas pour créer les 1 300 postes annuels nécessaires pour stopper la montée du chômage. Les principaux moteurs de la croissance sont l’investissement et la consommation finale des ménages. Ils contribuent respectivement pour 1 point et 0,7 point à la croissance du PIB. Le commerce extérieur contribue négativement (- 0,6 point) au PIB. La hausse des importations (+ 1,8 % en volume) traduit la reprise de la demande intérieure tandis que les exportations sont stables (+ 0,6 % en volume). 3- La reprise de l’investissement soutient la croissance En 2015, pour la troisième année consécutive, l’investissement dans l’économie polynésienne progresse. Cette progression est soutenue par le secteur privé (entreprises et ménages) qui représente trois quart de l’investissement total. Identifiées par les importations de biens d'équipements, les dépenses d’investissement des entreprises, progressent de 8% en valeur, portées par le renouvellement d’équipements de transport (avions et bateaux). Les hausses de dépenses d’investissement des ménages (+ 1,6% en volume) et du secteur public (+ 8,1 % en volume) sont principalement orientées vers les dépenses de construction. Toutefois l’investissement total demeure faible ; son niveau est inférieur de 23 milliards Fcfp en valeur à celui de 2008. L’investissement privé (entreprises et ménages) contribue pour 0,6 point à la croissance du PIB en 2015. Il progresse de manière continue depuis 2012, comme en témoigne l’évolution des encours de crédits à l’équipement (+ 2,7%) et des crédits à l’habitat (+ 3,7%). Ces investissements s’élèvent à 84 milliards de Fcfp en 2015 (+ 4,1% en volume), dont 57 milliards Fcfp pour les entreprises (+ 6,7% en volume) et 27 milliards pour les ménages. L’investissement public augmente de 8,1% en volume en 2015. Les travaux du tunnel de Punaauia, de la prison de Papeari et la préparation du site du Mahana Beach, auxquels s’ajoutent de nombreux travaux sur les réseaux routiers, et les investissements communaux constituent un apport majeur à l’activité économique polynésienne. Le montant total investi par les administrations publiques (État, Pays, communes) dépasse 30 milliards Fcfp. 4- La consommation des ménages profite de la baisse des prix La consommation, principale composante de l’économie polynésienne est favorablement orientée en 2015. Elle contribue pour 0,6 point à la croissance du PIB. Bien que positive, son évolution diffère selon les agents économiques. Ainsi, la consommation finale des ménages progresse (+ 1% en volume, après + 0,3% en 2014) alors que la consommation publique se contracte (- 0,4% en volume, après - 1,8% en 2014). Cette croissance de la consommation finale des ménages contribue pour 0,7 point à la croissance du PIB. La hausse de la consommation des ménages, la plus forte observée depuis 2007, s’explique surtout par un contexte favorable des prix (- 0,3% pour les prix de la dépense de consommation finale des ménages), associé à une progression soutenue de la masse salariale en 2015. Toutefois, la confiance des ménages est toujours fragile comme en témoigne la baisse de l’encours des crédits à la consommation (- 6,5%en 2015). En revanche, la consommation publique diminue pour la huitième année consécutive, à - 0,4 % en volume, après une baisse de 1,8% en 2014. Elle contribue négativement (- 0,1 point) à la croissance. Même si la contraction des dépenses de fonctionnement de l’administration est moins marquée cette année, la consommation publique a diminué de 19 milliards Fcfp par rapport à 2008. 5- Pourquoi le déflateur du PIB est supérieur à celui de la consommation des ménages ? En 2015, la croissance économique mesurée par l’augmentation du PIB en volume (c’est-à-dire à prix constants) a été de 1,1%, mais dans le même temps, l’augmentation du PIB en valeur (c’est-à-dire à prix courants ou nominal) a été de 1,7%. Pour comprendre cette différence, qui correspond aux prix de chaque agrégat du PIB, il faut définir ce qu’est le PIB réel ou PIB en volume. En 2015, l’écart de croissance entre la valeur réelle du PIB et celle en volume s’explique par un déflateur du PIB qui est de 0,6%. Ce déflateur a comme particularité, cette année, d’être positif alors que les prix à la consommation (IPC) sont en baisse de 0,4 %. Cette différence s’explique par une baisse plus forte du prix des importations (- 1,4 %) que celle mesurée sur l’IPC, conjuguée à des prix de l’’investissement et des exportations en hausse. En volume, la hausse des importations (qui est un contributeur négatif à la croissance), étant plus élevée que l’évolution des autres composantes de la demande (consommation, investissement et exportations), la valeur du PIB 2015 au prix de 2014, est donc plus faible que celle du PIB 2015 en valeur, impliquant donc, l’existante d’un déflateur positif. 6- La hausse de l’emploi se confirme Pour la première fois depuis 2009, l’emploi salarié augmente (+ 0,4 %), de même que la masse salariale totale (+1,3 %). Cette progression du nombre d’emplois et du salaire moyen (+1,6%), dans un contexte de baisse des prix, permet aux salariés des gains de pouvoir d’achat de 1,9 %. 7- Point sur les échanges commerciaux Malgré des résultats à l’exportation de biens et de services, essentiellement touristiques, positifs (+ 0,6 % en volume), la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est négative (- 0,6 point) du fait d’une hausse des importations de biens et de services plus importante. Cette hausse des importations, qui comme dans toute économie insulaire, est liée à la hausse de la demande intérieure (consommation et investissement), traduit une dynamique positive de l’activité. Par ailleurs, le déficit commercial de la Polynésie française a été tempéré par la baisse de la facture énergétique qui diminue de 19% en valeur par rapport à 2014. La croissance des exportations concerne quasi exclusivement les exportations de services touristiques (hôtellerie, transport..). Elle compense la baisse des exportations de produits locaux, pénalisées par une forte contraction des ventes de perles à l’étranger (- 14 % en valeur). Les autres exportations (poissons, vanille, coprah…) ont progressé de 14 %, mais pèsent peu dans la balance commerciale du Pays. Cependant, l’augmentation de l’emploi (270 postes salariés supplémentaires en 2015) n’est pas suffisante pour diminuer le nombre de chômeurs. La Polynésie française compte, en moyenne, 1 300 nouveaux actifs entrant chaque année sur le marché du travail. Le taux de chômage, qui était de 21,8 % (24 900 personnes) au recensement de la population de 2012, peut être estimé à 24 % en 2015, toutes choses restant égales par ailleurs. Les secteurs d’activité dont la masse salariale a le plus augmenté sont l’agriculture (+7,0%), la construction (+ 2,0) grâce aux divers projets tels que la prison de Papeari et les travaux routiers, le commerce (+ 2,7%), qui profite de l’augmentation de la consommation des ménages, le transport (+ 3,5 %) et l’hôtellerie restauration (+ 5,0 %), qui bénéficient de l’augmentation de la fréquentation touristique (+1,8 % par rapport à 2014). Soutien à la création audiovisuelle et numérique Le Conseil des ministres a choisi de donner une suite favorable aux deux premières demandes de soutien à la création audiovisuelle et numérique (SCAN) déposées par plusieurs sociétés locales et examinées par la commission consultative SCAN du 20 juin dernier. Cette commission a rendu 16 avis favorables concernant plusieurs projets de documentaires, fictions de télévision, films d’animation, clips musicaux et plateformes numériques. Deux dossiers dont les montants des aides n’excèdent pas 1,5 million Fcfp ont été soumis à la décision du Conseil des ministres. Les autres projets seront étudiés ultérieurement notamment par la Commission de contrôle budgétaire et financier (CCBF). Le premier projet aidé, pour un montant de 300 000 Fcfp, est la production d’un clip musical de 5 minutes, intitulé « E Noho nei », portée par la SARL Les Studios Hashtag. Le second projet, aidé à hauteur de 950 000 Fcfp, est le développement d’un documentaire de 52 minutes, intitulé « Taputapuatea, cœur de la civilisation ma’ohi », porté par la SARL Bleu Lagon production. Accompagnement du Pays aux actions de promotion des perles de culture de Tahiti menées par les professionnels de la filière La Tahitian Pearl Association of French Polynesia (TPAFP), créée en 2014, est composée des principales organisations professionnelles de la filière perlicole. Elle propose de poursuivre le programme d’actions de promotion de la perle de culture de Tahiti, qu’elle mène depuis déjà deux ans, sur les marchés de la Chine (Hong Kong), du Japon et sur le marché local. Elle propose également, en 2016, d’élargir son champ d’action au marché nord-américain. A ce titre, TPAFP mènera des actions, en collaboration avec les organisations de grossistes de Chine (TPAHK) et du Japon (TPJ), et notamment lors des salons professionnels internationaux à Hong Kong, cette ville constituant une véritable plaque tournante des ventes de perles de culture de Tahiti. D’autres actions sont également prévus notamment avec l’Institut de formation en bijouterie « Revere San Francisco » aux Etats-Unis pour l’organisation d’un concours de bijoux à base de perles de culture de Tahiti et la venue en octobre prochain d’un spécialiste des perles pour un séminaire destiné aux professionnels du secteur. La conception d’outils de promotion, au travers de sa page Facebook, d’un site internet et de brochures, permettra à TPAFP d’assurer une meilleure visibilité des produits perliers. L’association prévoit également d’entamer les préparatifs pour organiser la « Tahiti Pearl Week » prévue en 2017, événement qui permettra de rassembler, en un même lieu et durant quelques jours, tous les acteurs de la filière sous stands avec des animations et des conférences. La perle de culture de Tahiti constitue la première ressource à l’export de la Polynésie française. La promotion est un vecteur essentiel pour faire connaître davantage la gemme polynésienne, tant sur le marché local qu’à l’international, et ainsi dynamiser la production et la commercialisation. Subventions pour des associations des secteurs socio et médico-éducatifs La ministre du Travail a présenté en Conseil des ministres un projet d’arrêté approuvant une délibération adoptée par le comité de gestion du RSPF le 24 juin dernier relative à l’attribution d’une subvention complémentaire en faveur de 3 associations du secteur socio-éducatif et médico-éducatif au titre de l’exercice 2016. La couverture du risque lié aux handicaps sociaux et médico-sociaux des ressortissants polynésiens est assurée notamment par des subventions aux organismes œuvrant dans les domaines médico-éducatifs et sociaux éducatifs. Ces charges annuelles sont supportées par le régime de solidarité sur la « branche handicap » du régime. Pour l’exercice 2016, l’enveloppe globale annuelle réservée à ces structures a été fixée à 1,522 milliard Fcfp, ce qui correspond à une reconduction de l’enveloppe 2015. Le comité de gestion du RSPF a validé les propositions de la commission technique, pour donner suite aux demandes de trois associations. En investissement, un reliquat de 52 millions Fcfp pouvait encore être consommé. Il a été octroyé à 3 associations. Evacuations sanitaires : conventions pour le transport et l’hébergement des patients La ministre du Travail a présenté en Conseil des ministres deux projets d’arrêtés approuvant 2 délibérations adoptées par le comité de gestion du RSPF le 24 juin dernier relatives aux avenants aux conventions entre la CPS et deux établissements hôteliers situés en Nouvelle-Zélande (Auckland) et à la convention entre la CPS et la compagnie Air Archipels sur les évacuations sanitaires urgentes. La couverture des besoins sanitaires des patients polynésiens requiert la mise en œuvre de procédures d’évacuations sanitaires programmées voire urgentes, pour permettre aux patients d’être dirigés vers les plateaux techniques hospitaliers les plus adaptés (Hôpital de Taaone, structures néo-zélandaises). Ces dispositifs opérationnels exigent que soient mobilisés des prestataires privés permettant d’acheminer les patients (moyens aériens) ou de subvenir à leur hébergement. La nature de ces prestations et leur tarification sont fixées par voie de conventions passées entre la Caisse de prévoyance sociale, pour le compte des trois régimes de protection sociale polynésiens, et les prestataires de service. I - Mise à jour des tarifs d’hébergement pour l’accueil des patients évacués sur la Nouvelle-Zélande : Deux prestataires hôteliers implantés à Auckland ont sollicité une revalorisation de certains de leurs tarifs inchangés depuis 2013. Ces progressions tarifaires restent sans conséquence majeure pour la branche assurance maladie du régime. II– Mise en place d’une nouvelle convention relative aux évacuations sanitaires urgentes entre la Caisse de prévoyance sociale et la compagnie aérienne « Air Archipels » La CPS confie à la compagnie Air Archipels le transport des ressortissants des régimes de protection sociale dont l'état de santé nécessite une évacuation sanitaire urgente par vol spécial des îles vers Tahiti et/ou intra îles Sous-le-Vent. Il a été proposé de formaliser les accords par une nouvelle convention quinquennale qui permet d’encadrer les prix mais aussi les conditions d'intervention et les prestations exigées. Les forces armées sont parfois amenées à intervenir quand Air Archipels a déjà des evasans en cours ou quand l’amplitude réglementaire des équipages d’Air Archipels est dépassée. La compagnie aérienne propose d'augmenter sa flotte d'un équipage supplémentaire. Ceci permettrait de réaliser une économie sur les coûts des évasans qui pourraient être réalisées par Air Archipels en lieu et place de l'Armée dans certains cas. Subventions d’investissement en faveur de l’OPH relative à des travaux sur la résidence sociale « Motio » Suite à la livraison de la résidence sociale « Motio » au cours du dernier trimestre 2015, l’Office polynésien de l’habitat (OPH) réalisera des équipements supplémentaires afin de mieux sécuriser le site. Pour ce faire, le Conseil des ministres, sensible aux risques que peuvent courir les locataires, et particulièrement les enfants des locataires des résidences sociales, a accordé une subvention d’un montant total de 14 399 000 Fcfp en faveur de l’OPH pour réaliser des travaux qui consisteront en : - L’édification d’un mur de clôture - La fourniture et la pose de grilles métalliques pour couvrir le caniveau des eaux pluviales - La fourniture et la pose de signalétique au niveau des aires de jeux pour enfants. Les travaux, financés à 100% par le Pays, se dérouleront sur 3 mois. Parallèlement à ces travaux, le Conseil des ministes a également validé une deuxième subvention d’un montant total de 14 875 000 Fcfp en faveur de l’OPH afin de réaliser un mur de soutènement. Cette opération permettra le rétablissement d’une des servitudes de passage de la résidence Motio qui s’est effondrée en partie suite aux pluies diluviennes de la fin d’année 2015. Cette opération, financée à 100% par le Pays, se déroulera sur 3 mois également. Avenant à la convention entre l’Etat et la Polynésie française relative à l’éducation L’article 21 de la convention modifiée du 4 avril 2007 dispose que la Polynésie française assure les dépenses de fonctionnement, d’équipement, de construction, de maintenance, de sécurité et de reconstruction des établissements scolaires du second degré public. Elle reçoit chaque année de l’Etat une participation financière aux dépenses qu’elle assume. En conclusion du dialogue de gestion du mois de novembre 2015, au cours duquel des éléments d’information au sujet de la politique éducative du ministère de l’Education de la Polynésie française ont été présentés à l’administration centrale, ainsi qu’à la ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, deux premiers avenant de la convention ont repris les arbitrages inscrits dans la loi de finances de l’Etat pour l’année 2016. Les fonds sociaux n’ayant pas été consommés dans leur totalité (reliquat des années 2011 à 2013), il a été sollicité, auprès de l’Etat, le redéploiement d’une enveloppe d’environ 38 millions Fcfp des fonds sociaux vers les rémunérations des agents non titulaires recrutés par la Polynésie française pour assurer les fonctions d’assistants d’éducation dans les collèges et les lycées de l’enseignement public. Cette proposition a reçu un arbitrage favorable du ministère de l’Education nationale, objet de l’avenant à la convention du 4 avril 2007 relative à l’éducation. La redistribution proposée se fonde sur trois principes : renforcer les équipes en déficit d’effectif, renforcer les établissements scolaires de Tahiti qui ouvrent leur internat le week-end et instaurer des zones de remplacement sur Tahiti et Moorea. Règles de mouillage dans la baie de Taiohae La Polynésie française connaît depuis certaines années un accroissement du trafic maritime dans l’archipel des Marquises. Dans une optique de régulation et de sécurité des escales des navires, le Conseil des ministres a décidé d’adopter un arrêté portant création d’une zone d’interdiction de mouillage dans la baie de Taiohae et de stationnement au quai de Fort Collet (petit quai), à Nuku Hiva. Cette règlementation, réalisée après consultation de la mairie de Nuku Hiva, permettra d’optimiser la gestion des espaces maritimes dans l’intérêt de tous les usagers de la mer. Création d’un comité de suivi pour le projet de Centre culturel de la Polynésie française Le gouvernement de la Polynésie française a inscrit dans ses projets structurants la création d’un centre culturel de la Polynésie française. Depuis le début des années 1990, ce projet a fait l’objet de nombreuses pré-études, études, esquisses, phases de programmation et de définition. Les changements de caps stratégiques et les diverses réorientations avaient jusqu’à présent laissé ces travaux préparatoires sans suite, et ce malgré les attentes du secteur culturel. Cet équipement sera conçu comme un espace de promotion de la création artistique et de diffusion de la culture contemporaine polynésienne multiculturelle. Il s’inscrit dans la volonté du gouvernement de la Polynésie française de développer l’offre culturelle, notamment pour diversifier son offre touristique. Par ailleurs, cet outil a également un rôle majeur en termes d’éducation et d’intégration sociale, au travers du développement de la lecture publique et de l’offre culturelle accessible pour tous. Le projet présenté au gouvernement de la Polynésie française par les acteurs du secteur culturel propose de répartir l’offre culturelle en deux entités, d’étendre et de repenser le pôle « Spectacle vivant » sur le site de la Maison de la culture en front de mer, et de créer un pôle « Médiathèque, Activité culturelle et Exposition artistique » sur le site de Vaiami – Ilot Paofai. Ces équipements s’inscrivent en complémentarité des infrastructures existantes et s’appuient sur des moyens optimisés. Depuis la validation de ce programme, trois équipes projets se sont mises en place afin de préparer les contenus, les fonds, et le parcours muséographique. Une médiathèque historique en ligne (www.mediatheque-polynesie.org) proposant déjà plus de 400 références a été mise en place. Ce site sera enrichi par un fonds documentaire, en cours de numérisation par le Service du patrimoine archivistique et audiovisuel, d'environ 200 ouvrages. Afin de définir le programme architectural de façon détaillé, et dans la perspective du concours d’architecte qui doit être lancé avant la fin de l’année, une mission de programmation d’un cabinet métropolitain reconnu dans le domaine culturel est programmée pour la mi-août, et une présélection de 3 cabinets réputés, avec de très solides références, a été effectuée par le groupe de travail en charge du suivi du projet. L’importance d’un tel équipement nécessite une parfaite coordination des différents acteurs culturels et requiert une large concertation des acteurs institutionnels. Aussi il apparaît essentiel, dès le lancement de la programmation détaillée, d’informer et d’associer largement les partenaires techniques et institutionnels aux travaux de réflexions en cours. Aussi le ministre de la Culture a proposé au Conseil des ministres la création d’un comité de suivi du projet de centre culturel, regroupant les ministères en charge de la Culture, de l’Equipement et du Tourisme, ainsi que le Haut-commissariat, la commune de Papeete et les services et établissements culturels impliqués dans la programmation du projet. La première réunion de ce comité de suivi se tiendra avant l’arrivée du cabinet métropolitain qui sera retenu. |
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