Caracas, Venezuela | AFP | vendredi 04/08/2017 - Le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro devait inaugurer vendredi une Assemblée constituante toute puissante, malgré les critiques internationales et le rejet de l'opposition qui l'accuse d'enterrer la démocratie et a appelé à manifester, laissant craindre de nouvelles violences.
L'Assemblée constituante élue dans le sang le 30 juillet doit commencer à siéger à 11H00 locales (15H00 GMT) dans le "salon elliptique" du Parlement, à quelques mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus fin 2015 et majoritairement issus de l'opposition.
Dotés de pouvoirs illimités durant un temps indéfini, les 545 membres de la Constituante --dont l'épouse et le fils de M. Maduro-- sont pour la plupart issus de la société civile et appartiennent tous au camp présidentiel, l'opposition ayant boycotté le scrutin.
La nouvelle Assemblée constituante se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du chef de l'Etat. Elle aura pour mission de réécrire la Constitution du Venezuela de 1999, promulguée par le défunt Hugo Chavez président de 1999 à 2013.
Son élection dimanche, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international. Plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le président.
L'opposition entend continuer de siéger au Parlement, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment. Le camp présidentiel a notamment promis de rapporter les portraits d'Hugo Chavez décrochés par les antichavistes après leur victoire fin 2015.
La séance inaugurale aura lieu sous haute tension à l'extérieur aussi: partisans du gouvernement et de l'opposition défileront à Caracas, faisant craindre de nouvelles violences.
"Qu'il n'y ait pas de provocations, et que l'on ne tombe pas dans des provocations", a déclaré jeudi soir le président Maduro, assurant que tout était prêt pour l'ouverture des travaux de la Constituante.
Le Vatican a estimé que l'inauguration de la Constituante devait être "évitée ou suspendue" pour favoriser "la réconciliation et la paix", tout en invitant "les forces de sécurité à s'abstenir de l'usage excessif et disproportionné de la force".
Parallèlement, l'opposant Antonio Ledezma, maire de Caracas, a été selon son épouse ramené chez lui tôt vendredi pour être de nouveau placé en résidence surveillée après avoir été emprisonné durant trois jours.
Un autre chef de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui se trouvait également en résidence surveillée et avait été arrêté en même temps que M. Ledezma, restait détenu, l'un des quelque 600 prisonniers politiques dénoncés par l'opposition.
La Constituante est rejetée par 72% des Vénézuéliens, d'après l'institut de sondages Datanalisis.
Selon les autorités, plus de 8 millions d'électeurs --41,5% du corps électoral-- ont participé à son élection mais SmartMatic, l'entreprise britannique chargée des opérations de vote, a estimé ce chiffre "manipulé" et surévalué d'au moins un million de votants.
Après ces révélations, le parquet général, dirigé par la procureure dissidente Luisa Ortega, a tenté jeudi de freiner la mise en place de la Constituante, demandant à la justice d'annuler la séance inaugurale. L'initiative du parquet a peu de chances d'aboutir, ses précédentes décisions ayant toutes été neutralisées par la Cour suprême.
Cible d'une contestation l'accusant de vouloir étendre ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève en 2019, M. Maduro entend, grâce à cette Constituante, "perfectionner" l'économie et inscrire ses programmes sociaux dans la Constitution. Il jouit du soutien de l'armée.
Confronté à une inflation vertigineuse (projection de 720% pour 2017 selon le FMI), le gouvernement impose depuis 2003 un strict contrôle des prix qui pèse sur la rentabilité des entreprises locales, lesquelles accusent le gouvernement de provoquer ainsi des pénuries.
L'opposition continue à contester le principe même de ce "super pouvoir" en dénonçant son "illégitimité".
"La lutte continue. La fraude que représente cette Constituante met le pays sur la voie d'une explosion sociale. Ce processus est nul. C'est le début de la fin" a déclaré Henrique Capriles, l'un des chefs de l'opposition.
Une quarantaine d'Etats ont condamné cette Constituante. M. Maduro a été qualifié de "dictateur" par Washington qui a renforcé ses sanctions. Dans ses apparitions quotidiennes à la télévision d'Etat, le président rejette ces condamnations et affirme vouloir résister à ce qu'il qualifie d'impérialisme.
Mais face aux condamnations venues également de l'Union européenne notamment, M. Maduro fait face à l'opprobre international malgré le soutien de la Russie, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua.
La devise vénézuélienne s'est effondrée, perdant jeudi plus de 17% de sa valeur face au dollar ce qui prive encore davantage de Vénézuéliens d'accès à la nourriture et aux médicaments déjà rares.
L'Assemblée constituante élue dans le sang le 30 juillet doit commencer à siéger à 11H00 locales (15H00 GMT) dans le "salon elliptique" du Parlement, à quelques mètres de l'hémicycle dans lequel se réunissent les députés élus fin 2015 et majoritairement issus de l'opposition.
Dotés de pouvoirs illimités durant un temps indéfini, les 545 membres de la Constituante --dont l'épouse et le fils de M. Maduro-- sont pour la plupart issus de la société civile et appartiennent tous au camp présidentiel, l'opposition ayant boycotté le scrutin.
La nouvelle Assemblée constituante se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du chef de l'Etat. Elle aura pour mission de réécrire la Constitution du Venezuela de 1999, promulguée par le défunt Hugo Chavez président de 1999 à 2013.
Son élection dimanche, entachée par des violences qui ont fait dix morts, a suscité un tollé international. Plus de 120 personnes ont été tuées en quatre mois de manifestations contre le président.
L'opposition entend continuer de siéger au Parlement, faisant craindre des tensions au sein du bâtiment. Le camp présidentiel a notamment promis de rapporter les portraits d'Hugo Chavez décrochés par les antichavistes après leur victoire fin 2015.
- 'Provocations' -
La séance inaugurale aura lieu sous haute tension à l'extérieur aussi: partisans du gouvernement et de l'opposition défileront à Caracas, faisant craindre de nouvelles violences.
"Qu'il n'y ait pas de provocations, et que l'on ne tombe pas dans des provocations", a déclaré jeudi soir le président Maduro, assurant que tout était prêt pour l'ouverture des travaux de la Constituante.
Le Vatican a estimé que l'inauguration de la Constituante devait être "évitée ou suspendue" pour favoriser "la réconciliation et la paix", tout en invitant "les forces de sécurité à s'abstenir de l'usage excessif et disproportionné de la force".
Parallèlement, l'opposant Antonio Ledezma, maire de Caracas, a été selon son épouse ramené chez lui tôt vendredi pour être de nouveau placé en résidence surveillée après avoir été emprisonné durant trois jours.
Un autre chef de l'opposition, Leopoldo Lopez, qui se trouvait également en résidence surveillée et avait été arrêté en même temps que M. Ledezma, restait détenu, l'un des quelque 600 prisonniers politiques dénoncés par l'opposition.
La Constituante est rejetée par 72% des Vénézuéliens, d'après l'institut de sondages Datanalisis.
Selon les autorités, plus de 8 millions d'électeurs --41,5% du corps électoral-- ont participé à son élection mais SmartMatic, l'entreprise britannique chargée des opérations de vote, a estimé ce chiffre "manipulé" et surévalué d'au moins un million de votants.
- 'Super pouvoir' -
Après ces révélations, le parquet général, dirigé par la procureure dissidente Luisa Ortega, a tenté jeudi de freiner la mise en place de la Constituante, demandant à la justice d'annuler la séance inaugurale. L'initiative du parquet a peu de chances d'aboutir, ses précédentes décisions ayant toutes été neutralisées par la Cour suprême.
Cible d'une contestation l'accusant de vouloir étendre ses pouvoirs et prolonger son mandat qui s'achève en 2019, M. Maduro entend, grâce à cette Constituante, "perfectionner" l'économie et inscrire ses programmes sociaux dans la Constitution. Il jouit du soutien de l'armée.
Confronté à une inflation vertigineuse (projection de 720% pour 2017 selon le FMI), le gouvernement impose depuis 2003 un strict contrôle des prix qui pèse sur la rentabilité des entreprises locales, lesquelles accusent le gouvernement de provoquer ainsi des pénuries.
L'opposition continue à contester le principe même de ce "super pouvoir" en dénonçant son "illégitimité".
"La lutte continue. La fraude que représente cette Constituante met le pays sur la voie d'une explosion sociale. Ce processus est nul. C'est le début de la fin" a déclaré Henrique Capriles, l'un des chefs de l'opposition.
Une quarantaine d'Etats ont condamné cette Constituante. M. Maduro a été qualifié de "dictateur" par Washington qui a renforcé ses sanctions. Dans ses apparitions quotidiennes à la télévision d'Etat, le président rejette ces condamnations et affirme vouloir résister à ce qu'il qualifie d'impérialisme.
Mais face aux condamnations venues également de l'Union européenne notamment, M. Maduro fait face à l'opprobre international malgré le soutien de la Russie, Cuba, la Bolivie et le Nicaragua.
La devise vénézuélienne s'est effondrée, perdant jeudi plus de 17% de sa valeur face au dollar ce qui prive encore davantage de Vénézuéliens d'accès à la nourriture et aux médicaments déjà rares.