Caracas, Venezuela | AFP | lundi 31/07/2017 - Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro faisait face lundi à de nouvelles manifestations de l'opposition et des menaces de Washington, au lendemain de l'élection dans le sang d'une toute puissante Assemblée constituante à sa main.
Le scrutin a été marqué par des violences qui ont fait dix morts, portant à plus de 120 le nombre total de personnes tuées en quatre mois de manifestations antigouvernementales. Il a été boycotté par l'opposition pour laquelle cette institution ne vise qu'à prolonger le pouvoir de M. Maduro dont le mandat s'achève en 2019.
La Constituante de 545 membres, qui doit diriger le pays pour une durée indéterminée, doit s'installer mercredi au siège du Parlement dominé depuis 2016 par l'opposition réunie au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui ne reconnaît pas la nouvelle Assemblée.
Cette dernière, qui se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, doit rédiger une nouvelle Constitution remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez.
Triomphant, M. Maduro a qualifié d'historique le scrutin auquel ont participé selon les autorités plus de huit millions d'électeurs soit 41,5% du corps électoral.
La nouvelle Assemblée "est née avec une grande légitimité populaire", a-t-il assuré lundi au petit matin devant ses partisans réunis sur la place Bolivar au centre de Caracas, "l'Assemblée constituante doit être consciente du pouvoir entre ses mains".
Son épouse Cilia Flores, son bras droit Diosdado Cabello et plusieurs de ses fidèles font partie des élus de la nouvelle Constituante.
Son élection a été accueillie par de nouveaux appels de l'opposition à manifester dès lundi, ainsi que des condamnations internationales et la menace de nouvelles sanctions américaines.
L'Union européenne a fait part lundi de sa préoccupation sur le "sort de la démocratie" au Venezuela, exprimant de "sérieux doutes quant à savoir si le résultat de l'élection (de la Constituante) peut être reconnu".
Répondant sur le ton du défi aux condamnations internationales --"on s'en fiche de ce que dit Trump! Ce qui nous importe c'est ce que dit le peuple du Venezuela!"--, M. Maduro a souhaité que la Constituante lève l'immunité des parlementaires de l'opposition pour qu'ils soient jugés.
"Cela suffit avec le sabotage de l'Assemblée nationale, il faut mettre de l'ordre", a-t-il dit, menaçant également de "prendre le mandat" de Procureur général dont la titulaire actuelle Luisa Ortega, chaviste de longue date, a rompu avec le gouvernement pour en devenir un des principaux adversaires.
Dimanche, alors que les bureaux de vote étaient surveillés par l'armée, opposants et forces de l'ordre se sont affrontés à Caracas et dans d'autres villes lors de batailles rangées à coups de balles en caoutchouc ou gaz lacrymogènes contre jets de pierre et cocktails Molotov.
Dès dimanche soir, les adversaires du régime chaviste ont appelé à manifester à nouveau lundi et mercredi contre cette Assemblée, qualifiée de "massacre" et de "fraude".
"Nous ne reconnaissons pas ce processus frauduleux, pour nous il est nul, il n'existe pas", a déclaré l'un des chefs de l'opposition Henrique Capriles.
Le Département d'Etat américain a dénoncé le scrutin, estimant que la Constituante vise à "saper le droit du peuple vénézuélien à l'auto-détermination" et menaçant de nouvelles sanctions américaines "fortes et rapides".
Washington a déjà infligé des sanctions financières à 13 anciens et actuels responsables gouvernementaux vénézuéliens.
Une dizaine de pays, des Etats-Unis à la Colombie, en passant par l'Argentine ou l'Espagne, ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas la Constituante.
Le Brésil a appelé les autorités vénézuéliennes à suspendre l'installation de la Constituante.
L'Espagne a estimé que la Constituante "ne représente pas la volonté majoritaire des Vénézuéliens" et n'apporte pas de solution aux difficultés du pays, selon un communiqué du ministère espagnol des Relations extérieures.
Pour Paul Webster Hare, professeur de relations internationales à l'Université de Boston, aux Etats-Unis, et ancien ambassadeur britannique à Cuba, Maduro "n'a pas gagné".
"Le socialisme vénézuélien n'est pas viable, à la différence de ce qui s'est passé à Cuba entre 1961 et 1990, qui pouvait compter sur un puissant allié, l'Union soviétique, qui lui fournissait des ressources en échange de sa fidélité", a déclaré Hare à l'AFP.
Le Venezuela, premier exportateur de pétrole d'Amérique latine, est au bord de l'effondrement économique et 80% des Vénézuéliens désapprouvent la gestion du président, selon l'institut de sondages Datanalisis.
Soutenus par les tensions politiques dans le pays, les prix de l'or noir montaient légèrement lundi sur le marché européen toujours focalisé sur le recul des réserves mondiales de brut.
Pour le chef du Parlement vénézuélien, Julio Borges, "le gouvernement ne fait que creuser sa propre tombe".
Le scrutin a été marqué par des violences qui ont fait dix morts, portant à plus de 120 le nombre total de personnes tuées en quatre mois de manifestations antigouvernementales. Il a été boycotté par l'opposition pour laquelle cette institution ne vise qu'à prolonger le pouvoir de M. Maduro dont le mandat s'achève en 2019.
La Constituante de 545 membres, qui doit diriger le pays pour une durée indéterminée, doit s'installer mercredi au siège du Parlement dominé depuis 2016 par l'opposition réunie au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD), qui ne reconnaît pas la nouvelle Assemblée.
Cette dernière, qui se situe au-dessus de tous les pouvoirs, y compris du président, doit rédiger une nouvelle Constitution remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez.
Triomphant, M. Maduro a qualifié d'historique le scrutin auquel ont participé selon les autorités plus de huit millions d'électeurs soit 41,5% du corps électoral.
La nouvelle Assemblée "est née avec une grande légitimité populaire", a-t-il assuré lundi au petit matin devant ses partisans réunis sur la place Bolivar au centre de Caracas, "l'Assemblée constituante doit être consciente du pouvoir entre ses mains".
Son épouse Cilia Flores, son bras droit Diosdado Cabello et plusieurs de ses fidèles font partie des élus de la nouvelle Constituante.
Son élection a été accueillie par de nouveaux appels de l'opposition à manifester dès lundi, ainsi que des condamnations internationales et la menace de nouvelles sanctions américaines.
L'Union européenne a fait part lundi de sa préoccupation sur le "sort de la démocratie" au Venezuela, exprimant de "sérieux doutes quant à savoir si le résultat de l'élection (de la Constituante) peut être reconnu".
Répondant sur le ton du défi aux condamnations internationales --"on s'en fiche de ce que dit Trump! Ce qui nous importe c'est ce que dit le peuple du Venezuela!"--, M. Maduro a souhaité que la Constituante lève l'immunité des parlementaires de l'opposition pour qu'ils soient jugés.
- 'Il faut mettre l'ordre' -
"Cela suffit avec le sabotage de l'Assemblée nationale, il faut mettre de l'ordre", a-t-il dit, menaçant également de "prendre le mandat" de Procureur général dont la titulaire actuelle Luisa Ortega, chaviste de longue date, a rompu avec le gouvernement pour en devenir un des principaux adversaires.
Dimanche, alors que les bureaux de vote étaient surveillés par l'armée, opposants et forces de l'ordre se sont affrontés à Caracas et dans d'autres villes lors de batailles rangées à coups de balles en caoutchouc ou gaz lacrymogènes contre jets de pierre et cocktails Molotov.
Dès dimanche soir, les adversaires du régime chaviste ont appelé à manifester à nouveau lundi et mercredi contre cette Assemblée, qualifiée de "massacre" et de "fraude".
"Nous ne reconnaissons pas ce processus frauduleux, pour nous il est nul, il n'existe pas", a déclaré l'un des chefs de l'opposition Henrique Capriles.
Le Département d'Etat américain a dénoncé le scrutin, estimant que la Constituante vise à "saper le droit du peuple vénézuélien à l'auto-détermination" et menaçant de nouvelles sanctions américaines "fortes et rapides".
Washington a déjà infligé des sanctions financières à 13 anciens et actuels responsables gouvernementaux vénézuéliens.
- Condamnations internationales -
Une dizaine de pays, des Etats-Unis à la Colombie, en passant par l'Argentine ou l'Espagne, ont annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas la Constituante.
Le Brésil a appelé les autorités vénézuéliennes à suspendre l'installation de la Constituante.
L'Espagne a estimé que la Constituante "ne représente pas la volonté majoritaire des Vénézuéliens" et n'apporte pas de solution aux difficultés du pays, selon un communiqué du ministère espagnol des Relations extérieures.
Pour Paul Webster Hare, professeur de relations internationales à l'Université de Boston, aux Etats-Unis, et ancien ambassadeur britannique à Cuba, Maduro "n'a pas gagné".
"Le socialisme vénézuélien n'est pas viable, à la différence de ce qui s'est passé à Cuba entre 1961 et 1990, qui pouvait compter sur un puissant allié, l'Union soviétique, qui lui fournissait des ressources en échange de sa fidélité", a déclaré Hare à l'AFP.
Le Venezuela, premier exportateur de pétrole d'Amérique latine, est au bord de l'effondrement économique et 80% des Vénézuéliens désapprouvent la gestion du président, selon l'institut de sondages Datanalisis.
Soutenus par les tensions politiques dans le pays, les prix de l'or noir montaient légèrement lundi sur le marché européen toujours focalisé sur le recul des réserves mondiales de brut.
Pour le chef du Parlement vénézuélien, Julio Borges, "le gouvernement ne fait que creuser sa propre tombe".