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Vendée Globe: Le désarroi de Simon et Davies


Paris, France | AFP | jeudi 03/12/2020 - Deux jours après le naufrage de Kevin Escoffier, deux skippers du top 10 du Vendée Globe, Sébastien Simon et Samantha Davies, sont en difficultés jeudi dans les terribles mers du sud après que leurs bateaux ont percuté un ofni (objet flottant non identifié).

Alors que la tête de course est menée brillamment depuis presque dix jours par Charlie Dalin (Apivia), c'est le désarroi qui a envahi Simon (Arkéa Paprec) et Davies (Initiatives-Cœur). Les deux marins ont vu leur bateau subir de gros dégâts mercredi.

Vers 9h00 heure française, Simon, qui participe à son premier Vendée Globe à la barre d'un bateau +volant+ de dernière génération, constatait une avarie importante sur le foil tribord (l'un des deux appendices latéraux permettant au voilier de filer à vive allure).

"Je suis un peu dépité, dégoûté, je ne sais pas quoi dire, j'ai envie de continuer ce tour du monde, je n'ai pas mérité ça, c'est une injustice incroyable", a dit Simon.

Le skipper âgé de 30 ans, qui revenait fort dans le peloton de tête après avoir été dérouté pour aider aux recherches dans le sauvetage d'Escoffier, s'est exprimé jeudi à midi lors d'une liaison avec l'organisation, encore très marqué et éprouvé.

"Et comme les emmerdes n'arrivent jamais seules, toutes les deux heures je suis obligé d'aller pomper sous le cockpit, dans un endroit pas agréable", a-t-il ajouté alors qu'une autre pièce a cassé sur son bateau.

 'J'ai volé dans le bateau'

Samantha Davies, a raconté elle aussi, prise par l'émotion, son incident survenu mercredi soir, au cours duquel elle s'est blessée.

"J’avançais entre 15 et 22 nœuds sur une mer compliquée. J’ai tapé comme si je talonnais un rocher: je me suis arrêtée net. Il y avait des craquements. J’ai volé, tout dans le bateau a volé, y compris mon dîner. C’était violent, je me suis fait mal", a expliqué la navigatrice anglaise, qui souffre aux côtes.

La quille a été endommagée, entraînant des fissures.

Davies et Simon cherchent une mer un peu apaisée pour tenter de réparer.

"C'est une situation brutale pour Sam (Davies), elle est choquée, c'est dur", a dit le directeur de course, Jacques Caraës, qui ne connaît que trop la dureté des mers du sud.

"C'est une région très hostile, une avarie dans ces régions-là est d'autant plus complexe. Ce sont des zones à risque, on est loin de tout. Dans ces zones, il y a des systèmes de dépression qui s'associent, ce qui donne un train de houle conséquent, c'est pour ça que les bateaux vont très vite", a relevé Caraës.

En toute fin de flotte, Jérémie Beyou (Charal), ex-grand favori pour la victoire, avance en revanche très lentement. Et se désespère.

"Je subis depuis que je suis parti: ça se bouche à chaque fois devant moi", a soufflé Beyou, contraint de faire demi-tour deux jours après le départ pour réparer avant de repartir neuf jours après tout le monde.

"J'essaye de prendre les choses au jour le jour. Devant moi, ils ne sont pas très rapides et moi je suis encore plus lent", a-t-il déploré.

le Jeudi 3 Décembre 2020 à 05:29 | Lu 623 fois