Taipei, Taïwan | AFP | mardi 04/06/2024 - Des centaines de personnes se sont rassemblées à Taïwan mardi soir pour commémorer le 35e anniversaire de la répression de la place Tiananmen à Pékin par le gouvernement chinois et "maintenir cette mémoire en vie".
"Les souvenirs du 4-Juin ne disparaîtront pas dans le torrent de l'histoire et nous continuerons à travailler dur pour maintenir cette mémoire historique en vie", pour "tous ceux qui sont attachés à la démocratie chinoise", a écrit sur Facebook le président taïwanais Lai Ching-te, qui a pris ses fonctions en mai.
"Parce que cela nous rappelle que la démocratie et la liberté ne sont pas faciles à obtenir, nous devons (...) répondre à l'autocratie par la liberté et faire face à la montée de l'autoritarisme par le courage", a ajouté le dirigeant, régulièrement taxé de "dangereux séparatiste" par Pékin.
Le 4 juin 1989, la Chine a envoyé des troupes et des chars contre des manifestants pro-démocratie et pacifiques au niveau de la grande place centrale de Pékin pour mettre fin à des semaines de protestations appelant à un changement politique.
Des centaines de personnes, voire plus d'un millier selon certaines estimations, ont été tuées.
Le sujet est particulièrement sensible pour les dirigeants communistes chinois et toute mention de la répression est strictement censurée dans le pays. De nombreux jeunes Chinois ignorent aujourd'hui ce pan de l'histoire chinoise en raison de cette censure.
- "La voix du peuple" -
Dans la foule rassemblée à Taïwan, Vincent Lee, 46 ans, a expliqué que c'était sa "manière de protéger la démocratie et la liberté à Taïwan contre la dictature chinois". "La Chine devient de plus en plus autoritaire et Xi Jinping (le président chinois, ndlr) ressemble à un empereur", a-t-il jugé.
La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec son territoire depuis la fin de la guerre civile et l'arrivée au pouvoir des communistes à Pékin en 1949.
Elle a accusé le président Lai Ching-te de pousser l'île vers "la guerre" et organisé en mai des manœuvres militaires d'ampleur autour de Taïwan.
Le Parti démocrate progressiste de M. Lai défend la souveraineté de Taïwan, qui dispose de son propre gouvernement, d'une armée et d'une devise. "Un pays vraiment respectable est un pays où les gens s'expriment", a écrit M. Lai dans sa publication mardi.
"Tout régime doit se confronter à la voix du peuple, surtout de la jeune génération, parce que le changement social dépend souvent d'opinions diverses", a-t-il ajouté.
En 1989, Pékin avait affirmé avoir mis fin à des "émeutes contre-révolutionnaires" dans ce qui, hors du pays, a été vu comme un massacre d'innocents, parmi lesquels de nombreux étudiants.
Interrogé au sujet du 35e anniversaire lundi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que Pékin "continuerait à s'opposer à l'utilisation (de ces événements) pour attaquer et salir la Chine".
L'Union européenne a appelé les autorités chinoises à "agir pour que les responsables soient jugés".
- Touristes en photos -
Sur la place Tiananmen, des groupes de touristes portant des couvre-chefs fluo assortis ont été vus mardi matin prenant la pose à côté du mausolée du dirigeant chinois Mao Tsé-toung. La présence sécuritaire était importante mais pas inhabituelle.
L'accès à la plus grande place au monde, qui est bordée de nombreux bâtiments officiels ainsi que de la Cité interdite, est en toute période strictement contrôlé et nécessite une autorisation.
A Hong Kong, ancienne colonie britannique restituée à la Chine en 1997, une huitième personne a été arrêtée lundi, en lien avec une nouvelle loi sur la sécurité nationale, pour des messages postés sur les réseaux concernant l'anniversaire de la répression.
Hong Kong a été longtemps le seul endroit de Chine où était tolérée la commémoration du massacre du 4 juin 1989. L'accord de rétrocession garantissait en principe un régime étendu de libertés dans l'ancienne colonie jusqu'en 2047.
Mais ces commémorations, souvent sous forme de veillées aux chandelles en hommage aux nombreux manifestants tués, ont été interdites à partir de 2020.
Des journalistes de l'AFP ont vu mardi des dizaines de policiers patrouiller Victoria Park, où des dizaines de milliers de personnes se rassemblaient auparavant pour pleurer les morts. Les fouilles de police autour de Victoria Park se sont intensifiées à la tombée de la nuit.
Assise sur un banc pour lire la pièce "Mai 35", référence codée au 4 juin, Tsang, employée de théâtre, a confié être venue "pour ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes" et "montrer que les gens se souviennent encore".
La veille, l'artiste hongkongais Sanmu Chen avait été brièvement arrêté après avoir tracé dans l'air les caractères chinois de "8964", la date de l'anniversaire.
Les Mères de Tiananmen, un groupe de proches de victimes de la répression de 1989, ont affirmé qu'elles "persister(aient) dans leurs trois demandes de vérité, d'indemnisation et de (reconnaissance des) responsabilités", dans un communiqué mardi. "Nous ne permettrons jamais que vos vies aient été sacrifiées en vain. La tragédie historique ne doit pas se répéter".
"Les souvenirs du 4-Juin ne disparaîtront pas dans le torrent de l'histoire et nous continuerons à travailler dur pour maintenir cette mémoire historique en vie", pour "tous ceux qui sont attachés à la démocratie chinoise", a écrit sur Facebook le président taïwanais Lai Ching-te, qui a pris ses fonctions en mai.
"Parce que cela nous rappelle que la démocratie et la liberté ne sont pas faciles à obtenir, nous devons (...) répondre à l'autocratie par la liberté et faire face à la montée de l'autoritarisme par le courage", a ajouté le dirigeant, régulièrement taxé de "dangereux séparatiste" par Pékin.
Le 4 juin 1989, la Chine a envoyé des troupes et des chars contre des manifestants pro-démocratie et pacifiques au niveau de la grande place centrale de Pékin pour mettre fin à des semaines de protestations appelant à un changement politique.
Des centaines de personnes, voire plus d'un millier selon certaines estimations, ont été tuées.
Le sujet est particulièrement sensible pour les dirigeants communistes chinois et toute mention de la répression est strictement censurée dans le pays. De nombreux jeunes Chinois ignorent aujourd'hui ce pan de l'histoire chinoise en raison de cette censure.
- "La voix du peuple" -
Dans la foule rassemblée à Taïwan, Vincent Lee, 46 ans, a expliqué que c'était sa "manière de protéger la démocratie et la liberté à Taïwan contre la dictature chinois". "La Chine devient de plus en plus autoritaire et Xi Jinping (le président chinois, ndlr) ressemble à un empereur", a-t-il jugé.
La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec son territoire depuis la fin de la guerre civile et l'arrivée au pouvoir des communistes à Pékin en 1949.
Elle a accusé le président Lai Ching-te de pousser l'île vers "la guerre" et organisé en mai des manœuvres militaires d'ampleur autour de Taïwan.
Le Parti démocrate progressiste de M. Lai défend la souveraineté de Taïwan, qui dispose de son propre gouvernement, d'une armée et d'une devise. "Un pays vraiment respectable est un pays où les gens s'expriment", a écrit M. Lai dans sa publication mardi.
"Tout régime doit se confronter à la voix du peuple, surtout de la jeune génération, parce que le changement social dépend souvent d'opinions diverses", a-t-il ajouté.
En 1989, Pékin avait affirmé avoir mis fin à des "émeutes contre-révolutionnaires" dans ce qui, hors du pays, a été vu comme un massacre d'innocents, parmi lesquels de nombreux étudiants.
Interrogé au sujet du 35e anniversaire lundi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que Pékin "continuerait à s'opposer à l'utilisation (de ces événements) pour attaquer et salir la Chine".
L'Union européenne a appelé les autorités chinoises à "agir pour que les responsables soient jugés".
- Touristes en photos -
Sur la place Tiananmen, des groupes de touristes portant des couvre-chefs fluo assortis ont été vus mardi matin prenant la pose à côté du mausolée du dirigeant chinois Mao Tsé-toung. La présence sécuritaire était importante mais pas inhabituelle.
L'accès à la plus grande place au monde, qui est bordée de nombreux bâtiments officiels ainsi que de la Cité interdite, est en toute période strictement contrôlé et nécessite une autorisation.
A Hong Kong, ancienne colonie britannique restituée à la Chine en 1997, une huitième personne a été arrêtée lundi, en lien avec une nouvelle loi sur la sécurité nationale, pour des messages postés sur les réseaux concernant l'anniversaire de la répression.
Hong Kong a été longtemps le seul endroit de Chine où était tolérée la commémoration du massacre du 4 juin 1989. L'accord de rétrocession garantissait en principe un régime étendu de libertés dans l'ancienne colonie jusqu'en 2047.
Mais ces commémorations, souvent sous forme de veillées aux chandelles en hommage aux nombreux manifestants tués, ont été interdites à partir de 2020.
Des journalistes de l'AFP ont vu mardi des dizaines de policiers patrouiller Victoria Park, où des dizaines de milliers de personnes se rassemblaient auparavant pour pleurer les morts. Les fouilles de police autour de Victoria Park se sont intensifiées à la tombée de la nuit.
Assise sur un banc pour lire la pièce "Mai 35", référence codée au 4 juin, Tsang, employée de théâtre, a confié être venue "pour ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes" et "montrer que les gens se souviennent encore".
La veille, l'artiste hongkongais Sanmu Chen avait été brièvement arrêté après avoir tracé dans l'air les caractères chinois de "8964", la date de l'anniversaire.
Les Mères de Tiananmen, un groupe de proches de victimes de la répression de 1989, ont affirmé qu'elles "persister(aient) dans leurs trois demandes de vérité, d'indemnisation et de (reconnaissance des) responsabilités", dans un communiqué mardi. "Nous ne permettrons jamais que vos vies aient été sacrifiées en vain. La tragédie historique ne doit pas se répéter".