Strasbourg, France | AFP | vendredi 19/09/2019 - Trajet les yeux bandés jusqu'au lieu de projection, chemin éclairé à la bougie et brume lugubre: quelque 500 amateurs de frissons ont tremblé jeudi soir à Strasbourg lors d'une projection en plein air du "Projet Blair Witch", classique du cinéma d'horreur.
20H, gare routière de l'Etoile. Des centaines de spectateurs attendent de monter dans l'un des cinq bus affrétés par le Festival européen du film fantastique de Strasbourg. Au programme, une insolite "séance secrète" : le lieu de projection comme le film sont inconnus des spectateurs...
Amandine Greuez, 27 ans, et William Rowe, 25 ans, patientent en marge de la file. Une idée de leur destination? "Un vieil hôtel hanté!", sourit la jeune femme. "Plutôt une forêt ou un parc, vu les indications" des organisateurs qui préconisaient des vêtements chauds pour supporter la fraîcheur de la nuit alsacienne, remarque le jeune homme. Le film projeté? Le cultissime "Projet Blair Witch?" (1999), hasarde William. "Je ne sais pas. En tout cas un classique", avance Amandine.
Une fois dans le bus, un masque de nuit leur est remis. Consigne stricte : le porter dès que le véhicule démarre.
Une quinzaine de minutes plus tard, les bus arrivent près d'un parc excentré, en bordure du Rhin.
La nuit est tombée, les spectateurs sont invités à suivre un chemin balisé par des lampes à pétrole. Des hauts-parleurs crachent des sons métalliques inquiétants. On distingue au loin une brume teintée de bleu et de rouge.
Au bout du chemin, des silhouettes noires accueillent les cinéphiles en poussant des cris gutturaux avant de leur désigner un grand espace où ont été dressés un écran géant et des dizaines de bancs.
Aucun éclairage, mis à part des bougies disposées au sol et des spots rouges braqués sur les arbres. Au fond du parc, une buvette et un brasero.
D'emblée, la présence de trois grandes structures de bois, évocation des objets de sorcellerie de "Blair Witch", lève tous les doutes sur le film mystère :"tu vois? Je te l'avais dit!", glisse une jeune femme à son ami.
"La mise en scène est vraiment intéressante. Le décor est simple mais efficace, on est plongé dedans", confie Clément Ernewein, un Colmarien de 31 ans.
"Le côté mystérieux, ça permet de développer l'imaginaire" et "même si on ne sait pas" quel film va être projeté, "on s'attend à un truc phénoménal", poursuit Mathilde Lepers, 32 ans, venue aussi de Colmar.
Lancé en 2008, le festival du film fantastique de Strasbourg est passé maître dans l'organisation de ces séances décalées : en 2016, "Les dents de la mer" avaient été diffusées aux Bains municipaux; en 2017, "Christine", un film sur une voiture diabolique, avait eu les honneurs d'un drive-in; et l'an passé, "L'Exorciste" s'était invité dans une église.
"L'idée, c'est de montrer du cinéma autrement et permettre au public de se réapproprier des lieux où ils n'ont pas l'habitude d'aller", explique Daniel Cohen, directeur artistique du festival.
Des séances "immersives" désormais très "attendues" par le public du festival, plutôt jeune : "les gens ont vraiment envie de voir des films autrement, il faut renouveler les propositions", estime M. Cohen.
Jeudi soir, parfois emmitouflés dans des plaids pour braver la chute du mercure et l'humidité du Rhin voisin, les spectateurs, kidnappés volontaires, assistent donc, dans le noir et en pleine nature, aux supplices de trois personnages prisonniers d'une forêt hantée.
Verdict? "Très bien!", lâche Catherine Braun, une Strasbourgeoise de 27 ans qui vit en Andalousie. "Je voyais le film pour la première fois, c'est sûr que c'est un super cadre. Toutes les séances (immersives), comme "L'Exorciste" dans l'église, c'est top. Faut continuer!"
20H, gare routière de l'Etoile. Des centaines de spectateurs attendent de monter dans l'un des cinq bus affrétés par le Festival européen du film fantastique de Strasbourg. Au programme, une insolite "séance secrète" : le lieu de projection comme le film sont inconnus des spectateurs...
Amandine Greuez, 27 ans, et William Rowe, 25 ans, patientent en marge de la file. Une idée de leur destination? "Un vieil hôtel hanté!", sourit la jeune femme. "Plutôt une forêt ou un parc, vu les indications" des organisateurs qui préconisaient des vêtements chauds pour supporter la fraîcheur de la nuit alsacienne, remarque le jeune homme. Le film projeté? Le cultissime "Projet Blair Witch?" (1999), hasarde William. "Je ne sais pas. En tout cas un classique", avance Amandine.
Une fois dans le bus, un masque de nuit leur est remis. Consigne stricte : le porter dès que le véhicule démarre.
- "Phénoménal" -
Une quinzaine de minutes plus tard, les bus arrivent près d'un parc excentré, en bordure du Rhin.
La nuit est tombée, les spectateurs sont invités à suivre un chemin balisé par des lampes à pétrole. Des hauts-parleurs crachent des sons métalliques inquiétants. On distingue au loin une brume teintée de bleu et de rouge.
Au bout du chemin, des silhouettes noires accueillent les cinéphiles en poussant des cris gutturaux avant de leur désigner un grand espace où ont été dressés un écran géant et des dizaines de bancs.
Aucun éclairage, mis à part des bougies disposées au sol et des spots rouges braqués sur les arbres. Au fond du parc, une buvette et un brasero.
D'emblée, la présence de trois grandes structures de bois, évocation des objets de sorcellerie de "Blair Witch", lève tous les doutes sur le film mystère :"tu vois? Je te l'avais dit!", glisse une jeune femme à son ami.
"La mise en scène est vraiment intéressante. Le décor est simple mais efficace, on est plongé dedans", confie Clément Ernewein, un Colmarien de 31 ans.
"Le côté mystérieux, ça permet de développer l'imaginaire" et "même si on ne sait pas" quel film va être projeté, "on s'attend à un truc phénoménal", poursuit Mathilde Lepers, 32 ans, venue aussi de Colmar.
- "Séances immersives" -
Lancé en 2008, le festival du film fantastique de Strasbourg est passé maître dans l'organisation de ces séances décalées : en 2016, "Les dents de la mer" avaient été diffusées aux Bains municipaux; en 2017, "Christine", un film sur une voiture diabolique, avait eu les honneurs d'un drive-in; et l'an passé, "L'Exorciste" s'était invité dans une église.
"L'idée, c'est de montrer du cinéma autrement et permettre au public de se réapproprier des lieux où ils n'ont pas l'habitude d'aller", explique Daniel Cohen, directeur artistique du festival.
Des séances "immersives" désormais très "attendues" par le public du festival, plutôt jeune : "les gens ont vraiment envie de voir des films autrement, il faut renouveler les propositions", estime M. Cohen.
Jeudi soir, parfois emmitouflés dans des plaids pour braver la chute du mercure et l'humidité du Rhin voisin, les spectateurs, kidnappés volontaires, assistent donc, dans le noir et en pleine nature, aux supplices de trois personnages prisonniers d'une forêt hantée.
Verdict? "Très bien!", lâche Catherine Braun, une Strasbourgeoise de 27 ans qui vit en Andalousie. "Je voyais le film pour la première fois, c'est sûr que c'est un super cadre. Toutes les séances (immersives), comme "L'Exorciste" dans l'église, c'est top. Faut continuer!"