Paris, le 21 février 2024 - À la veille du Salon de l’agriculture, la quatrième conférence sur les vanilles françaises s’est tenue à Paris, au ministère des Outre-mer, où l’on a fait un point de situation des producteurs ultramarins avant de poursuivre sur la mise en place d’une fédération lors d’un prochain symposium en Polynésie française.
Les acteurs ultramarins du secteur de la vanille se sont retrouvés au ministère des Outre-mer, à Paris, pour la quatrième conférence sur les vanilles françaises. Face à une trentaine de producteurs, préparateurs et professionnels de la filière vanille venus de Tahiti, de La Réunion, de Mayotte, de Guadeloupe et de Martinique, Fausto Bouchereau, président de Mohea et organisateur de la conférence, a tout d’abord invité Hervé Prime, expert des marchés mondiaux, à dresser l’état des lieux 2023-2024. Certes, les champions de la vanille préparée sont toujours Madagascar (1 600 à 2000 tonnes), l’Indonésie (200 à 300 tonnes), la Papouasie Nouvelle-Guinée (150 à 200 tonnes), l’Ouganda (60 à 100 tonnes) ou encore les Comores et l’Inde (chacune 20 tonnes). L’outre-mer français se situant dans les autres pays avec 25 à 50 tonnes, dont environ 8 à 15 tonnes pour Tahiti.
S’agissant du Fenua, on est loin des productions des années 50-60 et l’engouement affirmé pour la vanilla tahitensis laisse à penser que la filière pourrait produire d’ici cinq ans de 30 à 40 tonnes, voire même dans dix ans de 50 à 80 tonnes. Du côté de la vanilla planifolia, dont la production est moindre, on estime par exemple que La Réunion pourrait atteindre dans les mêmes périodes 5 à 10 tonnes, puis 10 à 15.
Toutefois, le développement souhaité de la filière française ne pourrait se poursuivre sans aides financières ou techniques. Du côté du ministère, on confirme l’écoute promise l’an dernier lors de la précédente conférence et de citer les différents guichets auxquels s’adresser (banque des territoires, Odeadom, ministère de l’Agriculture, etc.). Reste aussi à rendre l’activité attractive pour des vaniliculteurs jeunes (un tiers des nouveaux sont… des retraités). L’autre volet de ce développement est de trouver le foncier et choisir le système de production (agroforesterie, plein champ, ombrière ou serres sous panneaux photovoltaïques). La tâche est donc complexe et la nécessité de progresser le mieux possible impose le maintien d’une synergie commune via une organisation interprofessionnelle. D’où l’idée de la création d’une fédération de producteurs de vanilles françaises qui, entre autres activités, veillera à la protection des appellations d’origine et aux standards de qualité.
La Polynésie, leader française
La Polynésie française, leader dans la production vanillière française, a revu sa politique de développement et tient désormais le rôle d’exemple à suivre. Laïza Vongey, directrice de l’Épic Vanille, a ainsi détaillé les mesures prises et les perspectives de développement (nouvelles implantations, formation, emplois, contrôle qualité et d’origine via le GIE des médaillés au Concours général agricole (CGA) de Paris). Pour sa part, Gilles Tefaatau a témoigné de son remarquable parcours qui l’a mené à une médaille d’or en 2023, ainsi que de ses perspectives de développer la culture en serre et sous panneaux photovoltaïques, technique qui permet aussi de pallier les aléas de la variation climatique de plus en plus critique.
La prochaine étape a été annoncée : un symposium qui devrait déboucher sur la création définitive de la Fédération nationale des producteurs de vanilles françaises. Profitant de la foire agricole, il se tiendra à Papeete du 30 septembre au 5 octobre prochains avec des visites d’exploitations à Raiatea et Taha’a et la participation du lycée hôtelier.
Les acteurs ultramarins du secteur de la vanille se sont retrouvés au ministère des Outre-mer, à Paris, pour la quatrième conférence sur les vanilles françaises. Face à une trentaine de producteurs, préparateurs et professionnels de la filière vanille venus de Tahiti, de La Réunion, de Mayotte, de Guadeloupe et de Martinique, Fausto Bouchereau, président de Mohea et organisateur de la conférence, a tout d’abord invité Hervé Prime, expert des marchés mondiaux, à dresser l’état des lieux 2023-2024. Certes, les champions de la vanille préparée sont toujours Madagascar (1 600 à 2000 tonnes), l’Indonésie (200 à 300 tonnes), la Papouasie Nouvelle-Guinée (150 à 200 tonnes), l’Ouganda (60 à 100 tonnes) ou encore les Comores et l’Inde (chacune 20 tonnes). L’outre-mer français se situant dans les autres pays avec 25 à 50 tonnes, dont environ 8 à 15 tonnes pour Tahiti.
S’agissant du Fenua, on est loin des productions des années 50-60 et l’engouement affirmé pour la vanilla tahitensis laisse à penser que la filière pourrait produire d’ici cinq ans de 30 à 40 tonnes, voire même dans dix ans de 50 à 80 tonnes. Du côté de la vanilla planifolia, dont la production est moindre, on estime par exemple que La Réunion pourrait atteindre dans les mêmes périodes 5 à 10 tonnes, puis 10 à 15.
Toutefois, le développement souhaité de la filière française ne pourrait se poursuivre sans aides financières ou techniques. Du côté du ministère, on confirme l’écoute promise l’an dernier lors de la précédente conférence et de citer les différents guichets auxquels s’adresser (banque des territoires, Odeadom, ministère de l’Agriculture, etc.). Reste aussi à rendre l’activité attractive pour des vaniliculteurs jeunes (un tiers des nouveaux sont… des retraités). L’autre volet de ce développement est de trouver le foncier et choisir le système de production (agroforesterie, plein champ, ombrière ou serres sous panneaux photovoltaïques). La tâche est donc complexe et la nécessité de progresser le mieux possible impose le maintien d’une synergie commune via une organisation interprofessionnelle. D’où l’idée de la création d’une fédération de producteurs de vanilles françaises qui, entre autres activités, veillera à la protection des appellations d’origine et aux standards de qualité.
La Polynésie, leader française
La Polynésie française, leader dans la production vanillière française, a revu sa politique de développement et tient désormais le rôle d’exemple à suivre. Laïza Vongey, directrice de l’Épic Vanille, a ainsi détaillé les mesures prises et les perspectives de développement (nouvelles implantations, formation, emplois, contrôle qualité et d’origine via le GIE des médaillés au Concours général agricole (CGA) de Paris). Pour sa part, Gilles Tefaatau a témoigné de son remarquable parcours qui l’a mené à une médaille d’or en 2023, ainsi que de ses perspectives de développer la culture en serre et sous panneaux photovoltaïques, technique qui permet aussi de pallier les aléas de la variation climatique de plus en plus critique.
La prochaine étape a été annoncée : un symposium qui devrait déboucher sur la création définitive de la Fédération nationale des producteurs de vanilles françaises. Profitant de la foire agricole, il se tiendra à Papeete du 30 septembre au 5 octobre prochains avec des visites d’exploitations à Raiatea et Taha’a et la participation du lycée hôtelier.
Fausto Bouchereau, président de Mohea : “C’est la première fois que les acteurs ultramarins de la filiale vont se retrouver”
“La fédération sera sous forme d’association. C’est la première fois que les sept et bientôt huit acteurs ultramarins de la filiale vont se retrouver. Même si certaines pratiques de culture sont différentes, il existe des points communs. Et l’Épic Vanille créé à Tahiti en 2003 est une référence. Ce qu’il lui faut maintenant, c’est qu’il ait plus de moyens financiers et techniques provenant de la métropole pour aider les autres acteurs de la filière ultramarine.”
Laïza Vongey, directrice de l’Épic Vanille de Tahiti : “Il faut être passionné et rechercher surtout la qualité”
“Nous sommes la filière la plus structurée, beaucoup soutenue par le Pays avec en outre une législation adéquate. Côté production, 2023 et du fait des variations climatiques, on a eu des décalages et on ne prévoit pas une augmentation en 2024. Côté exploitants, depuis 2019, nous avons eu beaucoup de porteurs de projets qui veulent se lancer. Mais, ils ne savent pas à quoi s’attendre. Cependant, des jeunes cherchent à se former. Avant tout, il faut être passionné, patient (pas de revenus avant plusieurs années) et rechercher surtout la qualité.”