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Un quart des Terriens vit dans des régions surexploitant l'eau souterraine


Un quart des Terriens vit dans des régions surexploitant l'eau souterraine
PARIS (France), 08 août 2012 (AFP) - Près du quart de la population humaine vit dans des régions où les réserves d'eau souterraines sont surexploitées, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

"Les pays qui surexploitent l'eau souterraine de façon la plus significative sont les Etats-Unis, l'Inde, la Chine, le Pakistan, l'Iran, l'Arabie saoudite et le Mexique, et les populations les plus nombreuses qui en subissent les conséquences sont en Inde et en Chine", a expliqué à l'AFP l'hydrologiste canadien Tom Gleeson, l'un des auteurs de l'étude.

Quelque 1,7 milliard de personnes, soit "le quart de la population mondiale, vit dans ces régions où l'eau souterraine est surexploitée", a-t-il ajouté.

Pour tenter de mieux quantifier le phénomène, l'étude propose un nouvel outil baptisé l'"empreinte eau souterraine", c'est-à-dire la surface d'une région dépendant de l'extraction de l'eau souterraine. Les chercheurs la comparent ensuite avec la superficie des réserves d'eau souterraine alimentant la région.

Les chercheurs ont calculé que l'empreinte mondiale (c'est-à-dire l'utilisation d'eau souterraine dans le monde) est 3,5 fois supérieure à la surface des nappes souterraines.

La surexploitation d'eau souterraine ne concerne cependant que 20% des nappes mondiales, ont-ils estimé.

Par exemple, pour le bassin sud-caspien dans le nord de l'Iran, l'empreinte est 98 fois supérieure à la superficie des réserves d'eau souterraine. Celle du bassin du Gange supérieur, en Inde et au Pakistan, est 54 fois supérieure; celle des Grandes plaines, aux Etats-Unis, neuf fois supérieure, selon l'étude.

"Les hommes surexploitent l'eau dans des bassins cruciaux pour l'agriculture, en particulier en Amérique du nord et en Asie", a relevé M. Gleeson.

Selon l'ONU, l'extraction des nappes souterraines a triplé dans les cinquante dernières années et fournit près de la moitié de l'eau bue dans le monde.

Les auteurs de l'étude souhaitent contribuer à la diffusion de ce nouvel outil qui compléterait des mesures existantes comme l'empreinte carbone (calcul des émissions CO2 d'une activité ou d'un territoire) ou l'empreinte écologique (calcul de la surface de terre et d'eau utilisée par un individu, une activité ou une population).

ri-alu/fa/sb

Rédigé par AFP le Mercredi 8 Août 2012 à 07:19 | Lu 1109 fois