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Un centre de nuit pour les sans-abris inauguré à Papeete


Te Pu Tu Ora, centre de nuit pour les sans-abris, a été inauguré ce mardi 24 décembre. Crédit photo : Thibault Segalard.
Te Pu Tu Ora, centre de nuit pour les sans-abris, a été inauguré ce mardi 24 décembre. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 25 décembre 2024 - Inauguré à l’occasion du réveillon de Noël, le centre d’accueil de nuit Te Pu Tu Ora, situé à Papeete, peut héberger jusqu’à 80 sans-abris. En plus d’un repas et d’un hébergement, il propose des activités de réinsertion professionnelle.

Le centre d’accueil de nuit pour les sans-abris, baptisé Te Pu Tu Ora, a ouvert ses portes ce mardi soir, en plein réveillon de Noël. Située sur un espace de plus de 3 000 m², dans un hangar de Fare Ute, à Papeete, cette structure offre une capacité d’accueil pour 80 personnes, dès 17 heures, avec la possibilité de dîner, se doucher, passer la nuit et prendre un petit déjeuner le lendemain. Plus qu’un simple abri, le centre propose également des activités axées sur la réinsertion professionnelle. Longtemps attendu, ce centre a finalement vu le jour dans des délais très serrés. Initialement prévu pour une ouverture ce 24 décembre, l’ouverture aurait pu être retardée par la signature tardive de la convention entre la commune de Papeete, propriétaire du terrain, et le Pays. Pourtant, l’association Te Torea, en charge de la gestion, a relevé le défi en organisant l’espace en moins de quatre semaines.
“C’était un énorme challenge, mais nous avons réussi”, confie Maiana Teihotu, présidente de l’association. “Depuis la crise du Covid-19, nous avons dû apprendre à travailler dans l’urgence : ouvrir des structures temporaires, lancer des activités en un temps record... Nous nous adaptons et nous bougeons un peu partout, nous sommes un peu comme le public que nous accompagnons, qui doit souvent naviguer d’un endroit à un autre. Cette structure est très bien, elle va nous permettre de réaliser plein de choses.”
 
Un accompagnement humain
 
Le centre mobilise une trentaine de personnes – éducateurs, veilleurs et volontaires – pour encadrer les 80 bénéficiaires. Une tâche ardue face à une situation préoccupante : “On estime à 700 le nombre de sans-abris à Tahiti”, explique Maiana Teihotu. “Certains refusent de venir dans ces structures à cause du cadre imposé et des règles. C’est pourquoi leur présence ici doit rester volontaire.”
 

Le centre pourra accueillir 80 personnes, sur des lits de camp fournis par la Direction des solidarités. Crédit photo : Thibault Segalard.
Le centre pourra accueillir 80 personnes, sur des lits de camp fournis par la Direction des solidarités. Crédit photo : Thibault Segalard.
Mais Te Pu Tu Ora ne se limite pas à offrir un toit pour la nuit. Il ambitionne également de préparer les bénéficiaires à réintégrer le monde du travail. “Ces personnes sont souvent très éloignées de l’emploi. Nous leur proposons des ateliers pratiques, comme la menuiserie. On leur apprend aussi à bien communiquer, à respecter les horaires, à être propre… Toutes ces choses essentielles pour trouver un emploi.”
 
Un projet salué et une dynamique prometteuse
 
Lors de l’inauguration, Chantal Galenon, vice-présidente du Pays et ministre des Solidarités, a exprimé sa satisfaction face à la concrétisation de ce projet. “Quand j’ai pris en main le ministère des Solidarités, j’ai regardé tous les points flagrants de notre société et les sans domicile fixe ont vraiment attiré l’attention du gouvernement. Depuis, j’ai tenté de concrétiser plusieurs projets, mais en vain, car il fallait trouver l’union entre la commune, le Pays et l’État.”
 

Maiana Teihotu, présidente de l’association Te Torea. Crédit photo : Thibault Segalard.
Maiana Teihotu, présidente de l’association Te Torea. Crédit photo : Thibault Segalard.
C’est d’ailleurs cette problématique qui a empêché la finalisation plus rapide d’un centre d’accueil de nuit. “J’avais trouvé un lieu à Pirae, mais ça n’a pas pu se faire avec la commune.” “Jusqu’à présent, nous avions uniquement un refuge de jour (le centre Te Vai-ete à Mama’o, NDLR) dirigé par le père Christophe. Il manquait une structure pour la nuit.”
 
Chantal Galenon a également évoqué des perspectives à plus long terme. Parmi les projets en réflexion, un “village éco-solidaire” à Taravao pourrait bientôt voir le jour. “Des études seront lancées dès cette année pour faire avancer ce projet ambitieux”, a-t-elle conclu.
 
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mercredi 25 Décembre 2024 à 13:03 | Lu 1626 fois