New York, États-Unis | AFP | jeudi 30/05/2024 - Le constructeur aéronautique Boeing a remis jeudi au régulateur américain de l'aviation (FAA) une "feuille de route" pour résoudre ses problèmes de production, mis en lumière par un incident en vol début janvier.
"Au bout du compte, il s'agit d'un changement systémique. Il y a beaucoup à faire", a indiqué Mike Whitaker, patron de la FAA, devant la presse après une rencontre de trois heures avec des dirigeants de l'avionneur.
Ceux-ci ont présenté le "plan d'action complet" exigé par la FAA après l'incident survenu le 5 janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.
L'appareil neuf, livré en octobre, perd ce jour-là en vol une porte-bouchon -opercule condamnant une issue de secours redondante-, ne faisant que quelques blessés légers.
Dans la foulée, le régulateur cloue au sol les 171 exemplaires ainsi configurés et enquête Boeing, qui a cumulé les problèmes de production tout au long de 2023 sur le 737, son modèle vedette, et sur le 787 Dreamliner.
Selon un rapport préliminaire de l'Agence de sécurité des transports (NTSB), plusieurs boulons d'attache de la porte-bouchon manquaient.
Le 28 février, la FAA réclame à Boeing la remise sous 90 jours d'un plan "pour remédier à ses problèmes systémiques de contrôle qualité afin d'atteindre les standards de sécurité non négociables de la FAA". Des points d'étape ont été effectués à trente puis à soixante jours.
- Indicateurs clés -
Cette "feuille de route" comprend notamment "six indicateurs clés de performance très distincts qui nous permettront de surveiller en temps réel" la qualité de la production.
Ces indicateurs (KPI) "constitueront notre tableau de bord pour voir ce qu'ils font au niveau de la sécurité", a affirmé le chef du régulateur, laissant le soin à Boeing de donner d'éventuelles précisions.
Ces KPI permettront une évaluation continuelle de la production, d'alerter très en amont de l'émergence de risques de qualité et de sécurité et de suivre les améliorations, a expliqué le groupe dans un résumé du plan, en onze pages, publié en début de soirée.
Selon Stephanie Pope, à la tête de la branche aviation commerciale de Boeing depuis fin mars, ce plan s'articule autour de quatre catégories: "des investissements importants" dans la formation du personnel, une "simplification" du processus industriel, le renforcement de la culture de sécurité et de qualité" ainsi que des "mesures spécifiques" de contrôle et de gestion de l'état du système de production.
"C'est un début, nous continuerons à entreprendre des actions", a-t-elle indiqué, dans un message adressé plus tôt aux employés.
Le directeur général Dave Calhoun, qui doit partir d'ici fin 2024, a évoqué la "confiance" des dirigeants et assuré que Boeing assumerait "sa responsabilité envers les passagers de continuer à fournir des avions sûrs et de grande qualité".
Des rencontres hebdomadaires et trimestrielles sont prévues entre Boeing et la FAA, qui va multiplier ses inspecteurs qualité dans les usines de l'avionneur et de son principal fournisseur, Spirit Aerosystems.
Ce plan devait incorporer les conclusions de l'audit de la FAA ainsi que les 53 recommandations d'une commission d'experts indépendants ayant conclu que le dispositif de Boeing en matière de sécurité présentait des lacunes.
- Poursuites pénales? -
Ce panel, désigné par la FAA, a enquêté entre mars 2023 et février 2024. Sa mission découle d'une loi de 2020 adoptée après deux accidents de Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait 346 morts.
Dans cette affaire, le constructeur a conclu en 2021 un accord dit de poursuite différée (DPA) avec le ministère américain de la Justice.
Il s'était engagé, entre autres, à renforcer son programme de conformité, avec une mise sous surveillance de trois ans. Soit jusqu'au 7 janvier 2024.
Le ministère a estimé mi-mai que Boeing n'avait "pas respecté ses obligations" et risquait des poursuites pénales devant un tribunal fédéral du Texas. L'avionneur doit lui répondre avant le 13 juin.
Un dossier de plus à gérer pour la nouvelle équipe aux commandes du constructeur depuis le 25 mars: remplacement immédiat du président du conseil d'administration et du responsable de la branche aviation commerciale, et annonce du départ prochain de Dave Calhoun.
Administrateur de Boeing depuis 2009, ce dernier a été nommé directeur général début 2020 pour restaurer la situation financière et assainir la production du groupe après les deux crashs, dus à un problème de conception.
L'avionneur a également pâti de la pandémie et des pénuries d'approvisionnement et de personnel qui ont suivi.
Pour se renflouer, Boeing comptait surtout augmenter la cadence de production du 737, jusqu'à cinquante exemplaires par mois en 2025-2026.
Mais, fin février, le régulateur l'a gelée au niveau de fin 2023 -38 exemplaires mensuels-, jusqu'à ce que la production soit irréprochable.
"Je ne pense pas que cela se produise dans les prochains mois", a relevé M. Whitaker jeudi, précisant que la FAA certifiait désormais chaque 737 MAX avant toute mise en service. "Et nous continuerons à le faire".
"Au bout du compte, il s'agit d'un changement systémique. Il y a beaucoup à faire", a indiqué Mike Whitaker, patron de la FAA, devant la presse après une rencontre de trois heures avec des dirigeants de l'avionneur.
Ceux-ci ont présenté le "plan d'action complet" exigé par la FAA après l'incident survenu le 5 janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines.
L'appareil neuf, livré en octobre, perd ce jour-là en vol une porte-bouchon -opercule condamnant une issue de secours redondante-, ne faisant que quelques blessés légers.
Dans la foulée, le régulateur cloue au sol les 171 exemplaires ainsi configurés et enquête Boeing, qui a cumulé les problèmes de production tout au long de 2023 sur le 737, son modèle vedette, et sur le 787 Dreamliner.
Selon un rapport préliminaire de l'Agence de sécurité des transports (NTSB), plusieurs boulons d'attache de la porte-bouchon manquaient.
Le 28 février, la FAA réclame à Boeing la remise sous 90 jours d'un plan "pour remédier à ses problèmes systémiques de contrôle qualité afin d'atteindre les standards de sécurité non négociables de la FAA". Des points d'étape ont été effectués à trente puis à soixante jours.
- Indicateurs clés -
Cette "feuille de route" comprend notamment "six indicateurs clés de performance très distincts qui nous permettront de surveiller en temps réel" la qualité de la production.
Ces indicateurs (KPI) "constitueront notre tableau de bord pour voir ce qu'ils font au niveau de la sécurité", a affirmé le chef du régulateur, laissant le soin à Boeing de donner d'éventuelles précisions.
Ces KPI permettront une évaluation continuelle de la production, d'alerter très en amont de l'émergence de risques de qualité et de sécurité et de suivre les améliorations, a expliqué le groupe dans un résumé du plan, en onze pages, publié en début de soirée.
Selon Stephanie Pope, à la tête de la branche aviation commerciale de Boeing depuis fin mars, ce plan s'articule autour de quatre catégories: "des investissements importants" dans la formation du personnel, une "simplification" du processus industriel, le renforcement de la culture de sécurité et de qualité" ainsi que des "mesures spécifiques" de contrôle et de gestion de l'état du système de production.
"C'est un début, nous continuerons à entreprendre des actions", a-t-elle indiqué, dans un message adressé plus tôt aux employés.
Le directeur général Dave Calhoun, qui doit partir d'ici fin 2024, a évoqué la "confiance" des dirigeants et assuré que Boeing assumerait "sa responsabilité envers les passagers de continuer à fournir des avions sûrs et de grande qualité".
Des rencontres hebdomadaires et trimestrielles sont prévues entre Boeing et la FAA, qui va multiplier ses inspecteurs qualité dans les usines de l'avionneur et de son principal fournisseur, Spirit Aerosystems.
Ce plan devait incorporer les conclusions de l'audit de la FAA ainsi que les 53 recommandations d'une commission d'experts indépendants ayant conclu que le dispositif de Boeing en matière de sécurité présentait des lacunes.
- Poursuites pénales? -
Ce panel, désigné par la FAA, a enquêté entre mars 2023 et février 2024. Sa mission découle d'une loi de 2020 adoptée après deux accidents de Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait 346 morts.
Dans cette affaire, le constructeur a conclu en 2021 un accord dit de poursuite différée (DPA) avec le ministère américain de la Justice.
Il s'était engagé, entre autres, à renforcer son programme de conformité, avec une mise sous surveillance de trois ans. Soit jusqu'au 7 janvier 2024.
Le ministère a estimé mi-mai que Boeing n'avait "pas respecté ses obligations" et risquait des poursuites pénales devant un tribunal fédéral du Texas. L'avionneur doit lui répondre avant le 13 juin.
Un dossier de plus à gérer pour la nouvelle équipe aux commandes du constructeur depuis le 25 mars: remplacement immédiat du président du conseil d'administration et du responsable de la branche aviation commerciale, et annonce du départ prochain de Dave Calhoun.
Administrateur de Boeing depuis 2009, ce dernier a été nommé directeur général début 2020 pour restaurer la situation financière et assainir la production du groupe après les deux crashs, dus à un problème de conception.
L'avionneur a également pâti de la pandémie et des pénuries d'approvisionnement et de personnel qui ont suivi.
Pour se renflouer, Boeing comptait surtout augmenter la cadence de production du 737, jusqu'à cinquante exemplaires par mois en 2025-2026.
Mais, fin février, le régulateur l'a gelée au niveau de fin 2023 -38 exemplaires mensuels-, jusqu'à ce que la production soit irréprochable.
"Je ne pense pas que cela se produise dans les prochains mois", a relevé M. Whitaker jeudi, précisant que la FAA certifiait désormais chaque 737 MAX avant toute mise en service. "Et nous continuerons à le faire".