WASHINGTON, 5 mars 2012 (AFP) - Touristes et chercheurs, qui portent sur eux sans le savoir des graines végétales, risquent de bouleverser l'écosystème de l'Antarctique en disséminant des plantes envahissantes au détriment de la flore locale, selon une recherche parue lundi aux Etats-Unis.
Entre 30.000 à 40.000 personnes se rendent chaque année en Antarctique. La majeure partie sont des touristes réalisant des croisières et entre 5.000 à 7.000 scientifiques qui travaillent dans des bases de différents pays.
Le danger de dissémination est d'autant plus grand que les zones qui sont libérées des glaces -d'un à 2% de la surface continentale- sont particulièrement sensibles au réchauffement, explique dans un entretien téléphonique avec l'AFP Marc Lebouvier, ingénieur au CNRS du laboratoire ECOBIO de l'Université de Rennes 1 et un des auteurs de l'étude parue lundi.
En 50 ans, les températures ont augmenté de 5 degrés, notamment dans la péninsule antarctique, précise le chercheur, soulignant cependant que l'ampleur du réchauffement est très variable selon les endroits.
Pour se faire une idée de la manière dont le réchauffement pourrait amplifier la colonisation de l'Antarctique par certaines plantes jugées "agressives" comme le pâturin annuel, un herbacé, les chercheurs ont utilisé un modèle informatique basé sur différents scénarios de l'évolution climatique d'ici 2100 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Cette étude a été menée pendant un an à l'occasion de l'année polaire internationale en 2007-2008 et paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 5 mars.
Les scientifiques ont tout d'abord soumis à un questionnaire 5.600 personnes rencontrées sur les navires ou avions de desserte des programmes antarctiques des différents pays, ainsi que sur des bateaux de croisière.
Ces questions visaient à déterminer d'où venaient ces personnes et les pays visités avant leur voyage en Antarctique.
Ils ont ensuite effectué des recherches minutieuses sur les vêtements, bagages, sacs et équipements de 853 volontaires et récolté ainsi plus de 2.600 graines ou fragments de végétaux capables de disséminer des plantes.
Les scientifiques ont pu identifier les espèces végétales pour 43% des graines et gemmes récupérés dont la moitié sont déjà adaptés à des environnements froids règnant dans les régions antarctiques les plus fréquemment visitées.
Bien que les visiteurs transportaient en moyenne moins de dix graines chacun, plusieurs espèces envahissantes ont déjà pu prendre pied à l'ouest de la péninsule Antarctique.
Les touristes avaient ensemble moins de graines (10%) que les scientifiques travaillant sur les bases qui ont représenté de 40 à 50% du total, selon ces chercheurs.
"Le problème des espèces envahissantes se pose au niveau mondial mais il est particulièrement délicat dans les îles où les écosystèmes sont fragiles", explique Marc LeBouvier, observant que l'Antarctique est la région la plus isolée de la planète.
"Le risque dans les îles comme dans l'Antarctique, c'est un déséquilibre de l'écosystème qui peut se traduire par le remplacement progressif de ces espèces d'origine par des espèces importées qui ont un profil écologiques suffisamment large pour éliminer les plantes locales", dit-il.
Selon ces chercheurs, cette étude devrait fournir aux signataires du Traité sur l'Antarctique et du Protocole pour la Protection de l'environnement (Protocole de Madrid) des bases de réflexion pour minimiser les risques d'invasion biologique sur le continent blanc.
Entre 30.000 à 40.000 personnes se rendent chaque année en Antarctique. La majeure partie sont des touristes réalisant des croisières et entre 5.000 à 7.000 scientifiques qui travaillent dans des bases de différents pays.
Le danger de dissémination est d'autant plus grand que les zones qui sont libérées des glaces -d'un à 2% de la surface continentale- sont particulièrement sensibles au réchauffement, explique dans un entretien téléphonique avec l'AFP Marc Lebouvier, ingénieur au CNRS du laboratoire ECOBIO de l'Université de Rennes 1 et un des auteurs de l'étude parue lundi.
En 50 ans, les températures ont augmenté de 5 degrés, notamment dans la péninsule antarctique, précise le chercheur, soulignant cependant que l'ampleur du réchauffement est très variable selon les endroits.
Pour se faire une idée de la manière dont le réchauffement pourrait amplifier la colonisation de l'Antarctique par certaines plantes jugées "agressives" comme le pâturin annuel, un herbacé, les chercheurs ont utilisé un modèle informatique basé sur différents scénarios de l'évolution climatique d'ici 2100 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).
Cette étude a été menée pendant un an à l'occasion de l'année polaire internationale en 2007-2008 et paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 5 mars.
Les scientifiques ont tout d'abord soumis à un questionnaire 5.600 personnes rencontrées sur les navires ou avions de desserte des programmes antarctiques des différents pays, ainsi que sur des bateaux de croisière.
Ces questions visaient à déterminer d'où venaient ces personnes et les pays visités avant leur voyage en Antarctique.
Ils ont ensuite effectué des recherches minutieuses sur les vêtements, bagages, sacs et équipements de 853 volontaires et récolté ainsi plus de 2.600 graines ou fragments de végétaux capables de disséminer des plantes.
Les scientifiques ont pu identifier les espèces végétales pour 43% des graines et gemmes récupérés dont la moitié sont déjà adaptés à des environnements froids règnant dans les régions antarctiques les plus fréquemment visitées.
Bien que les visiteurs transportaient en moyenne moins de dix graines chacun, plusieurs espèces envahissantes ont déjà pu prendre pied à l'ouest de la péninsule Antarctique.
Les touristes avaient ensemble moins de graines (10%) que les scientifiques travaillant sur les bases qui ont représenté de 40 à 50% du total, selon ces chercheurs.
"Le problème des espèces envahissantes se pose au niveau mondial mais il est particulièrement délicat dans les îles où les écosystèmes sont fragiles", explique Marc LeBouvier, observant que l'Antarctique est la région la plus isolée de la planète.
"Le risque dans les îles comme dans l'Antarctique, c'est un déséquilibre de l'écosystème qui peut se traduire par le remplacement progressif de ces espèces d'origine par des espèces importées qui ont un profil écologiques suffisamment large pour éliminer les plantes locales", dit-il.
Selon ces chercheurs, cette étude devrait fournir aux signataires du Traité sur l'Antarctique et du Protocole pour la Protection de l'environnement (Protocole de Madrid) des bases de réflexion pour minimiser les risques d'invasion biologique sur le continent blanc.