JEAN-PIERRE MULLER / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 01/08/2024 - Toujours moins de bébés en France: le nombre de naissances a reculé de 2,4% sur les six premiers mois de l'année, dans la lignée du plus bas historique atteint en 2023 qui avait conduit le président Macron à annoncer des mesures en faveur d'un "réarmement démographique".
Entre janvier et juin, un peu plus de 326.000 bébés ont vu le jour en France, soit 2,4% de moins par rapport à la même période l'an dernier, selon des données provisoires publiées jeudi par l'Insee.
La baisse est même de 3% si l'on tient compte du fait que 2024 est une année bissextile, précise l'Institut national de la statistique.
"Depuis le début de l'année, chaque mois, le nombre de naissances est bas mais proche des niveaux de 2023", a commenté auprès de l'AFP Didier Breton, chercheur associé à l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Toutefois, on observe en juin un décrochage beaucoup plus marqué qui pourrait "être lié aux événements du 7 octobre", l'attaque sanglante du Hamas en Israël, estime-t-il. De façon générale, les démographes constatent que des événements anxiogènes incitent les couples à reporter leurs projets de parentalité.
Au seul mois de juin, le nombre de naissances a chuté de 7,9%. Dans le détail, il a baissé dans toutes les régions: de -14% en Normandie à -20,1% en Guyane.
- Fin de l'exception française ? -
Si la tendance baissière se poursuit au cours des prochains mois, le nombre de naissances pourraient atteindre un nouveau plus bas annuel en 2024.
En 2023, il est déjà passé sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Au total, 678.000 nouveaux-nés avaient été recensés, soit -6,6% par rapport à l'année précédente.
Depuis 2011, le nombre de naissances a reculé chaque année en France, à l'exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.
Plusieurs raisons expliquent cette baisse, notamment un facteur démographique: le nombre de femmes de 20 à 40 ans, soit en âge de procréer, a diminué. Et surtout, ces générations de femmes moins nombreuses procréent moins.
"Auparavant, les Français étaient moins nombreux qu'ailleurs à ne pas avoir d'enfant et plus nombreux qu'ailleurs a en avoir trois", a indiqué Didier Breton, également professeur de démographie à l'Université de Strasbourg. Il semble toutefois que "la France est en train de devenir un pays comme les autres en Europe", selon lui.
- "Réarmement démographique" -
Après le décrochage des naissances en 2023, le président Emmanuel Macron avait appelé au "réarmement démographique" du pays, suscitant au passage un tollé dans les rangs féministes et de la gauche, qui y voyaient une tentative de contrôler le corps des femmes.
Le chef de l'Etat avait annoncé des mesures visant à relancer la natalité, dont la création d'un "congé de naissance" de six mois pour remplacer le congé parental, qui peine à convaincre en raison notamment de sa faible rémunération.
Il avait aussi souhaité un "grand plan" pour lutter contre l'infertilité.
Ces projets de réforme ont toutefois été mis à l'arrêt par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin, qui a plongé la France dans la crise politique.
Au-delà des éventuelles concrétisations de ces annonces présidentielles, de telles politiques publiques peuvent-elles vraiment avoir un impact sur le nombre d'enfants des couples ?
Les démographes estiment qu'il existe un lien entre mesures natalistes et fécondité mais qu'il reste difficilement mesurable.
"Les politiques publiques peuvent faciliter la réalisation du désir des couples d'avoir un enfant mais faire naître ce désir, c'est plus compliqué", a notamment souligné Didier Breton.
Entre janvier et juin, un peu plus de 326.000 bébés ont vu le jour en France, soit 2,4% de moins par rapport à la même période l'an dernier, selon des données provisoires publiées jeudi par l'Insee.
La baisse est même de 3% si l'on tient compte du fait que 2024 est une année bissextile, précise l'Institut national de la statistique.
"Depuis le début de l'année, chaque mois, le nombre de naissances est bas mais proche des niveaux de 2023", a commenté auprès de l'AFP Didier Breton, chercheur associé à l'Institut national d'études démographiques (Ined).
Toutefois, on observe en juin un décrochage beaucoup plus marqué qui pourrait "être lié aux événements du 7 octobre", l'attaque sanglante du Hamas en Israël, estime-t-il. De façon générale, les démographes constatent que des événements anxiogènes incitent les couples à reporter leurs projets de parentalité.
Au seul mois de juin, le nombre de naissances a chuté de 7,9%. Dans le détail, il a baissé dans toutes les régions: de -14% en Normandie à -20,1% en Guyane.
- Fin de l'exception française ? -
Si la tendance baissière se poursuit au cours des prochains mois, le nombre de naissances pourraient atteindre un nouveau plus bas annuel en 2024.
En 2023, il est déjà passé sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Au total, 678.000 nouveaux-nés avaient été recensés, soit -6,6% par rapport à l'année précédente.
Depuis 2011, le nombre de naissances a reculé chaque année en France, à l'exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.
Plusieurs raisons expliquent cette baisse, notamment un facteur démographique: le nombre de femmes de 20 à 40 ans, soit en âge de procréer, a diminué. Et surtout, ces générations de femmes moins nombreuses procréent moins.
"Auparavant, les Français étaient moins nombreux qu'ailleurs à ne pas avoir d'enfant et plus nombreux qu'ailleurs a en avoir trois", a indiqué Didier Breton, également professeur de démographie à l'Université de Strasbourg. Il semble toutefois que "la France est en train de devenir un pays comme les autres en Europe", selon lui.
- "Réarmement démographique" -
Après le décrochage des naissances en 2023, le président Emmanuel Macron avait appelé au "réarmement démographique" du pays, suscitant au passage un tollé dans les rangs féministes et de la gauche, qui y voyaient une tentative de contrôler le corps des femmes.
Le chef de l'Etat avait annoncé des mesures visant à relancer la natalité, dont la création d'un "congé de naissance" de six mois pour remplacer le congé parental, qui peine à convaincre en raison notamment de sa faible rémunération.
Il avait aussi souhaité un "grand plan" pour lutter contre l'infertilité.
Ces projets de réforme ont toutefois été mis à l'arrêt par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin, qui a plongé la France dans la crise politique.
Au-delà des éventuelles concrétisations de ces annonces présidentielles, de telles politiques publiques peuvent-elles vraiment avoir un impact sur le nombre d'enfants des couples ?
Les démographes estiment qu'il existe un lien entre mesures natalistes et fécondité mais qu'il reste difficilement mesurable.
"Les politiques publiques peuvent faciliter la réalisation du désir des couples d'avoir un enfant mais faire naître ce désir, c'est plus compliqué", a notamment souligné Didier Breton.