Paris, France | AFP | mercredi 25/03/2020 - S'ils foulent une pelouse, c'est uniquement celle de leur jardin. Confinés en raison de l'épidémie de coronavirus, les joueurs du Top 14 tentent de garder la forme chez eux, avec les moyens du bord, en attendant une hypothétique reprise du championnat.
A l'image de Brive, Toulon, Toulouse ou du Racing 92, de nombreux clubs ont ainsi permis à leurs joueurs d'emprunter du matériel de musculation, histoire de maintenir un semblant de forme physique.
Les formations du Top 14 sont en effet toutes passées en chômage partiel: résultat, les joueurs ne touchent que 84% de leur salaire net, n'ont plus accès aux installations de leur club mais doivent rester mobilisables.
"On veut finir la saison. Si ça reprend, l'équipe qui aura réussi à rester le plus en forme malgré le confinement ira sans doute au bout", estime le troisième ligne de l'UBB Scott Higginbotham.
"On va avoir besoin de quelques semaines de reconditionnement avant de penser à rejouer. Vous ne pouvez pas couper pendant quatre, six semaines et attendre qu'on reprenne normalement entraînements et matches. On va avoir besoin d'une sorte de pré-saison", développe l'ancien Wallaby.
Même inquiétude du côté du Racing 92. "On ne peut pas planifier parce qu'on ne sait ce qu'il va se passer", admet Mike Prendergast, l'entraîneur de l'attaque.
"Le rugby est un sport de contact et de collisions, les joueurs vont avoir besoin d'une fenêtre de reprise pour se remettre à niveau", abonde le technicien irlandais, qui craint un retour trop rapide.
Entre Championnat, Coupe d'Europe et Tournoi des six nations, le Montpelliérain Anthony Bouthier a enchaîné 21 rencontres depuis le début de la saison. Alors cette coupure imposée "fait du bien" à l'arrière de 27 ans, qui s'est illustré en improvisant un tapis de course en étalant sur le sol de sa cuisine un mélange d'huile et de produit vaisselle.
"On était cinq du MHR, six si on compte Yvan Reilhac (appelé dans le groupe pour préparer les matches des Bleus, NDLR), à faire des allers-retours entre club et sélection. On ressentait vraiment de la fatigue après ces quatre matches du Tournoi", raconte le néo-international.
La parenthèse bleue refermée, Bouthier se retrouve pourtant livré à lui-même pour poursuivre son entraînement de sportif de haut niveau. "Le club ne nous a rien donné: vu qu'on est en chômage partiel, ils n'ont pas le droit juridiquement de nous donner des consignes", confie-t-il.
"Après, on est assez grands. On est professionnels. On essaie de s'entretenir, de taper dans le cardio quand on va courir ou de façon plus construite à la maison. Pas pour qu'on soit au top de notre forme en revenant mais, au moins, pour ne pas trop perdre et pouvoir reprendre assez vite. Si on doit reprendre...", soupire-t-il.
La journée-type de l'ancien maçon ressemblerait presque à des vacances. "Ca commence par une grasse matinée: vu qu'il n'y a pas grand chose, je ne mets pas de réveil, je traîne. Après, un peu de sport. Pas tous les jours parce qu'il faut aussi se reposer. Je cours, juste derrière chez moi, avec toujours mon petit papier dans la poche bien entendu. Après, repas et collation pour essayer de garder le poids de forme", assure l'ancien joueur de Vannes.
"Dans mon salon, je pousse un peu les tables, le canapé, et j'essaie de faire de la place pour m'entretenir par des petits exercices. C'est pas mal basé sur le poids de corps (musculation sans matériel, NDLR)", éclaircit-il, appliquant les conseils de Thibaut Giroud, directeur de la performance du XV de France.
"Il faut être inventif, ingénieux afin de trouver quelques exercices à réaliser. Ensuite, l'important est de réguler son alimentation. Il faut moins manger car tu te dépenses moins", détaille Giroud, ex-préparateur physique de Toulon et des Saracens sur le site de la FFR.
Louis Picamoles, lui, est dans une situation particulière: une rupture des ligaments croisés du genou gauche en décembre a mis un terme à la saison du troisième ligne.
Alors, il poursuit sa rééducation chez lui. "Un peu de cardio, de muscu. Pas mal de retonification pour mon genou. Il faut que je me remuscle donc je fais des squats, du travail sur une jambe, du vélo pour retrouver de l'amplitude, de la marche pour bien retrouver mon extension. Ensuite, c'est beaucoup beaucoup de travail sur le quadri et l'ischio pour pas ne pas avoir une trop grosse fonte musculaire et retonifier ma jambe", raconte le joueur de 34 ans, à qui il manque seulement un kiné pour "modifier certaines postures ou pour faire des soins, des massages ou des manipulations".
L'ancien capitaine de l'équipe de France Guilhem Guirado a repris des études de management et ce confinement lui permet de rattraper le retard pris, notamment, en raison du Mondial-2019 au Japon.
Mais pas question de laisser tomber le côté sportif: le talonneur a "l'impression de revenir à ce qu'on faisait quand on avait 15 ans", sans salle de sport à disposition. "Ca revient à trouver des astuces, c'est intéressant d'essayer de s'adapter et de trouver de nouveaux exercices".
A l'image de Brive, Toulon, Toulouse ou du Racing 92, de nombreux clubs ont ainsi permis à leurs joueurs d'emprunter du matériel de musculation, histoire de maintenir un semblant de forme physique.
Les formations du Top 14 sont en effet toutes passées en chômage partiel: résultat, les joueurs ne touchent que 84% de leur salaire net, n'ont plus accès aux installations de leur club mais doivent rester mobilisables.
"On veut finir la saison. Si ça reprend, l'équipe qui aura réussi à rester le plus en forme malgré le confinement ira sans doute au bout", estime le troisième ligne de l'UBB Scott Higginbotham.
"On va avoir besoin de quelques semaines de reconditionnement avant de penser à rejouer. Vous ne pouvez pas couper pendant quatre, six semaines et attendre qu'on reprenne normalement entraînements et matches. On va avoir besoin d'une sorte de pré-saison", développe l'ancien Wallaby.
Même inquiétude du côté du Racing 92. "On ne peut pas planifier parce qu'on ne sait ce qu'il va se passer", admet Mike Prendergast, l'entraîneur de l'attaque.
"Le rugby est un sport de contact et de collisions, les joueurs vont avoir besoin d'une fenêtre de reprise pour se remettre à niveau", abonde le technicien irlandais, qui craint un retour trop rapide.
Entre Championnat, Coupe d'Europe et Tournoi des six nations, le Montpelliérain Anthony Bouthier a enchaîné 21 rencontres depuis le début de la saison. Alors cette coupure imposée "fait du bien" à l'arrière de 27 ans, qui s'est illustré en improvisant un tapis de course en étalant sur le sol de sa cuisine un mélange d'huile et de produit vaisselle.
- Garder le contact -
"On était cinq du MHR, six si on compte Yvan Reilhac (appelé dans le groupe pour préparer les matches des Bleus, NDLR), à faire des allers-retours entre club et sélection. On ressentait vraiment de la fatigue après ces quatre matches du Tournoi", raconte le néo-international.
La parenthèse bleue refermée, Bouthier se retrouve pourtant livré à lui-même pour poursuivre son entraînement de sportif de haut niveau. "Le club ne nous a rien donné: vu qu'on est en chômage partiel, ils n'ont pas le droit juridiquement de nous donner des consignes", confie-t-il.
"Après, on est assez grands. On est professionnels. On essaie de s'entretenir, de taper dans le cardio quand on va courir ou de façon plus construite à la maison. Pas pour qu'on soit au top de notre forme en revenant mais, au moins, pour ne pas trop perdre et pouvoir reprendre assez vite. Si on doit reprendre...", soupire-t-il.
La journée-type de l'ancien maçon ressemblerait presque à des vacances. "Ca commence par une grasse matinée: vu qu'il n'y a pas grand chose, je ne mets pas de réveil, je traîne. Après, un peu de sport. Pas tous les jours parce qu'il faut aussi se reposer. Je cours, juste derrière chez moi, avec toujours mon petit papier dans la poche bien entendu. Après, repas et collation pour essayer de garder le poids de forme", assure l'ancien joueur de Vannes.
"Dans mon salon, je pousse un peu les tables, le canapé, et j'essaie de faire de la place pour m'entretenir par des petits exercices. C'est pas mal basé sur le poids de corps (musculation sans matériel, NDLR)", éclaircit-il, appliquant les conseils de Thibaut Giroud, directeur de la performance du XV de France.
- Salle de sport 'maison' -
"Il faut être inventif, ingénieux afin de trouver quelques exercices à réaliser. Ensuite, l'important est de réguler son alimentation. Il faut moins manger car tu te dépenses moins", détaille Giroud, ex-préparateur physique de Toulon et des Saracens sur le site de la FFR.
Louis Picamoles, lui, est dans une situation particulière: une rupture des ligaments croisés du genou gauche en décembre a mis un terme à la saison du troisième ligne.
Alors, il poursuit sa rééducation chez lui. "Un peu de cardio, de muscu. Pas mal de retonification pour mon genou. Il faut que je me remuscle donc je fais des squats, du travail sur une jambe, du vélo pour retrouver de l'amplitude, de la marche pour bien retrouver mon extension. Ensuite, c'est beaucoup beaucoup de travail sur le quadri et l'ischio pour pas ne pas avoir une trop grosse fonte musculaire et retonifier ma jambe", raconte le joueur de 34 ans, à qui il manque seulement un kiné pour "modifier certaines postures ou pour faire des soins, des massages ou des manipulations".
L'ancien capitaine de l'équipe de France Guilhem Guirado a repris des études de management et ce confinement lui permet de rattraper le retard pris, notamment, en raison du Mondial-2019 au Japon.
Mais pas question de laisser tomber le côté sportif: le talonneur a "l'impression de revenir à ce qu'on faisait quand on avait 15 ans", sans salle de sport à disposition. "Ca revient à trouver des astuces, c'est intéressant d'essayer de s'adapter et de trouver de nouveaux exercices".