Bangkok, Thaïlande | AFP | vendredi 15/08/2024 - Paetongtarn Shinawatra est devenue vendredi la plus jeune Première ministre de l'histoire de la Thaïlande, à l'âge de 37 ans, perpétuant la lignée de la richissime famille qui divise le royaume depuis plus de vingt ans.
"J'espère améliorer la qualité de vie et donner du pouvoir à tous les Thaïlandais", a déclaré Paetongtarn lors d'une conférence de presse, entourée des députés de son parti.
"J'ai décidé qu'il était temps de faire quelque chose pour le pays et le parti", a-t-elle ajouté, en s'exprimant en thaï et en anglais, chose rare pour un dirigeant thaïlandais.
La présidente du parti Pheu Thai, seule candidate en lice, a récolté une large majorité (319 voix pour, 145 contre, 27 abstentions), au cours d'un vote sans surprise dans l'hémicycle.
Elle devient la troisième Shinawatra à occuper le rôle, après son père Thaksin (2001-2006) et sa tante Yingluck (2011-2014), tous deux renversés par un coup d'Etat.
Les Shinawatra sont indissociables des tensions qui fragmentent le royaume depuis plus de vingt ans, entre une vieille garde pro-monarchie protégée par l'armée, et des électeurs avides de changement.
A bientôt 38 ans (le 21 août), Paetongtarn Shinawatra bat un record de précocité en Thaïlande où, depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle en 1932, la politique reste le domaine réservé de figures masculines et vieillissantes.
Le prochain gouvernement, qui n'entrera en fonction qu'après l'accord formel du roi, doit sortir de la crise un royaume à l'arrêt, sur fond de divisions tenaces et de croissance en berne.
En une semaine, la Cour constitutionnelle a dissous le principal parti d'opposition et destitué l'ex-Premier ministre Srettha Thavisin, allant à l'encontre de la volonté de changement exprimé par une majorité de Thaïlandais dans les urnes, selon le camp prodémocratie.
- Coalition décriée -
Paetongtarn dispose du soutien de la coalition majoritaire sortante, dominée par le parti Pheu Thai sous l'influence de son père.
Ultrapopulaire dans les années 2000, Thaksin, ancien policier qui a fait fortune dans les télécoms, a longtemps été la bête noire des généraux, qui détestaient son style jugé populiste et affairiste.
Le milliardaire de 75 ans a repris un rôle central depuis qu'il est rentré en Thaïlande l'an dernier, après 15 années d'exil volontaire pour échapper à des condamnations qu'il contestait.
Longtemps discrète, sa fille a été mise en lumière au moment des législatives de 2023, mais sans mener le parti vers le raz-de-marée électoral promis dans les sondages.
Faute d'avoir remporté suffisamment de sièges, le Pheu Thai a dû s'allier avec des partis pro-armée, ses anciens rivaux, trahissant au passage une promesse de campagne.
Jusqu'à la destitution de Srettha Thavisin, Paetongtarn était chargée de promouvoir le "soft power" au sein d'un comité gouvernemental, tout en dirigeant le parti.
Sur les réseaux sociaux, elle a continué à partager son train de vie luxueux, et des moments passés en famille avec ses deux enfants et son mari, à la plage, au tennis ou à l'étranger.
- "difficile" de se détacher de l'armée -
Le profil de Paetongtarn peut séduire les nouvelles générations, qui ont réclamé lors de grandes manifestations en 2020 et 2021 une refonte en profondeur du système, mais "ça sera difficile de se détacher de l'influence des conservateurs et des militaires", a estimé à l'AFP l'analyste politique Yuttaporn Issarachai.
La candidate a indiqué jeudi qu'elle s'inscrivait dans la lignée de son prédécesseur, qui avait donné la priorité au tourisme et aux investissements étrangers pour relancer une croissance stagnante.
La Cour constitutionnelle a destitué mercredi Srettha Thavisin, accusé d'avoir enfreint des règles d'éthique fixées dans la Constitution en nommant comme ministre un avocat condamné à une peine de prison.
Une semaine plus tôt, les mêmes juges ont dissous le principal parti d'opposition, Move Forward, qui dispose du plus grand nombre de députés à l'Assemblée.
La formation, porte-étendard du mouvement prodémocratie, a acté sa renaissance sous la bannière du Parti du peuple, avec l'objectif de remporter le prochain scrutin national, en 2027.
Son leader Pita Limjaorenrat - déclaré inéligible pendant dix ans la semaine dernière par la justice - demeure la personnalité politique la plus populaire du pays.
Quelque 45% des Thaïlandais souhaitaient le voir prendre le rôle de Premier ministre, alors que seulement 5% des personnes interrogées soutenaient Paetongtarn, selon un sondage publié fin juin par l'institut Nida.
"Tous les Thaïlandais veulent que la crise économique soit résolue, et si elle et son gouvernement réussissent bien, son parti pourra rivaliser avec le Parti du peuple à la prochaine élection", a estimé Prinya Thaewanarumitkul, un spécialiste du droit à l'université Thammasat de Bangkok.
"J'espère améliorer la qualité de vie et donner du pouvoir à tous les Thaïlandais", a déclaré Paetongtarn lors d'une conférence de presse, entourée des députés de son parti.
"J'ai décidé qu'il était temps de faire quelque chose pour le pays et le parti", a-t-elle ajouté, en s'exprimant en thaï et en anglais, chose rare pour un dirigeant thaïlandais.
La présidente du parti Pheu Thai, seule candidate en lice, a récolté une large majorité (319 voix pour, 145 contre, 27 abstentions), au cours d'un vote sans surprise dans l'hémicycle.
Elle devient la troisième Shinawatra à occuper le rôle, après son père Thaksin (2001-2006) et sa tante Yingluck (2011-2014), tous deux renversés par un coup d'Etat.
Les Shinawatra sont indissociables des tensions qui fragmentent le royaume depuis plus de vingt ans, entre une vieille garde pro-monarchie protégée par l'armée, et des électeurs avides de changement.
A bientôt 38 ans (le 21 août), Paetongtarn Shinawatra bat un record de précocité en Thaïlande où, depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle en 1932, la politique reste le domaine réservé de figures masculines et vieillissantes.
Le prochain gouvernement, qui n'entrera en fonction qu'après l'accord formel du roi, doit sortir de la crise un royaume à l'arrêt, sur fond de divisions tenaces et de croissance en berne.
En une semaine, la Cour constitutionnelle a dissous le principal parti d'opposition et destitué l'ex-Premier ministre Srettha Thavisin, allant à l'encontre de la volonté de changement exprimé par une majorité de Thaïlandais dans les urnes, selon le camp prodémocratie.
- Coalition décriée -
Paetongtarn dispose du soutien de la coalition majoritaire sortante, dominée par le parti Pheu Thai sous l'influence de son père.
Ultrapopulaire dans les années 2000, Thaksin, ancien policier qui a fait fortune dans les télécoms, a longtemps été la bête noire des généraux, qui détestaient son style jugé populiste et affairiste.
Le milliardaire de 75 ans a repris un rôle central depuis qu'il est rentré en Thaïlande l'an dernier, après 15 années d'exil volontaire pour échapper à des condamnations qu'il contestait.
Longtemps discrète, sa fille a été mise en lumière au moment des législatives de 2023, mais sans mener le parti vers le raz-de-marée électoral promis dans les sondages.
Faute d'avoir remporté suffisamment de sièges, le Pheu Thai a dû s'allier avec des partis pro-armée, ses anciens rivaux, trahissant au passage une promesse de campagne.
Jusqu'à la destitution de Srettha Thavisin, Paetongtarn était chargée de promouvoir le "soft power" au sein d'un comité gouvernemental, tout en dirigeant le parti.
Sur les réseaux sociaux, elle a continué à partager son train de vie luxueux, et des moments passés en famille avec ses deux enfants et son mari, à la plage, au tennis ou à l'étranger.
- "difficile" de se détacher de l'armée -
Le profil de Paetongtarn peut séduire les nouvelles générations, qui ont réclamé lors de grandes manifestations en 2020 et 2021 une refonte en profondeur du système, mais "ça sera difficile de se détacher de l'influence des conservateurs et des militaires", a estimé à l'AFP l'analyste politique Yuttaporn Issarachai.
La candidate a indiqué jeudi qu'elle s'inscrivait dans la lignée de son prédécesseur, qui avait donné la priorité au tourisme et aux investissements étrangers pour relancer une croissance stagnante.
La Cour constitutionnelle a destitué mercredi Srettha Thavisin, accusé d'avoir enfreint des règles d'éthique fixées dans la Constitution en nommant comme ministre un avocat condamné à une peine de prison.
Une semaine plus tôt, les mêmes juges ont dissous le principal parti d'opposition, Move Forward, qui dispose du plus grand nombre de députés à l'Assemblée.
La formation, porte-étendard du mouvement prodémocratie, a acté sa renaissance sous la bannière du Parti du peuple, avec l'objectif de remporter le prochain scrutin national, en 2027.
Son leader Pita Limjaorenrat - déclaré inéligible pendant dix ans la semaine dernière par la justice - demeure la personnalité politique la plus populaire du pays.
Quelque 45% des Thaïlandais souhaitaient le voir prendre le rôle de Premier ministre, alors que seulement 5% des personnes interrogées soutenaient Paetongtarn, selon un sondage publié fin juin par l'institut Nida.
"Tous les Thaïlandais veulent que la crise économique soit résolue, et si elle et son gouvernement réussissent bien, son parti pourra rivaliser avec le Parti du peuple à la prochaine élection", a estimé Prinya Thaewanarumitkul, un spécialiste du droit à l'université Thammasat de Bangkok.