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Stéphane Chin Loy : "Les métiers de l’artisanat ont de l’avenir, il passe par la formation"


Stéphane Chin Loy : "Les métiers de l’artisanat ont de l’avenir, il passe par la formation"
La nomenclature d'activités française pour l'artisanat dénombre 510 activités artisanales correspondant à environ 250 métiers. Les activités artisanales se répartissent en quatre grandes catégories : le bâtiment, l'alimentation, la fabrication et les services.
En Polynésie française, on estime que 18.000 personnes sont employées dans le cadre d’une activité artisanale, liée à l’une de ces catégories et dans une entreprise de moins de quatre salariés faisant de ce secteur l’un des principaux pourvoyeurs d’emploi.

Le président de la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers prône l’installation en Polynésie d’un Centre de formation pour apprentis, à l’adresse des jeunes et à l’image du modèle calédoniens pour dynamiser ce secteur clé du tissu économique.

Nous avons interrogé Stéphane Chin Loy en marge de la Conférence interrégionale des métiers de l’artisanat (COIREMA), qui s’est tenue cette année à Tahiti, du 29 au 31 octobre, en présence de représentants des 16 Chambres consulaires des métiers de l’artisanat membres de la COIREMA, de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA) et de l’Union Professionnelle Artisanale (UPA).

Tahiti infos : Y a-t-il une problématique particulière à la Polynésie française, concernant les métiers de l’artisanat ?

Stéphane Chin Loy : Cette conférence a évoqué quatre thèmes et notamment celui de l’apprentissage. A travers les CFA Centres de formation pour apprentis (CFA), au niveau national et dans les départements d’outre mer, les métiers de l’artisanat peuvent développer leur dynamisme. Il faut savoir qu’il y a plus de 250 métiers considérés comme étant du secteur de l’Artisanat. Dans la région Pacifique, l’exemple de la Nouvelle Calédonie qui forme près de 1.000 stagiaires dans les deux CFA qui y sont implantés, nous intéresse beaucoup. Nous estimons qu’en Polynésie française nous devons créer un CFA. La chambre va participer à ce développement, mais le gouvernement doit aussi prendre part à cet axe d’orientation. Il s’agit d’apporter une réponse au problème du chômage, en Polynésie française et à l’attente des jeunes. Chaque année, des milliers de jeunes se retrouvent sur le marché de l’emploi, parfois en échec scolaire ou sans formation. L’expérience de l’apprentissage leur offre alors un lieu de transmission du savoir : dans les CFA cet apprentissage est transmis via des modules de un à trois ans.
Dans les départements d’outre-mer on observe d’ailleurs que le passage par les CFA peut donner lieu à des spécialisations techniques très poussées chez les apprentis. Certains départements d’outre-mer ont d’ailleurs implanté des universités régionales des métiers et de l’artisanat. En Nouvelle Calédonie, la chambre syndicale est en train de mettre en place une faculté des métiers de l’artisanat, par le biais d’un regroupement de la Chambre de commerce et de la Chambre des métiers, permettant des économies d’échelle.
En Polynésie, les métiers de l’artisanat ont de l’avenir, il passe par la formation, et les Chambres consulaires sont un des acteurs de cet avenir.


Tahiti infos : En Polynésie française quelle place occupe le secteur des métiers de l’artisanat ?

Stéphane Chin Loy : Pour donner un ordre de grandeur, on compte 9.000 entreprises artisanales, qui emploient moins de cinq personnes, puisque c’est le critère de définition de l’entreprise artisanale en Polynésie française. On estime que cela représente 18.000 emplois sur le territoire.
C’est un secteur vivant. La Chambre consulaire a de nombreuses demandes spécifiques d’accompagnement de personnes dans des secteurs et métiers innovants.
Le constat que l’on a pu faire dans ces ateliers c’est que si la définition nationale était retenue pour qualifier l’entreprise artisanale, c'est-à-dire moins de 9 employés, on verrait que 90% des entreprises locales sont à ranger dans les métiers de l’artisanat.
En Polynésie c’est le seul secteur qui se maintient au niveau statistique, on observe même en 2012 une légère augmentation des inscriptions au registre des métiers.


Stéphane Chin Loy : "Les métiers de l’artisanat ont de l’avenir, il passe par la formation"

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 31 Octobre 2012 à 15:17 | Lu 1128 fois