Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 27/07/2017 - "Enfermez-là!". Avec "Construisons le mur", ça a été l'un des slogans les plus populaires lors des meetings de campagne de Donald Trump dans sa conquête de la Maison Blanche.
Le mur à la frontière du Mexique tarde à sortir du sol et celui qui est désormais président des Etats-Unis a décidé de repartir à la charge contre son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton, réclamant qu'elle soit poursuivie en justice.
Une initiative qui a suscité de vives critiques, accusant le président républicain de tenter de détourner l'attention de l'affaire russe qui n'en finit pas de gagner du terrain pour atteindre à présent son proche entourage.
Le quotidien Washington Post a considéré que cette attitude était digne d'une "république bananière" tandis que le Wall Street Journal a estimé que le milliardaire "franchissait de dangereuses lignes juridiques et politiques".
"M. Trump est clairement frustré que l'histoire de collusion avec la Russie atteigne sa propre famille", a relevé le WSJ. "Mais la frustration a désormais pris une tonalité plus sombre".
Sa suggestion que le "ministre de la Justice (Jeff Sessions) devrait traduire en justice son opposante vaincue est le genre de rétribution politique sommaire que l'on peut attendre d'un Erdogan en Turquie ou d'un Duterte aux Philippines", a poursuivi le quotidien, faisant référence aux présidents turc et philippin.
Donald Trump a attaqué cette semaine sur Twitter M. Sessions - l'un de ses premiers partisans mais peut-être désormais sur la sortie - pour avoir épargné Mme Clinton.
"Sessions a adopté une position TRES faible concernant les crimes d'Hillary Clinton", a relevé mardi M. Trump, suggérant l'ouverture d'une nouvelle enquête sur son utilisation d'un serveur privé de messagerie lorsqu'elle était secrétaire d'Etat de Barack Obama.
Et le président était déjà particulièrement remonté contre son ministre pour s'être récusé dans l'enquête sur l'affaire russe sur une possible collusion entre son équipe de campagne et des responsables russes.
- Attention équivalente -
Il s'est interrogé sur la raison pour laquelle enquêteurs et médias ne consacraient pas des ressources ou une attention équivalentes aux présumés méfaits de Mme Clinton.
Plusieurs membres du parti républicain ont pris la défense de M. Sessions et dénoncé la tentative présidentielle concernant l'ex-Première Dame des Etats-Unis.
"Les décisions en matière de poursuites devraient être basées sur des faits respectant la loi sans un soupçon de motivation politique", a relevé le sénateur républicain Lindsey Graham. "Faire autrement reviendrait à s'écarter de la longue tradition américaine de séparation de la loi et de la politique quel que soit le parti".
Pour l'avocat Richard Painter, chargé de l'éthique dans la Maison Blanche de George W. Bush, faire pression "pour poursuivre la personne qui a perdu l'élection est une infraction passible de destitution si nous accordons de l'importance à des élections libres".
Le directeur du FBI James Comey - limogé par M. Trump en mai à cause de l'affaire russe - a annoncé en juillet 2016 qu'Hillary Clinton avait peut-être été négligente avec son dispositif d'emails mais n'avait commis aucune infraction.
Et, avec ses nouvelles pressions, M. Trump fait du rétropédalage.
En effet, deux semaines après sa victoire, il avait déclaré au New York Times: "Je ne veux pas nuire aux Clinton, je ne veux vraiment pas", laissant entendre qu'il ne la poursuivrait pas.
Mais s'il parvenait à obtenir satisfaction, il est improbable que Jeff Sessions soit impliqué dans cette enquête. Pour peu qu'il conserve son poste.
L'ancien sénateur de l'Alabama, l'un des représentants de Donald Trump pendant la campagne, a indiqué qu'il se récuserait de toute investigation sur l'ancienne candidate démocrate.
Lors de son audition de confirmation au Sénat, il avait relevé qu'aux Etats-Unis on "ne punit pas ses ennemis politiques".
Le regain d'intérêt du président pour son ancienne rivale n'a pas fait que des mécontents: Tom Fitton, président de l'organisme conservateur Judicial Watch, a estimé que "nous avons besoin qu'une nouvelle paire d'yeux s'y intéresse et le président a le droit de le demander".
"Personne n'est à la chasse aux Clinton en soi mais le peuple américain veut être assuré qu'il y a eu une enquête franche menée par le ministère de la Justice et par le FBI", a-t-il dit sur Fox Business.
cl/elm/vog
Le mur à la frontière du Mexique tarde à sortir du sol et celui qui est désormais président des Etats-Unis a décidé de repartir à la charge contre son ancienne rivale démocrate Hillary Clinton, réclamant qu'elle soit poursuivie en justice.
Une initiative qui a suscité de vives critiques, accusant le président républicain de tenter de détourner l'attention de l'affaire russe qui n'en finit pas de gagner du terrain pour atteindre à présent son proche entourage.
Le quotidien Washington Post a considéré que cette attitude était digne d'une "république bananière" tandis que le Wall Street Journal a estimé que le milliardaire "franchissait de dangereuses lignes juridiques et politiques".
"M. Trump est clairement frustré que l'histoire de collusion avec la Russie atteigne sa propre famille", a relevé le WSJ. "Mais la frustration a désormais pris une tonalité plus sombre".
Sa suggestion que le "ministre de la Justice (Jeff Sessions) devrait traduire en justice son opposante vaincue est le genre de rétribution politique sommaire que l'on peut attendre d'un Erdogan en Turquie ou d'un Duterte aux Philippines", a poursuivi le quotidien, faisant référence aux présidents turc et philippin.
Donald Trump a attaqué cette semaine sur Twitter M. Sessions - l'un de ses premiers partisans mais peut-être désormais sur la sortie - pour avoir épargné Mme Clinton.
"Sessions a adopté une position TRES faible concernant les crimes d'Hillary Clinton", a relevé mardi M. Trump, suggérant l'ouverture d'une nouvelle enquête sur son utilisation d'un serveur privé de messagerie lorsqu'elle était secrétaire d'Etat de Barack Obama.
Et le président était déjà particulièrement remonté contre son ministre pour s'être récusé dans l'enquête sur l'affaire russe sur une possible collusion entre son équipe de campagne et des responsables russes.
- Attention équivalente -
Il s'est interrogé sur la raison pour laquelle enquêteurs et médias ne consacraient pas des ressources ou une attention équivalentes aux présumés méfaits de Mme Clinton.
Plusieurs membres du parti républicain ont pris la défense de M. Sessions et dénoncé la tentative présidentielle concernant l'ex-Première Dame des Etats-Unis.
"Les décisions en matière de poursuites devraient être basées sur des faits respectant la loi sans un soupçon de motivation politique", a relevé le sénateur républicain Lindsey Graham. "Faire autrement reviendrait à s'écarter de la longue tradition américaine de séparation de la loi et de la politique quel que soit le parti".
Pour l'avocat Richard Painter, chargé de l'éthique dans la Maison Blanche de George W. Bush, faire pression "pour poursuivre la personne qui a perdu l'élection est une infraction passible de destitution si nous accordons de l'importance à des élections libres".
Le directeur du FBI James Comey - limogé par M. Trump en mai à cause de l'affaire russe - a annoncé en juillet 2016 qu'Hillary Clinton avait peut-être été négligente avec son dispositif d'emails mais n'avait commis aucune infraction.
Et, avec ses nouvelles pressions, M. Trump fait du rétropédalage.
En effet, deux semaines après sa victoire, il avait déclaré au New York Times: "Je ne veux pas nuire aux Clinton, je ne veux vraiment pas", laissant entendre qu'il ne la poursuivrait pas.
Mais s'il parvenait à obtenir satisfaction, il est improbable que Jeff Sessions soit impliqué dans cette enquête. Pour peu qu'il conserve son poste.
L'ancien sénateur de l'Alabama, l'un des représentants de Donald Trump pendant la campagne, a indiqué qu'il se récuserait de toute investigation sur l'ancienne candidate démocrate.
Lors de son audition de confirmation au Sénat, il avait relevé qu'aux Etats-Unis on "ne punit pas ses ennemis politiques".
Le regain d'intérêt du président pour son ancienne rivale n'a pas fait que des mécontents: Tom Fitton, président de l'organisme conservateur Judicial Watch, a estimé que "nous avons besoin qu'une nouvelle paire d'yeux s'y intéresse et le président a le droit de le demander".
"Personne n'est à la chasse aux Clinton en soi mais le peuple américain veut être assuré qu'il y a eu une enquête franche menée par le ministère de la Justice et par le FBI", a-t-il dit sur Fox Business.
cl/elm/vog