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Shiseido Tahiti Pro : une ouverture d'eau et de feu


À deux mois des JO, la compétition est officiellement ouverte (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
À deux mois des JO, la compétition est officiellement ouverte (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 21 mai 2024 – Une cérémonie de l’eau et une danse du feu, c’est ainsi que la Shiseido Tahiti Pro s’est officiellement ouverte, ce mardi, en fin de journée, à Teahupo’o. À quelques semaines des Jeux olympiques, les enjeux sont particulièrement importants pour les surfeurs qualifiés. Vahine Fierro et Mihimana Braye auront fort à faire dès leurs premières séries face aux leaders du tour, tandis que Johanne Defay, en deuxième position au classement, dispose d’une avance confortable. Mais rien n’est joué d’avance.
 
C'est parti pour la Shiseido Tahiti Pro 2024 à Teahupo'o ! Une 25e édition particulière pour les 24 surfeurs et 12 surfeuses en lice à deux mois des Jeux olympiques. Cette étape de la World Surf League (WSL) fait en effet figure de dernière compétition préparatoire sur site pour certains athlètes du championnat qualifiés pour Paris 2024.
 
La cérémonie d'ouverture se devait donc d'être exceptionnelle. Ce mardi, contrairement aux habitudes, le rendez-vous avait été fixé en fin de journée. Outre les discours officiels et l’incontournable invitation à la danse, l'événement s'est distingué par une cérémonie de l'eau, comme “élément de rapprochement des peuples du monde entier”, suivie d'une danse du feu au coucher du soleil. “Le natira’a [le lien, NDLR] se fait entre l’eau de la mer et la couronne de ‘autī, qui représente la terre. Ça symbolise l’union entre les surfeurs, la population et les personnalités en charge de l’accueil”, explique Heimoana Metua, en charge de la culture au sein du comité du tourisme de Taiarapu-Ouest. Les festivités se sont poursuivies avec une projection et un concert du groupe Pepena.
 

Surfeurs et officiels réunis sur la plage lors de la cérémonie de l’eau, une longue tresse de ‘autῙ dans les mains.
Surfeurs et officiels réunis sur la plage lors de la cérémonie de l’eau, une longue tresse de ‘autῙ dans les mains.

La rencontre s’est achevée par une danse du feu au coucher du soleil.
La rencontre s’est achevée par une danse du feu au coucher du soleil.

La perspective de belles conditions

Après la fête, place au sport ! Si un premier call est fixé à 7 heures, mercredi matin, le lancement de la compétition est encore incertain, d’autant que rien ne presse en ce début de waiting period, qui s’étend jusqu’au 31 mai. “Pour le moment, par rapport aux prévisions, on a une petite houle de sud-sud-est qui se maintient, avec des vagues correctes, mais une période un peu longue et une houle un peu à l’extérieur. On voit une houle de sud-sud-ouest arriver vers samedi, entre 6 et 7 pieds avec un vent d’est pas trop fort, donc on aurait plus tendance à démarrer en fin de semaine pour continuer avec des trains de houle qui arrivent derrière, et qui sont intéressants pour les séries suivantes. On risque même d’avoir du très gros surf en fin de waiting period, ce qui serait parfait pour les finales”, annonce le représentant de la WSL à Tahiti, Pascal Luciani, quant aux conditions à venir.

Vahine et Mihimana face aux n°1 mondiaux

Chez les dames, les couleurs de l'équipe de France seront défendues par Vahine Fierro, détentrice d'une wild card, et Johanne Defay. Dès la deuxième série du premier tour, la représentante du Fenua aura fort à faire face à l'actuelle numéro 1 mondiale, la jeune et redoutable Américaine Caitlin Simmers, qui l'avait sortie en demi-finale l'an dernier. L'Australienne Tyler Wright, sœur d'Owen Wright, vainqueur de l'étape en 2019, sera également de la partie. Dans la série suivante, la surfeuse réunionnaise, actuelle numéro 2 mondiale, se retrouvera face à deux Hawaïennes : Carissa Moore, quintuple championne du monde titulaire d'une wild card, et Bettylou Johnson, en septième position.
 
Chez les hommes, tous les espoirs reposent sur Mihimana Braye, vainqueur des Trials samedi dernier. Après avoir bataillé pour décrocher sa qualification, le surfeur polynésien devra redoubler d'efforts lors de la quatrième série face à l'Américain Griffin Colapinto, leader du tour, et au Brésilien Italo Ferreira, 16e mondial. En 2023, il s'était hissé jusqu'en quarts de finale.
 
Tandis que le coup d'envoi de la compétition est imminent, Kauli Vaast, qualifié avec Joan Duru pour les JO au sein de l'équipe de France, peut-il encore espérer bénéficier d'une wild card de dernière minute ? “Aujourd’hui, à la veille de la compétition, ça paraît peu probable”, estime Pascal Luciani. “Il n’y a pas de blessé et les remplaçants de la WSL sont présents.”
 

Mihimana Braye, surfeur tahitien : “C’est comme une petite revanche d’être ici”

“Je ne suis pas retourné à l’eau depuis les Trials. Je me suis ressourcé avec ma famille en ville. Je suis dans un très bon état d’esprit. J’essaie de rester connecté à Teahupo’o et à la nature. Je vais retrouver Griffin Colapinto au premier tour. L’an dernier, j’avais réussi à gagner face à lui, donc j’essaie de ne pas me mettre la pression. Si la vague est là, je la surferai. […] J’ai essayé de me qualifier pour les Jeux olympiques et ça ne l’a pas fait. C’est comme une petite revanche pour moi d’être ici en tant que seul Tahitien et Français dans la compétition. Je suis reconnaissant pour ça, pour tout le temps que j’ai passé à Teahupo’o pour m’entraîner. Ça commence à payer, alors je vais profiter du moment et montrer ce que je vaux. Je suis plus que déterminé à gagner !”

Vahine Fierro, surfeuse tahitienne : “Affronter les meilleures pour faire partie des meilleures”

“Je suis hyper contente d’avoir reçu cette wild card de nouveau ! C’est une compétition que je rêve de gagner, et aussi une belle mise en situation pour les Jeux. En tant que wild card, je vais toujours tomber contre les meilleures, et c’est exactement ce que je veux, car je veux faire partie des meilleures, et pour ça, il faut les affronter. Je vais donner tout ce que j’ai en me disant que c’est une compétition comme les autres. Quelle que soit l’adversaire, l’océan va nous envoyer des vagues et je vais faire en sorte de passer les séries. […] Ce matin, j’étais à l’eau pour m’entraîner et j’ai eu l’occasion de surfer avec la nouvelle génération de surfeuses locales (via le programme Rising Tides, NDLR). Elles me motivent à donner le meilleur de moi-même et à montrer l’exemple, et en retour, j’espère les inspirer !”

Le public était au rendez-vous à la pointe Fare Mahora.
Le public était au rendez-vous à la pointe Fare Mahora.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mardi 21 Mai 2024 à 21:08 | Lu 2343 fois