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Recours en grâce de Flosse : "Je vais à Paris porter un autre son de cloche", annonce Tuheiava


Le sénateur souverainiste Richard Tuheiava, mardi 29 juillet à Tarahoi
Le sénateur souverainiste Richard Tuheiava, mardi 29 juillet à Tarahoi
PAPEETE, 29 juillet 2014 – Le sénateur souverainiste Richard Tuheiava annonce qu’il se rend à Paris dès ce jeudi pour rencontrer les instances socialistes et demander audience à l’Elysée.

Quelle est votre réaction face à l’annonce faite par le haut-commissaire lundi de ne pas ordonner l’exécution de la peine d’inéligibilité de Gaston Flosse pendant l’instruction du recours en grâce ?

Richard Tuheiava : Si tout ce décide à Paris, je vais me rendre à Paris si c’est là-bas que ça se juge maintenant. Il s’agit de continuer la discussion que nous ne pouvons plus avoir sur le fond avec le haut-commissaire, puisqu’il s’estime visiblement comme un simple haut fonctionnaire qui exécute les consignes décidées à Paris. C’est donc à Paris que nous allons discuter.

Vous n’êtes tout de même pas surpris d’apprendre que le haut-commissaire est un haut fonctionnaire ?

Richard Tuheiava : Un haut fonctionnaire n’est pas tenu à des procédures parallèles. La Chancellerie a confirmé qu’il pouvait très bien prendre un arrêté de notification, quelque soit les chances de succès d’un recours en grâce.

Comment analysez-vous cette position lorsqu’elle exprime une décision prise de toute évidence à Paris ?

Richard Tuheiava : Je pense que Paris gère ce dossier de manière tout à fait délicate. Je vais me rendre à Paris pour porter un autre son de cloche. J’imagine que l’Etat a déjà été approché par le camp Tahoera’a ? Je ne dis pas que la décision prise est la résultante d’une pression mais simplement que Paris a été approché par le Tahoera’a ou ses relais politiques nationaux. Ce que nous allons faire, c’est nous déplacer directement à l’Elysée et auprès du parti socialiste pour savoir si un parti de gauche est capable de soutenir quelqu’un qui a été condamné comme M. Flosse.

Justement, n’est-vous pas déçu de la position adoptée par l’Etat et vos alliés politiques d’hier ?

Richard Tuheiava : En tous cas, nous avons beaucoup de sons de cloche de la part des élus socialistes et notamment au Sénat, qui sont pour le moins perplexe au regard des postures qui sont adoptées par le gouvernement. Maintenant, je veux savoir ce qu’il en est, directement auprès de l’Elysée et à la direction du parti socialiste. C’est pour cela que je me rends à Paris, pour donner le mot de l’UPLD et pour savoir si nous ne sommes pas dans un déni de justice.

Cette posture s'explique-t-elle selon vous par la recherche d’un délai d’apaisement ?

Richard Tuheiava : Vous savez, rien ne dit que le délai de l’instruction du dossier de demande de grâce va durer ? Cela peut prendre une ou deux semaines. Cela permettrait à tout le monde de sortir de cette situation la tête haute tout en donnant 15 jours à l’actuel président pour s’organiser dans sa succession.

Vous parliez plus tôt de déni de justice, est-ce comme cela que vous analysez cette situation ?

Richard Tuheiava : Ah, complètement. A quel moment peut-on valablement mettre en balance une décision populaire avec une décision de justice ? Si, sous couvert de condamnations, on commence à rendre une justice au nom du peuple sous prétexte qu’il a voté on est dans un non sens en matière de décolonisation.

Vous analysez cela comme un acte colonial ?

Richard Tuheiava : On n’est pas encore dans ce registre-là. On est face à un haut fonctionnaire qui n’applique pas une décision de justice parce qu’on lui demande d’attendre un peu. J’attends les discussions que je vais avoir en toute franchise avec le parti socialiste et je l’espère avec l’Elysée. Et ensuite nous prendrons… Mais je ne pense pas que nous soyons dans ce registre-là. Ce serait tout de même très gros, voire excessif de la part de l’Elysée que d’aller jusqu’à couvrir l’élu de la République le plus poursuivi. Ca aurait des répercussions médiatiques et dans les milieux politiques qui seraient incalculables.
Je pense qu’il faut dépassionner ce débat. Chacun à son interprétation de la situation aux vues de la démocratie et de la justice. Je préfère me rendre à Paris avant d’aller plus loin. Pour l’instant nous ne sommes pas encore dans une argumentation coloniale parce que – fait exceptionnel – le parquet général à notifié sans attendre la décision de justice au haut-commissaire. Donc ce n’est par du côté de la Justice que ça cloche. C’est plutôt du côté de l’exécutif
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Rédigé par JPV le Mardi 29 Juillet 2014 à 13:53 | Lu 3005 fois