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Raymond Vigor expose avec l’Atelier de Huahine


Mataairai (Malissa Itchner), Sophie Teururai  et Jeny Kuperman (à droite) avec Raymond Vigor.
Mataairai (Malissa Itchner), Sophie Teururai et Jeny Kuperman (à droite) avec Raymond Vigor.
TAHITI, le 2 mai - L’artiste peintre Raymond Vigor présente ses dernières créations avec celles de trois artistes de Huahine, dans la salle Muriāvai, à partir du 3 mai. Ensemble, ils composent l’Atelier de Huahine. Ils ont l’habitude de travailler sur le motif pour faire parler les couleurs et la lumière et raconter le quotidien de l’île des femmes.

L’atelier de Huahine est un collectif de trois peintres de Huahine, Sophie Teururai, Mataaiai (Malissa Itchner) et Jeny Kuperman et de Raymond Vigor. Lui est basé à Tahiti, mais il se rend régulièrement sur l’île des femmes pour créer (lire aussi cet article. "J’ai pour habitude de peindre sur le motif, je m’installe dehors et, lorsque Sophie, Mataaiai et Jeny m’ont vu, elles ont décidé de me suivre." La première fois, c’était il y a cinq ans. Depuis, les quatre peintres œuvrent ensemble lorsque Raymond Vigor séjourne à Huahine. "J’expose régulièrement salle Muriāvai", dit Raymond Vigor. "J’ai souhaité donner une opportunité et plus de visibilité à l’atelier de Huahine cette année car Sophie, Mataairai et Jeny ne trouvaient pas de salle."

Arrivée avec Sinoto

Sophie Teururai est originaire de Hawaii. Elle est née et a grandi à Waiuli, sur la côte de Hilo. Elle a d’abord étudié la photographie au lycée et à l'université. En 1982, elle a découvert la Polynésie française en tant que photographe pour le célèbre archéologue du Bishop Museum, le Dr Yosihiko Sinoto. Son père était un ami de l’archéologue. "Il travaillait avec lui au musée."

En 1989, elle est retournée à l'Université de Hawai’i pour étudier la peinture. Cet art lui permettant, depuis plus de 30 ans, d’aller au-delà de la photographie. Elle est établie à Huahine depuis 25 ans. Ses toiles présentent la vie quotidienne et des vues de Huahine et reflète son amour pour la beauté et les habitants des îles. C’est la première fois qu’elle expose salle Muriāvai. "Je suis très heureuse d’avoir l’opportunité d’exposer à Tahiti", se réjouit-elle.

Touche à tout

Mataairai (Malissa Itchner) pratique la peinture de façon régulière depuis 2019. "Disons que ça a été ma grande reprise sérieuse. J’ai peint cinq ans dans les années 1990 puis je me suis arrêtée." Elle touche à tout, toujours l'œil aux aguets et l'esprit ouvert. Comme avec ses autres passions que sont la photographie, la couture, l'écriture et la bijouterie, la peinture lui permet d'emprunter sans cesse de nouvelles voies.

Autodidacte, c'est avec une approche expérimentale qu’elle rend hommage à Huahine. Elle présente sa vision de son environnement proche et alentour, à savoir les marae et le mont Tapu. Elle a rencontré Raymond Vigor sur son île, "il a été la première personne que j’ai vu peindre au couteau. Il était installé au bord de la route", se rappelle-t-elle toujours étonnée. "C’est lui qui nous a lancées."

Un artiste honnête et authentique

Australienne de naissance, Jeny Kuperman est aussi une artiste autodidacte. Elle aime peindre en studio comme en extérieur. "En plein air", comme elle aime le souligner, pour louer l’île de Huahine et ses éléments terre et mer. Ses toiles privilégient l’acrylique. Selon elle, Raymond Vigor est "une source pure, il a quelque chose de vrai, il n’y a pas d’artifice. Quand on travaille ensemble, il s’installe à-même le sol, ses genoux lui servant de chevalet. Il est particulièrement honnête dans son approche."

Pour Raymond Vigor, ce qui a plu aux artistes de Huahine "c’est sans doute ma loyauté et le fait que je ne tire pas la couverture à moi, je ne me favorise pas", explique-t-il en toute simplicité. "Avec cette exposition, je leur mets le pied à l’étrier, je ne cherche rien d’autre."

Jeny Kuperman, avant sa rencontre avec Raymond Vigor réalisait "de jolis tableaux", des œuvres "esthétiques" et "décoratives". "Raymond m’a montré autre chose car lui ne recherche pas l’esthétique, il ne cherche pas à plaire, il est connecté, et laisse s’exprimer ce qu’il a en lui. En ce sens cela m’a aidée."

L’atelier de Huahine est un collectif qui n’est pas figé. "Je leur laisse le bébé", conclut Raymond Vigor. "Aujourd’hui, il est composé d’artistes qui proposent des toiles les plus abouties selon moi, mais de nombreux jeunes suivent et pourront intégrer l’atelier."

Pratique

Jusqu’au vendredi 6 mai. Vernissage le mardi 3 mai à 18 heures
Horaires de 9 heures à 17 heures du lundi au vendredi
Entrée libre

Contacts

Renseignements au 40 544 544
Pages FB : Maison de la Culture de Tahiti
Salle Muriāvai

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 2 Mai 2022 à 18:08 | Lu 1510 fois