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Radio Tefana, l’affaire après l’affaire


Tahiti le 2 octobre 2024. L’affaire Radio Tefana est close, mais continue cependant à faire parler d’elle en dehors des salles d’audience.
 
Après la confirmation de la relaxe prononcée en Appel par la Cour de cassation, c’est un chassé-croisé de courriers que s’échangent, par médias interposés, les avocats d’Oscar Temaru, Radio Tefana, Vito Maamaatuaiahutapu ou encore Heinui Lecaill, et le parquet général.
 
Première salve, lors d’une conférence de presse au siège du Tavini lors de laquelle Stanley Cross et Thibault Millet assuraient le déroulement d’un procès politique qui visait à « l’assassinat politique d’Oscar Temaru ». « Le ministère public a utilisé tous les moyens », expliquait Maitre Cross.
 
Evidemment, réponse du ministre public dans le mouvement pour démentir.
 
L’avocat général Jacques Louvier réitérait alors que « le ministère public est indépendant du pouvoir politique et traite, en toute impartialité et indépendance les affaires individuelles. (…) Il met en œuvre la politique pénale », est « la garantie indispensable de l’application homogène de la loi et d’une politique pénale cohérente sur l’ensemble du territoire national ».
Si des enquêtes et poursuites diligentées dans le cadre d’un dossier de la lutte contre les atteintes à la probité « peuvent concerner des élus, elles le sont et le seront sans considération de leur appartenance politique », rappelait-il alors.
 
Un rappel qui piquait l’avocat parisien d’Oscar Temaru, David Koubbi qui, sur les réseaux sociaux en remettait une couche par le biais de son cabinet, le 28 octobre.
 
Il y liste « le catalogue d’irrégularités et de procédures parasites » utilisé par le ministère public afin d’ « empêcher et de contraindre la défense d’un justiciable. »
 
Parlant d’un « parquet à la dérive », il liste selon lui les hommes à la l’origine du fiasco : le procureur général Thomas Pison, l’avocat général Jacques Louvier, et le procureur de la République Hervé Leroy. « Adresser à la presse un tel courrier dans une affaire politico-financière de la part de l’avocat général reviendrait à faire une blague à caractère sexuel dans un dossier de viol » écrit alors avec outrance l’orgueilleux avocat parisien.
 
Dans une ultime réponse, plus mesurée, le syndicat Unité Magistrats a à son tour envoyé un communiqué pour dire « stop aux attaques contre le Ministère public en Polynésie française. »
 
« Unité-Magistrats dénonce la mise en cause nominative de magistrats du parquet par cet avocat qui feint d’ignorer le caractère indivisible du ministère public. Notre syndicat déplore la volonté d’intimidation dirigée contre ces parquetiers et d’instrumentalisation du ministère de la justice. Ces manœuvres concourent à jeter l’opprobre sur nos collègues pour ternir l’image de l’institution judiciaire. Elles visent à remettre en cause les pouvoirs dévolus par la loi aux membres du ministère public. Elles participent au harcèlement révélé par Unité-Magistrats dans son communiqué du 2 juin 2024 », commente le communiqué sans citer le fantasque baveux.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mercredi 2 Octobre 2024 à 10:07 | Lu 2667 fois