Tahiti, le 30 décembre 2024 - Alors que le nombre d’accidents mortels sur les routes du Fenua continue d’augmenter et que les catastrophes climatiques se multiplient ailleurs, une question devient inévitable : le coût des assurances bondira-t-il en 2025 ? Pour l’instant, les compagnies d’assurances locales n’envisagent pas de hausse significative. Certaines d’entre elles pourraient même maintenir les tarifs de 2024. Cependant, les calculs restent complexes et dépendent de nombreux facteurs.
L’année 2024 n’est pas encore terminée, mais le bilan routier s’annonce déjà alarmant : le nombre de décès sur la route atteint des sommets historiques. En parallèle, les assurances constatent une hausse significative des sinistres automobiles, avec une augmentation de 25 % par rapport à 2023. “Nous observons également un relâchement dans les comportements routiers, accompagné d’un certain détachement, probablement lié à des amendes peu dissuasives”, déplore Christelle Cottanceau, présidente du Comité des sociétés d’assurance de Polynésie française (Cosoda).
Constat partagé
Les principales causes de la mortalité routière en Polynésie française sont bien identifiées : conduite sous l’emprise d’alcool et/ou de stupéfiants, vitesse excessive, comportements dangereux (non-port du casque pour les conducteurs de deux-roues motorisés, dépassements mal évalués, circulation interfiles ou encore absence de ceinture de sécurité). Pourtant, les chiffres restent préoccupants et posent une question cruciale : comment inverser cette tendance ?
Un séminaire sur la sécurité routière, organisé par le haut-commissariat, s’est tenu les 26 et 27 novembre 2024. Rassemblant l’ensemble des acteurs étatiques impliqués dans la lutte contre l’insécurité routière, cet événement a offert l’occasion d’échanges “particulièrement intéressants et constructifs autour de ce sujet essentiel”, rapporte Christelle Cottanceau.
Les participants ont exploré diverses pistes pour réduire le nombre de victimes sur les routes. En parallèle, le prix des assurances ne devrait pas connaître de hausse immédiate. Les tarifs, en cours d’élaboration, seront ajustés dans les semaines à venir. Cependant, à plus long terme, ils pourraient évoluer pour refléter à la fois le contexte spécifique de la Polynésie et les orientations exprimées par les assureurs et réassureurs métropolitains.
Mutualiser les risques
Christelle Cottanceau rapporte les observations issues des échanges réguliers entre le Cosoda et France Assureurs. Cette organisation joue un rôle clé en matière de promotion, de sensibilisation et de fourniture de données statistiques. “Ils ont notamment attiré notre attention sur l’augmentation des sinistres et des accidents de la route, en Polynésie particulièrement, mais aussi dans les outre-mer de manière générale.”
La question de la réduction des accidents de la route demeure cruciale, d’autant plus que d’autres acteurs, comme les réassureurs, s’expriment également sur le sujet.
Concrètement, un assureur évalue les risques à intégrer dans son portefeuille en posant une série de questions au futur assuré. Pour établir une prime d’assurance automobile, il prend en compte plusieurs critères liés à l’assuré (historique de sinistralité, âge, expérience de conduite) et au véhicule (neuf ou ancien, âge, localisation, usage). Chaque compagnie applique ses propres critères, souvent appuyée par des logiciels de calcul sophistiqués, afin de définir des tarifs personnalisés.
Le principe fondamental de l’assurance repose sur la mutualisation des risques : les primes des assurés contribuent à couvrir les sinistres des membres du groupe.
Cependant, pour gérer les coûts des sinistres les plus importants, les assureurs font appel à des réassureurs, avec qui ils partagent les frais. Ces derniers jouent un rôle décisif dans les décisions tarifaires. “Ce sont eux qui mènent la danse, finalement”, souligne Christelle Cottanceau.
Cette interconnexion entre assureurs et réassureurs illustre l’importance de trouver des solutions durables pour réduire les accidents, tout en maîtrisant les coûts.
“Le changement climatique est une préoccupation grandissante”
Assureurs et réassureurs prennent en considération non seulement les comportements humains, mais aussi l’environnement. “Le changement climatique est une préoccupation grandissante”, confirme Christelle Cottanceau. Les catastrophes naturelles, qu’il s’agisse d’ouragans, de cyclones d’une intensité exceptionnelle, d’inondations ou de sécheresses extrêmes, touchent désormais tous les continents.
En Polynésie, cinq risques naturels majeurs ont été identifiés : les mouvements de terrain (glissements, éboulements), les inondations (crues de rivières), la submersion marine (forte houle), les cyclones et les tsunamis. “Même si nous sommes relativement préservés en Polynésie, les effets de l’érosion causée par la montée des eaux et l’augmentation des glissements de terrain deviennent préoccupants. Il nous faudra en tenir compte dans nos projections et nos modèles”, précise-t-elle.
Cette prise en compte des risques climatiques reflète l’urgence d’adapter les approches assurantielles à un contexte en constante évolution.
L’année 2024 n’est pas encore terminée, mais le bilan routier s’annonce déjà alarmant : le nombre de décès sur la route atteint des sommets historiques. En parallèle, les assurances constatent une hausse significative des sinistres automobiles, avec une augmentation de 25 % par rapport à 2023. “Nous observons également un relâchement dans les comportements routiers, accompagné d’un certain détachement, probablement lié à des amendes peu dissuasives”, déplore Christelle Cottanceau, présidente du Comité des sociétés d’assurance de Polynésie française (Cosoda).
Constat partagé
Les principales causes de la mortalité routière en Polynésie française sont bien identifiées : conduite sous l’emprise d’alcool et/ou de stupéfiants, vitesse excessive, comportements dangereux (non-port du casque pour les conducteurs de deux-roues motorisés, dépassements mal évalués, circulation interfiles ou encore absence de ceinture de sécurité). Pourtant, les chiffres restent préoccupants et posent une question cruciale : comment inverser cette tendance ?
Un séminaire sur la sécurité routière, organisé par le haut-commissariat, s’est tenu les 26 et 27 novembre 2024. Rassemblant l’ensemble des acteurs étatiques impliqués dans la lutte contre l’insécurité routière, cet événement a offert l’occasion d’échanges “particulièrement intéressants et constructifs autour de ce sujet essentiel”, rapporte Christelle Cottanceau.
Les participants ont exploré diverses pistes pour réduire le nombre de victimes sur les routes. En parallèle, le prix des assurances ne devrait pas connaître de hausse immédiate. Les tarifs, en cours d’élaboration, seront ajustés dans les semaines à venir. Cependant, à plus long terme, ils pourraient évoluer pour refléter à la fois le contexte spécifique de la Polynésie et les orientations exprimées par les assureurs et réassureurs métropolitains.
Mutualiser les risques
Christelle Cottanceau rapporte les observations issues des échanges réguliers entre le Cosoda et France Assureurs. Cette organisation joue un rôle clé en matière de promotion, de sensibilisation et de fourniture de données statistiques. “Ils ont notamment attiré notre attention sur l’augmentation des sinistres et des accidents de la route, en Polynésie particulièrement, mais aussi dans les outre-mer de manière générale.”
La question de la réduction des accidents de la route demeure cruciale, d’autant plus que d’autres acteurs, comme les réassureurs, s’expriment également sur le sujet.
Concrètement, un assureur évalue les risques à intégrer dans son portefeuille en posant une série de questions au futur assuré. Pour établir une prime d’assurance automobile, il prend en compte plusieurs critères liés à l’assuré (historique de sinistralité, âge, expérience de conduite) et au véhicule (neuf ou ancien, âge, localisation, usage). Chaque compagnie applique ses propres critères, souvent appuyée par des logiciels de calcul sophistiqués, afin de définir des tarifs personnalisés.
Le principe fondamental de l’assurance repose sur la mutualisation des risques : les primes des assurés contribuent à couvrir les sinistres des membres du groupe.
Cependant, pour gérer les coûts des sinistres les plus importants, les assureurs font appel à des réassureurs, avec qui ils partagent les frais. Ces derniers jouent un rôle décisif dans les décisions tarifaires. “Ce sont eux qui mènent la danse, finalement”, souligne Christelle Cottanceau.
Cette interconnexion entre assureurs et réassureurs illustre l’importance de trouver des solutions durables pour réduire les accidents, tout en maîtrisant les coûts.
“Le changement climatique est une préoccupation grandissante”
Assureurs et réassureurs prennent en considération non seulement les comportements humains, mais aussi l’environnement. “Le changement climatique est une préoccupation grandissante”, confirme Christelle Cottanceau. Les catastrophes naturelles, qu’il s’agisse d’ouragans, de cyclones d’une intensité exceptionnelle, d’inondations ou de sécheresses extrêmes, touchent désormais tous les continents.
En Polynésie, cinq risques naturels majeurs ont été identifiés : les mouvements de terrain (glissements, éboulements), les inondations (crues de rivières), la submersion marine (forte houle), les cyclones et les tsunamis. “Même si nous sommes relativement préservés en Polynésie, les effets de l’érosion causée par la montée des eaux et l’augmentation des glissements de terrain deviennent préoccupants. Il nous faudra en tenir compte dans nos projections et nos modèles”, précise-t-elle.
Cette prise en compte des risques climatiques reflète l’urgence d’adapter les approches assurantielles à un contexte en constante évolution.
Quelques chiffres
Sur la période de 2016-2023, 244 victimes ont été recensées.
47% des personnes décédées circulaient en deux-roues motorisés.
Rien que sur l’année 2023, les conducteurs des deux-roues motorisés représentent 62% des personnes décédées, 31% conduisaient un véhicule de tourisme (véhicule à moteur conçu et construit pour le transport de personnes ayant au moins quatre roues et ne comportant pas, outre le conducteur, plus de huit places assises), les autres victimes sont des piétons ou cyclistes.
73% des victimes sont des hommes.
Les victimes les plus représentées sont les 25-34 ans et de plus en plus le 65-74 ans qui font des malaises au volant.
Sur la période de 2016-2023, 244 victimes ont été recensées.
47% des personnes décédées circulaient en deux-roues motorisés.
Rien que sur l’année 2023, les conducteurs des deux-roues motorisés représentent 62% des personnes décédées, 31% conduisaient un véhicule de tourisme (véhicule à moteur conçu et construit pour le transport de personnes ayant au moins quatre roues et ne comportant pas, outre le conducteur, plus de huit places assises), les autres victimes sont des piétons ou cyclistes.
73% des victimes sont des hommes.
Les victimes les plus représentées sont les 25-34 ans et de plus en plus le 65-74 ans qui font des malaises au volant.