Paris, France | AFP | mardi 04/07/2017 - Quel avenir pour le bac, que le Premier ministre veut faire "profondément évoluer" pour 2021? Les chefs d'établissement jugent qu'il "ne sert à rien" mais professeurs et chercheurs rappellent ses points forts.
"Une concertation sera lancée dès la rentrée prochaine, pour resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu", a dit Edouard Philippe dans sa déclaration de politique générale. La concertation aboutira "avant septembre 2018, pour une mise en œuvre complète de cette réforme pour le bac 2021", a-t-il précisé.
La dernière tentative de réforme de cet examen bicentenaire date de 2004 et a vite tourné court. Mais chaque année, le bac est la cible de critiques de plus en plus vives.
"Trop coûteux": son coût annuel est estimé entre 56 millions d'euros -si l'on ne prend en compte que les frais de logistique- et 1,5 milliard selon le premier syndicat des chefs d'établissement.
Il est inutile puisque le taux de réussite approche les 90%, mais nombre de bacheliers échouent ensuite à l'université, déplorent ses contempteurs. Et pour les filières sélectives (classes préparatoires, BTS, licences sélectives etc.), le choix des établissements se base sur le dossier de l'élève, bien avant l'examen de juin.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, a dit début juin vouloir "remuscler" le bac pour le rendre "plus utile" aux élèves. Il veut en faire "un tremplin pour la suite de leur parcours", davantage qu'une "évaluation finale" à l'issue du lycée.
Le principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN, critique vertement l'examen sous sa forme actuelle. "Il ne sert à rien", fustige son secrétaire général Philippe Tournier.
Le syndicat prône "une certification de fin d'études secondaires", ce qu'est en fait devenu le bac aujourd'hui. A cela s'ajouterait une évaluation des compétences nécessaires à la réussite en études supérieures.
Faut-il réduire le bac au passage de deux épreuves en Première et deux autres en Terminale, avec une évaluation des autres disciplines en contrôle continu, comme le préconisait il y a un an le centre de réflexions Terra Nova, proche du Parti socialiste?
"Pas si vite!", répondent d'autres chercheurs et le principal syndicat des enseignants du second degré, le SNES. Car cet examen national a "des effets bénéfiques sur les apprentissages des élèves et surtout diminue significativement les inégalités sociales à l'école", en poussant les enseignants des lycées des territoires les moins favorisés socialement à avoir les mêmes exigences au niveau national, notait le Conseil d'évaluation du système scolaire (Cnesco) dans un rapport de juin 2016.
"Les épreuves du bac conditionnent et cadrent les enseignements en donnant un horizon commun", renchérit Claire Gueville, secrétaire nationale au SNES-FSU, chargée des lycées.
La plupart des acteurs du monde éducatif sont toutefois en faveur d'une évolution de cet examen, y compris les professeurs. "Le bac est de moins en moins lisible et ne permet plus de savoir quels sont les acquis des bacheliers", estime Claire Gueville.
"Une concertation sera lancée dès la rentrée prochaine, pour resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu", a dit Edouard Philippe dans sa déclaration de politique générale. La concertation aboutira "avant septembre 2018, pour une mise en œuvre complète de cette réforme pour le bac 2021", a-t-il précisé.
La dernière tentative de réforme de cet examen bicentenaire date de 2004 et a vite tourné court. Mais chaque année, le bac est la cible de critiques de plus en plus vives.
"Trop coûteux": son coût annuel est estimé entre 56 millions d'euros -si l'on ne prend en compte que les frais de logistique- et 1,5 milliard selon le premier syndicat des chefs d'établissement.
Il est inutile puisque le taux de réussite approche les 90%, mais nombre de bacheliers échouent ensuite à l'université, déplorent ses contempteurs. Et pour les filières sélectives (classes préparatoires, BTS, licences sélectives etc.), le choix des établissements se base sur le dossier de l'élève, bien avant l'examen de juin.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, a dit début juin vouloir "remuscler" le bac pour le rendre "plus utile" aux élèves. Il veut en faire "un tremplin pour la suite de leur parcours", davantage qu'une "évaluation finale" à l'issue du lycée.
Le principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN, critique vertement l'examen sous sa forme actuelle. "Il ne sert à rien", fustige son secrétaire général Philippe Tournier.
Le syndicat prône "une certification de fin d'études secondaires", ce qu'est en fait devenu le bac aujourd'hui. A cela s'ajouterait une évaluation des compétences nécessaires à la réussite en études supérieures.
Faut-il réduire le bac au passage de deux épreuves en Première et deux autres en Terminale, avec une évaluation des autres disciplines en contrôle continu, comme le préconisait il y a un an le centre de réflexions Terra Nova, proche du Parti socialiste?
"Pas si vite!", répondent d'autres chercheurs et le principal syndicat des enseignants du second degré, le SNES. Car cet examen national a "des effets bénéfiques sur les apprentissages des élèves et surtout diminue significativement les inégalités sociales à l'école", en poussant les enseignants des lycées des territoires les moins favorisés socialement à avoir les mêmes exigences au niveau national, notait le Conseil d'évaluation du système scolaire (Cnesco) dans un rapport de juin 2016.
"Les épreuves du bac conditionnent et cadrent les enseignements en donnant un horizon commun", renchérit Claire Gueville, secrétaire nationale au SNES-FSU, chargée des lycées.
La plupart des acteurs du monde éducatif sont toutefois en faveur d'une évolution de cet examen, y compris les professeurs. "Le bac est de moins en moins lisible et ne permet plus de savoir quels sont les acquis des bacheliers", estime Claire Gueville.