Caracas, Venezuela | AFP | lundi 13/11/2017 - Deux réunions, l'une à Caracas et l'autre à New York, pourraient décider lundi du destin du Venezuela, au bord du défaut de paiement, une option farouchement niée par le président Nicolas Maduro, contre l'avis de toutes les agences de notation.
Fragilisé depuis des mois par une profonde crise économique et politique, le dirigeant socialiste a convoqué à Caracas une réunion de créanciers étrangers pour tenter de renégocier la dette du pays, estimée à 150 milliards de dollars.
Le Venezuela ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et doit rembourser d'ici la fin de l'année de 1,47 à 1,7 milliard, puis 8 milliards en 2018.
Les observateurs demeurent réservés sur le succès de cette réunion, fixée à 14H00 locales (18H00 GMT).
Dimanche, Nicolas Maduro a martelé que son pays ne se déclarerait "jamais" en défaut de paiement.
"Ils ont spéculé sur le fait que le Venezuela se déclarerait en défaut (de paiement). Jamais! Le défaut (de paiement) ne se produira jamais au Venezuela", a-t-il asséné à la télévision. "Maintenant notre stratégie est de renégocier et de refinancer toute la dette".
Selon l'économiste Luis Vicente Leon, M. Maduro cherche à convaincre les créanciers américains - qui ont intérêt à ce que la dette soit restructurée - de faire pression sur l'administration Trump.
Mais Washington interdit à ses banques et citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords avec Caracas, compliquant leur participation à la réunion lundi. Or, selon Caracas, 70% des créanciers sont basés aux États-Unis ou au Canada.
En outre, les deux dirigeants désignés par le pouvoir pour renégocier cette dette, le ministre des Finances Simon Zerpa et le vice-président Tarek El Aissami, sont frappés par des sanctions empêchant tout Américain de traiter avec eux.
A terme, les agences de notation anticipent un défaut du Venezuela, jugeant ses réserves insuffisantes. Leurs avis divergent seulement sur les délais.
Un défaut aggraverait la récession qui a fait plonger le PIB de 36% en quatre ans et couperait le pays et son groupe étatique pétrolier PDVSA des marchés, tout en les exposant à des poursuites et à la saisie d'actifs et de filiales à l'étranger.
Autrefois le plus riche d'Amérique latine, le pays pétrolier, ruiné notamment par la chute des cours du brut, n'est plus que l'ombre de lui-même.
La majorité des aliments et médicaments ont disparu des rayons faute d'importations, conduisant à l'hyperinflation et alimentant un violent mécontentement populaire, cristallisé dans les manifestations du printemps, qui ont fait 125 morts.
Nicolas Maduro a évoqué dimanche les négociations en cours avec la Russie et la Chine, deux alliés auxquels le Venezuela doit respectivement huit et 28 milliards de dollars.
Les pourparlers avec Pékin se déroulent "parfaitement" et un accord a été conclu cette semaine avec Moscou pour restructurer environ trois milliards de dollars de créances, a-t-il affirmé.
Parallèlement, à New York, un comité spécialisé de l'ISDA (Association internationale des produits dérivés) abordera la question vénézuélienne à 12H00 locales (17H00 GMT).
Ce comité composé de 15 sociétés financières doit décider des suites à donner au retard de Caracas dans le paiement de 1,16 milliard de dollars qui n'avait toujours pas été versés.
Vendredi, un autre règlement de 81 millions - des intérêts dus par PDVSA - est arrivé à échéance. Caracas n'a toujours pas confirmé ce paiement et une autre échéance, de 200 millions, est attendue lundi.
Une décision négative de l'ISDA pourrait déclencher un défaut partiel aux conséquences imprévisibles pour Caracas.
Le défaut partiel ou total d'un État peut être prononcé par son gouvernement, une agence de notation, un créancier privé ou l'ISDA.
De son côté, la communauté internationale accroit la pression sur Nicolas Maduro, accusé de radicalisation.
Lundi à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté des sanctions, dont un embargo sur les livraisons d'armes.
Le Venezuela devient ainsi le premier pays d'Amérique latine à être visé par de telles mesures de l'UE qui traduisent "l'inquiétude que lui inspire la situation".
A New York est aussi prévue une réunion informelle de l'ONU sur le Venezuela à l'initiative des États-Unis, en vue d'une action internationale pour éviter que la crise dans ce pays ne se transforme en menace à la sécurité.
Fragilisé depuis des mois par une profonde crise économique et politique, le dirigeant socialiste a convoqué à Caracas une réunion de créanciers étrangers pour tenter de renégocier la dette du pays, estimée à 150 milliards de dollars.
Le Venezuela ne dispose plus que de 9,7 milliards de réserves et doit rembourser d'ici la fin de l'année de 1,47 à 1,7 milliard, puis 8 milliards en 2018.
Les observateurs demeurent réservés sur le succès de cette réunion, fixée à 14H00 locales (18H00 GMT).
Dimanche, Nicolas Maduro a martelé que son pays ne se déclarerait "jamais" en défaut de paiement.
"Ils ont spéculé sur le fait que le Venezuela se déclarerait en défaut (de paiement). Jamais! Le défaut (de paiement) ne se produira jamais au Venezuela", a-t-il asséné à la télévision. "Maintenant notre stratégie est de renégocier et de refinancer toute la dette".
Selon l'économiste Luis Vicente Leon, M. Maduro cherche à convaincre les créanciers américains - qui ont intérêt à ce que la dette soit restructurée - de faire pression sur l'administration Trump.
- Russie et Chine au secours? -
Mais Washington interdit à ses banques et citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords avec Caracas, compliquant leur participation à la réunion lundi. Or, selon Caracas, 70% des créanciers sont basés aux États-Unis ou au Canada.
En outre, les deux dirigeants désignés par le pouvoir pour renégocier cette dette, le ministre des Finances Simon Zerpa et le vice-président Tarek El Aissami, sont frappés par des sanctions empêchant tout Américain de traiter avec eux.
A terme, les agences de notation anticipent un défaut du Venezuela, jugeant ses réserves insuffisantes. Leurs avis divergent seulement sur les délais.
Un défaut aggraverait la récession qui a fait plonger le PIB de 36% en quatre ans et couperait le pays et son groupe étatique pétrolier PDVSA des marchés, tout en les exposant à des poursuites et à la saisie d'actifs et de filiales à l'étranger.
Autrefois le plus riche d'Amérique latine, le pays pétrolier, ruiné notamment par la chute des cours du brut, n'est plus que l'ombre de lui-même.
La majorité des aliments et médicaments ont disparu des rayons faute d'importations, conduisant à l'hyperinflation et alimentant un violent mécontentement populaire, cristallisé dans les manifestations du printemps, qui ont fait 125 morts.
Nicolas Maduro a évoqué dimanche les négociations en cours avec la Russie et la Chine, deux alliés auxquels le Venezuela doit respectivement huit et 28 milliards de dollars.
Les pourparlers avec Pékin se déroulent "parfaitement" et un accord a été conclu cette semaine avec Moscou pour restructurer environ trois milliards de dollars de créances, a-t-il affirmé.
- 'Inquiétude' de l'UE -
Parallèlement, à New York, un comité spécialisé de l'ISDA (Association internationale des produits dérivés) abordera la question vénézuélienne à 12H00 locales (17H00 GMT).
Ce comité composé de 15 sociétés financières doit décider des suites à donner au retard de Caracas dans le paiement de 1,16 milliard de dollars qui n'avait toujours pas été versés.
Vendredi, un autre règlement de 81 millions - des intérêts dus par PDVSA - est arrivé à échéance. Caracas n'a toujours pas confirmé ce paiement et une autre échéance, de 200 millions, est attendue lundi.
Une décision négative de l'ISDA pourrait déclencher un défaut partiel aux conséquences imprévisibles pour Caracas.
Le défaut partiel ou total d'un État peut être prononcé par son gouvernement, une agence de notation, un créancier privé ou l'ISDA.
De son côté, la communauté internationale accroit la pression sur Nicolas Maduro, accusé de radicalisation.
Lundi à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté des sanctions, dont un embargo sur les livraisons d'armes.
Le Venezuela devient ainsi le premier pays d'Amérique latine à être visé par de telles mesures de l'UE qui traduisent "l'inquiétude que lui inspire la situation".
A New York est aussi prévue une réunion informelle de l'ONU sur le Venezuela à l'initiative des États-Unis, en vue d'une action internationale pour éviter que la crise dans ce pays ne se transforme en menace à la sécurité.