Paris, France | AFP | jeudi 18/07/2024 - Qui pour se hisser au perchoir? Quatre candidats sur six se sont maintenus pour le second tour de l'élection du président de l'Assemblée nationale, sur fond d'une potentielle entente entre la macronie et la droite qui pourrait sourire à Yaël Braun-Pivet, voire dessiner une ébauche de coalition gouvernementale.
Après un discours inaugural accueilli assez fraîchement par une partie de l'hémicycle, le doyen RN de l'Assemblée nationale, José Gonzalez (81 ans), a laissé place à un scrutin à suspense à bulletins secrets.
Au premier tour, sur trois possibles, le communiste André Chassaigne, au nom de l'alliance de gauche Nouveau front populaire, est arrivé en tête avec 200 voix, devant le candidat du Rassemblement national Sébastien Chenu (142 voix) et la présidente sortante Yaël Braun-Pivet (Renaissance) 124 voix.
Ils se sont tous les trois maintenus, ainsi que Charles de Courson (Liot, 18 voix), pour le second tour, qui se jouera également à la majorité absolue des suffrages exprimés, avant un éventuel troisième tour à la majorité relative.
Deux candidats, Philippe Juvin (LR, 48 voix) et Naïma Moutchou (Horizons, 38 voix) ont annoncé leur retrait, qui devrait bénéficier à Yaël Braun-Pivet.
Les inconnues sont nombreuses dans cette Assemblée fracturée en trois blocs - NFP, camp présidentiel et RN - et où la droite et les indépendants du groupe Liot pourraient jouer les arbitres.
La Droite républicaine, nouveau nom du groupe LR, avait finalement présenté Philippe Juvin plutôt qu'Annie Genevard. Mais il ne fera "que le premier tour", avait assuré à l'AFP cette dernière, candidate de son côté au poste de vice-présidente vendredi... Un choix qui accrédite l'hypothèse d'une entente nouée par la droite avec la macronie, là aussi en faveur de Yaël Braun-Pivet.
- "Coup de force" -
Avec le soutien de la droite, le camp macroniste pourrait en effet dépasser dans la course au perchoir la gauche qui a fait le plein dès le premier tour et n'a guère de réserves.
"Un coup de force antidémocratique", s'est par avance indignée la présidente des députés insoumis Mathilde Panot, le patron du PS Olivier Faure dénonçant "une forme de hold-up".
Un "statu quo" avec Yaël Braun-Pivet serait "irresponsable", abonde la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain. Les macronistes ont "perdu les élections", et il y a "une volonté de rupture et de changement politique" chez les électeurs, insiste-t-elle auprès de l'AFP.
En marge du scrutin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris à l'appel notamment de la CGT, "pour mettre l'Assemblée nationale sous surveillance" et demander le "respect" du résultat des élections.
Mais selon une source macroniste, le NFP fait face à un "tout sauf la gauche", le camp présidentiel, la droite et le RN n'étant pas prêts à lui concéder une victoire qui serait le signe de son éventuelle capacité à gouverner.
Car au-delà de la présidence de l'Assemblée, c'est l'ensemble du paysage politique qui peine à se décanter dix jours après les législatives.
Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et s'est montré jusqu'ici incapable de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre insoumis et socialistes.
- Postes clés -
Jeudi, Olivier Faure a appelé les troupes de l'alliance de gauche à organiser un vote entre deux personnalités: Huguette Bello, présidente de La Réunion à laquelle s'oppose le PS, et Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris sur le climat qui n'a pas les faveurs de LFI.
Dans un entretien à l'AFP, cette dernière s'est dite prête à devenir Première ministre, bien décidée à "arracher" des mesures de gauche pour répondre à "l'urgence sociale". "Il y a besoin d'une personne de gauche, si cela doit être moi je le fais", assure cette universitaire de 73 ans.
Le camp présidentiel est lui à la manœuvre pour tenter de composer une majorité alternative au moins avec la droite, pendant que le RN dénonce un "bourbier" parlementaire et assure qu'il finira bien par arriver au pouvoir.
Le coup d'envoi de la 17e législature va-t-il permettre d'y voir plus clair? Après le perchoir jeudi, les postes stratégiques de l'Assemblée seront en jeu vendredi - vice-présidents, questeurs... puis les présidences de commission samedi, dont celle de la très convoitée commission des Finances, attribuée à un groupe d'opposition. Et là encore, les alliances iront bon train.
Ces derniers jours, le NFP est revenu à la charge pour appeler à priver l'extrême droite de toutes ces fonctions clés. Le groupe de Marine Le Pen, qui disposait jusqu'ici de deux vice-présidences, crie déjà au déni de démocratie.
Si le groupe présidé par Gabriel Attal affirme ne vouloir voter ni pour un candidat du RN, ni pour un LFI, le MoDem et Horizons sont favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.
Après un discours inaugural accueilli assez fraîchement par une partie de l'hémicycle, le doyen RN de l'Assemblée nationale, José Gonzalez (81 ans), a laissé place à un scrutin à suspense à bulletins secrets.
Au premier tour, sur trois possibles, le communiste André Chassaigne, au nom de l'alliance de gauche Nouveau front populaire, est arrivé en tête avec 200 voix, devant le candidat du Rassemblement national Sébastien Chenu (142 voix) et la présidente sortante Yaël Braun-Pivet (Renaissance) 124 voix.
Ils se sont tous les trois maintenus, ainsi que Charles de Courson (Liot, 18 voix), pour le second tour, qui se jouera également à la majorité absolue des suffrages exprimés, avant un éventuel troisième tour à la majorité relative.
Deux candidats, Philippe Juvin (LR, 48 voix) et Naïma Moutchou (Horizons, 38 voix) ont annoncé leur retrait, qui devrait bénéficier à Yaël Braun-Pivet.
Les inconnues sont nombreuses dans cette Assemblée fracturée en trois blocs - NFP, camp présidentiel et RN - et où la droite et les indépendants du groupe Liot pourraient jouer les arbitres.
La Droite républicaine, nouveau nom du groupe LR, avait finalement présenté Philippe Juvin plutôt qu'Annie Genevard. Mais il ne fera "que le premier tour", avait assuré à l'AFP cette dernière, candidate de son côté au poste de vice-présidente vendredi... Un choix qui accrédite l'hypothèse d'une entente nouée par la droite avec la macronie, là aussi en faveur de Yaël Braun-Pivet.
- "Coup de force" -
Avec le soutien de la droite, le camp macroniste pourrait en effet dépasser dans la course au perchoir la gauche qui a fait le plein dès le premier tour et n'a guère de réserves.
"Un coup de force antidémocratique", s'est par avance indignée la présidente des députés insoumis Mathilde Panot, le patron du PS Olivier Faure dénonçant "une forme de hold-up".
Un "statu quo" avec Yaël Braun-Pivet serait "irresponsable", abonde la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain. Les macronistes ont "perdu les élections", et il y a "une volonté de rupture et de changement politique" chez les électeurs, insiste-t-elle auprès de l'AFP.
En marge du scrutin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la République à Paris à l'appel notamment de la CGT, "pour mettre l'Assemblée nationale sous surveillance" et demander le "respect" du résultat des élections.
Mais selon une source macroniste, le NFP fait face à un "tout sauf la gauche", le camp présidentiel, la droite et le RN n'étant pas prêts à lui concéder une victoire qui serait le signe de son éventuelle capacité à gouverner.
Car au-delà de la présidence de l'Assemblée, c'est l'ensemble du paysage politique qui peine à se décanter dix jours après les législatives.
Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et s'est montré jusqu'ici incapable de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre insoumis et socialistes.
- Postes clés -
Jeudi, Olivier Faure a appelé les troupes de l'alliance de gauche à organiser un vote entre deux personnalités: Huguette Bello, présidente de La Réunion à laquelle s'oppose le PS, et Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris sur le climat qui n'a pas les faveurs de LFI.
Dans un entretien à l'AFP, cette dernière s'est dite prête à devenir Première ministre, bien décidée à "arracher" des mesures de gauche pour répondre à "l'urgence sociale". "Il y a besoin d'une personne de gauche, si cela doit être moi je le fais", assure cette universitaire de 73 ans.
Le camp présidentiel est lui à la manœuvre pour tenter de composer une majorité alternative au moins avec la droite, pendant que le RN dénonce un "bourbier" parlementaire et assure qu'il finira bien par arriver au pouvoir.
Le coup d'envoi de la 17e législature va-t-il permettre d'y voir plus clair? Après le perchoir jeudi, les postes stratégiques de l'Assemblée seront en jeu vendredi - vice-présidents, questeurs... puis les présidences de commission samedi, dont celle de la très convoitée commission des Finances, attribuée à un groupe d'opposition. Et là encore, les alliances iront bon train.
Ces derniers jours, le NFP est revenu à la charge pour appeler à priver l'extrême droite de toutes ces fonctions clés. Le groupe de Marine Le Pen, qui disposait jusqu'ici de deux vice-présidences, crie déjà au déni de démocratie.
Si le groupe présidé par Gabriel Attal affirme ne vouloir voter ni pour un candidat du RN, ni pour un LFI, le MoDem et Horizons sont favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.