Paris, France | AFP | vendredi 18/08/2017 - Près de 2.500 migrants ont été évacués vendredi matin de campements sauvages installés depuis plusieurs semaines porte de La Chapelle, dans le nord de Paris, la 35e opération du genre en deux ans dans la capitale.
Débutée vers 06H00 et achevée peu après 11H00, cette action a permis la "mise à l'abri" de 2.459 personnes, a déclaré à l'AFP Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'Immigration et de l'Intégration (Ofii).
Originaires essentiellement d'Afghanistan, du Soudan, de Somalie et d'Erythrée, ces migrants étaient installés dans des campements insalubres disséminés sous l'autoroute ou le long des boulevards extérieurs à proximité du centre humanitaire ouvert en novembre porte de la Chapelle (XVIIIe arrondissement).
Les lieux, d'où 2.800 personnes avaient déjà été évacués le 7 juillet, avaient été rapidement réinvestis.
Rachid est arrivé porte de la Chapelle "il y a 21 jours". Sous la pluie, ce Soudanais de 24 ans patiente calmement: "Je ne sais pas où je vais mais j'irai n'importe où. C'est très dur, surtout quand il pleut et la nuit quand il fait froid".
Dans la file d'attente, Mohammed, un Somalien de 25 ans, est lui plus inquiet. "On m'a dit qu'il fallait que je retourne en Allemagne", glisse-t-il.
Au total, 18 gymnases de région parisienne ont été mobilisés pour les accueillir.
Les préfectures du val-d'Oise et de Seine-et-Marne ont notamment indiqué avoir reçu respectivement 300 et 200 personnes.
Par ailleurs, 449 ont été accueillies dans des installations sportives universitaires dans le sud de Paris, provoquant l'indignation des élus et des riverains. Outre les deux gymnases réquisitionnés, environ 25 tentes ont été plantées sur le terrain de sport du complexe, a constaté un journaliste.
Le maire LR du XVe arrondissement Philippe Goujon s'est insurgé de n'avoir" jamais été prévenu officiellement" de l'installation de ce "campement de migrants dont la plupart, clandestins, ne sont même pas éligibles au droit d'asile".
"Les élus locaux ont été prévenus il y a deux, trois jours que ce serait ce site-là", a répondu à l'AFP le secrétaire général de la préfecture d'Ile-de-France, Stéphane Ravier.
Cette opération est "d'un nouveau genre", a plaidé le directeur de cabinet du préfet de police, Yann Drouet, car "l'ensemble des personnes vont subir un contrôle de leur situation administrative et seront ensuite orientées en fonction de leur situation".
"Les primo-demandeurs d'asile seront orientés dans le dispositif national afin de poursuivre leur démarche en France. Les personnes connues dans un autre Etat membre seront prises en charge temporairement le temps que soit organisé leur retour vers cet Etat membre, qui a seul vocation à instruire leur demande d'asile. Les personnes déboutées du droit ou en situation irrégulière auront vocation à être reconduites à la frontière", ont détaillé dans un communiqué les préfectures de police et d'Ile-de-France.
"Nous sommes en train de réétudier le dispositif" pour "faire en sorte qu'il n'y ait plus ces lieux de focalisation mais que l'on puisse accueillir (ces migrants) dans le dispositif national d'asile, peut-être en amont de Paris", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur RTL.
Certaines associations se disent préoccupées des intentions du gouvernement, qui a affiché sa volonté de distinguer réfugiés politiques et migrants économiques. "C'est très inquiétant, on se demande si ce +tri+ ne va pas commencer avec cette évacuation", explique le vice-président de l'association Utopia 56, Yann Manzi.
Le gouvernement a présenté mi-juillet un "plan migrants" prévoyant plus de 12.000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés.
Dénoncé par les associations comme un "énième ajustement d'une politique sans cap", il prévoit notamment des efforts sur l'intégration et de ramener les procédures de demandes d'asile de 14 à six mois, et un durcissement des renvois pour les déboutés.
Fin juillet, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il ne voulait "plus personne dans les rues, dans les bois" d'ici "la fin de l'année". "La première bataille: loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d'urgence. Je ne veux plus de femmes et hommes dans les rues", avait-t-il dit.
Un projet de loi doit également être présenté en septembre.
Débutée vers 06H00 et achevée peu après 11H00, cette action a permis la "mise à l'abri" de 2.459 personnes, a déclaré à l'AFP Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'Immigration et de l'Intégration (Ofii).
Originaires essentiellement d'Afghanistan, du Soudan, de Somalie et d'Erythrée, ces migrants étaient installés dans des campements insalubres disséminés sous l'autoroute ou le long des boulevards extérieurs à proximité du centre humanitaire ouvert en novembre porte de la Chapelle (XVIIIe arrondissement).
Les lieux, d'où 2.800 personnes avaient déjà été évacués le 7 juillet, avaient été rapidement réinvestis.
Rachid est arrivé porte de la Chapelle "il y a 21 jours". Sous la pluie, ce Soudanais de 24 ans patiente calmement: "Je ne sais pas où je vais mais j'irai n'importe où. C'est très dur, surtout quand il pleut et la nuit quand il fait froid".
Dans la file d'attente, Mohammed, un Somalien de 25 ans, est lui plus inquiet. "On m'a dit qu'il fallait que je retourne en Allemagne", glisse-t-il.
Au total, 18 gymnases de région parisienne ont été mobilisés pour les accueillir.
Les préfectures du val-d'Oise et de Seine-et-Marne ont notamment indiqué avoir reçu respectivement 300 et 200 personnes.
Par ailleurs, 449 ont été accueillies dans des installations sportives universitaires dans le sud de Paris, provoquant l'indignation des élus et des riverains. Outre les deux gymnases réquisitionnés, environ 25 tentes ont été plantées sur le terrain de sport du complexe, a constaté un journaliste.
Le maire LR du XVe arrondissement Philippe Goujon s'est insurgé de n'avoir" jamais été prévenu officiellement" de l'installation de ce "campement de migrants dont la plupart, clandestins, ne sont même pas éligibles au droit d'asile".
"Les élus locaux ont été prévenus il y a deux, trois jours que ce serait ce site-là", a répondu à l'AFP le secrétaire général de la préfecture d'Ile-de-France, Stéphane Ravier.
- 'Réétudier le dispositif' -
Cette opération est "d'un nouveau genre", a plaidé le directeur de cabinet du préfet de police, Yann Drouet, car "l'ensemble des personnes vont subir un contrôle de leur situation administrative et seront ensuite orientées en fonction de leur situation".
"Les primo-demandeurs d'asile seront orientés dans le dispositif national afin de poursuivre leur démarche en France. Les personnes connues dans un autre Etat membre seront prises en charge temporairement le temps que soit organisé leur retour vers cet Etat membre, qui a seul vocation à instruire leur demande d'asile. Les personnes déboutées du droit ou en situation irrégulière auront vocation à être reconduites à la frontière", ont détaillé dans un communiqué les préfectures de police et d'Ile-de-France.
"Nous sommes en train de réétudier le dispositif" pour "faire en sorte qu'il n'y ait plus ces lieux de focalisation mais que l'on puisse accueillir (ces migrants) dans le dispositif national d'asile, peut-être en amont de Paris", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb sur RTL.
Certaines associations se disent préoccupées des intentions du gouvernement, qui a affiché sa volonté de distinguer réfugiés politiques et migrants économiques. "C'est très inquiétant, on se demande si ce +tri+ ne va pas commencer avec cette évacuation", explique le vice-président de l'association Utopia 56, Yann Manzi.
Le gouvernement a présenté mi-juillet un "plan migrants" prévoyant plus de 12.000 places d'hébergement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés.
Dénoncé par les associations comme un "énième ajustement d'une politique sans cap", il prévoit notamment des efforts sur l'intégration et de ramener les procédures de demandes d'asile de 14 à six mois, et un durcissement des renvois pour les déboutés.
Fin juillet, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il ne voulait "plus personne dans les rues, dans les bois" d'ici "la fin de l'année". "La première bataille: loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d'urgence. Je ne veux plus de femmes et hommes dans les rues", avait-t-il dit.
Un projet de loi doit également être présenté en septembre.