Vue générale de la place Tiananmen à Pékin, en Chine. - AFP
Pékin, Chine | AFP | lundi 08/06/2015 - Les autorités chinoises se sont auto-félicitées dans un rapport rendu public lundi de leurs "prodigieuses réalisations" en matière de droits de l'homme, notamment sur le système judiciaire et la liberté d'expression, des domaines qui valent à Pékin de régulières volées de bois vert.
"Les prodigieuses réalisations de la Chine (...) sur les droits de l'homme démontrent pleinement qu'elle a pris la voie correcte du développement des droits de l'homme qui convient à ses conditions nationales", assure un "livre blanc" commandité par le gouvernement.
C'est le 12e rapport de ce type depuis le premier paru en 1991, deux ans après la tragédie de la place Tiananmen. Le précédent était sorti en 2013.
Cet exercice de communication, en forme de plaidoyer pro domo, est destiné à contrer les rapports d'ONG étrangères et celui, annuel, du département d’État américain, généralement très sévères à l'égard de la situation des droits de l'homme en Chine depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012.
Pour William Nee, chercheur travaillant à Hong Kong pour Amnesty International, il faut donner crédit à Pékin d'accorder "une certaine importance rhétorique" à la question.
"Néanmoins dans certains domaines, particulièrement ceux concernant la liberté d'expression, la société civile et la protection des droits des minorités, le livre blanc semble avoir été écrit dans un autre monde", a-t-il commenté pour l'AFP.
Le Parti communiste chinois (PCC) défend traditionnellement une approche "collective" des droits de l'homme opposée à celle, jugée "individualiste", des pays occidentaux, où prime le respect de l'individu.
Le "livre blanc" évoque ainsi la hausse des revenus moyens et les créations d'emplois. De fait, la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international ont souvent loué le décollage économique qui a permis à des centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté.
Mais les organisations de défense des droits de l'homme, quant à elles, multiplient les rapports dénonçant l'emprisonnement ces deux dernières années de journalistes, avocats et universitaires, l'aggravation de la censure ou le recours à la torture pour arracher des aveux.
Dans ce domaine, le rapport officiel pour 2014 assure que les tribunaux ont rejeté les aveux obtenus "illégalement" de 406 personnes. Introduit l'an dernier, le recours à la vidéo pendant les interrogatoires, pratique sujette à manipulation selon les critiques, est également cité.
Le rapport, d'une quarantaine de pages, se nourrit d'une avalanche de chiffres.
La campagne anticorruption du président Xi est mentionnée avec quelque 12.000 personnes remises à la justice pour 226.000 cas de corruption, à la suite de 2,72 millions de dénonciations.
La liberté d'expression n'est abordée que sous l'angle du nombre des publications et des statistiques sur l'usage d'internet et des réseaux sociaux, sans aucune allusion à l'énorme appareil de censure.
Le rapport s'attarde sur le Tibet et le Xinjiang, "régions autonomes" chinoises sous tension et, pour le Tibet, interdite d'accès à la presse étrangère.
"La qualité de la vie au Tibet et au Xinjiang continue de s'améliorer", affirme le rapport, mettant en exergue l'introduction du chauffage au gaz à Lhassa, au Tibet.
William Nee cite, pour sa part, "les restrictions accrues à la liberté de mouvement" des Ouïghours, la minorité musulmane du Xinjiang, en proie à une recrudescence de violences, et des Tibétains, qui rencontrent les pires difficultés pour "obtenir un passeport et voyager à l'étranger".
"Les prodigieuses réalisations de la Chine (...) sur les droits de l'homme démontrent pleinement qu'elle a pris la voie correcte du développement des droits de l'homme qui convient à ses conditions nationales", assure un "livre blanc" commandité par le gouvernement.
C'est le 12e rapport de ce type depuis le premier paru en 1991, deux ans après la tragédie de la place Tiananmen. Le précédent était sorti en 2013.
Cet exercice de communication, en forme de plaidoyer pro domo, est destiné à contrer les rapports d'ONG étrangères et celui, annuel, du département d’État américain, généralement très sévères à l'égard de la situation des droits de l'homme en Chine depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012.
Pour William Nee, chercheur travaillant à Hong Kong pour Amnesty International, il faut donner crédit à Pékin d'accorder "une certaine importance rhétorique" à la question.
"Néanmoins dans certains domaines, particulièrement ceux concernant la liberté d'expression, la société civile et la protection des droits des minorités, le livre blanc semble avoir été écrit dans un autre monde", a-t-il commenté pour l'AFP.
Le Parti communiste chinois (PCC) défend traditionnellement une approche "collective" des droits de l'homme opposée à celle, jugée "individualiste", des pays occidentaux, où prime le respect de l'individu.
Le "livre blanc" évoque ainsi la hausse des revenus moyens et les créations d'emplois. De fait, la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international ont souvent loué le décollage économique qui a permis à des centaines de millions de Chinois de sortir de la pauvreté.
Mais les organisations de défense des droits de l'homme, quant à elles, multiplient les rapports dénonçant l'emprisonnement ces deux dernières années de journalistes, avocats et universitaires, l'aggravation de la censure ou le recours à la torture pour arracher des aveux.
Dans ce domaine, le rapport officiel pour 2014 assure que les tribunaux ont rejeté les aveux obtenus "illégalement" de 406 personnes. Introduit l'an dernier, le recours à la vidéo pendant les interrogatoires, pratique sujette à manipulation selon les critiques, est également cité.
Le rapport, d'une quarantaine de pages, se nourrit d'une avalanche de chiffres.
La campagne anticorruption du président Xi est mentionnée avec quelque 12.000 personnes remises à la justice pour 226.000 cas de corruption, à la suite de 2,72 millions de dénonciations.
La liberté d'expression n'est abordée que sous l'angle du nombre des publications et des statistiques sur l'usage d'internet et des réseaux sociaux, sans aucune allusion à l'énorme appareil de censure.
Le rapport s'attarde sur le Tibet et le Xinjiang, "régions autonomes" chinoises sous tension et, pour le Tibet, interdite d'accès à la presse étrangère.
"La qualité de la vie au Tibet et au Xinjiang continue de s'améliorer", affirme le rapport, mettant en exergue l'introduction du chauffage au gaz à Lhassa, au Tibet.
William Nee cite, pour sa part, "les restrictions accrues à la liberté de mouvement" des Ouïghours, la minorité musulmane du Xinjiang, en proie à une recrudescence de violences, et des Tibétains, qui rencontrent les pires difficultés pour "obtenir un passeport et voyager à l'étranger".