Paris, France | AFP | vendredi 27/12/2024 - Mobilisation générale pour Mayotte, Darmanin déjà sur le terrain, Valls ciblé par la gauche... Le gouvernement Bayrou fait ses premiers pas pendant la trêve de Noël avant un premier conseil des ministres le 3 janvier et une déclaration de politique générale le 14 janvier.
- Opération rattrapage sur Mayotte -
Critiqué pour avoir donné l'impression de privilégier un conseil municipal à Pau sur la gestion de la crise à Mayotte, François Bayrou a mis les bouchées double depuis.
Le jour de Noël, il a présidé une réunion avec quelques ministres en visio-conférence depuis Pau, notamment consacrée à la question du logement et de la reconstruction. Une nouvelle réunion s'est tenue jeudi à Matignon avant un déplacement du Premier ministre sur l'archipel prévu dimanche et lundi.
Il sera accompagné d'Élisabeth Borne (Éducation nationale) et Manuel Valls (Outremer), ainsi que des ministres du Logement Valérie Létard, de la Santé Yannick Neuder, et du ministre délégué et ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (Francophonie).
- Darmanin occupe le terrain -
A peine nommé, le nouveau garde des Sceaux a déjà multiplié déplacements et déclarations.
En 48 heures mercredi et jeudi, il s'est rendu au tribunal judiciaire d'Amiens, au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise) et auprès d'agents de la Protection judiciaire de la jeunesse à Bures-sur-Yvette (Essonne)
Il était également invité au 20H de TF1 jeudi où il a notamment promis de lancer des opérations "place nette dans les prisons" afin de "nettoyer" les établissements pénitentiaires de leurs téléphones portable.
Cet activisme tout terrain, qui risque d'apparaître pour de la communication, rappelle celui du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à ses débuts. Reste à savoir si le duo sera complémentaire ou en rivalité.
- Valls ciblé par la gauche -
Le retour aux affaires de Manuel Valls, nommé aux Outremer après une série de zigzag et de revers depuis 2017 (défaite à la primaire socialiste, à la mairie de Barcelone, échec aux législatives de 2022...), ne passe pas à gauche, que ce soit auprès des élus mais aussi d'une partie des électeurs.
Une vidéo virale a fait un grand succès, suscitant des applaudissements mais aussi le malaise, voire l'indignation: celle d'un auditeur de France inter insultant l'ancien Premier ministre. "Vous êtes le pire des traîtres, Monsieur Valls (...) Vous êtes pire qu’un étron", lui a-t-il lancé.
"Manuel Valls a quitté les rives de la gauche depuis longtemps. Il incarne une forme de trahison. Ce n'est pas insultant ou violent que de le dire", a justifié vendredi sur Sud Radio Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS.
"La vie, ce sont des réussites et surtout des échecs. C'est ça la beauté de la vie", a philosophé l'ancien Premier ministre qui met en avant sa connaissance des dossiers de l'Outremer acquise notamment lors de son passage à Matignon.
- Des soutiens sur la réserve -
Comme Michel Barnier, François Bayrou fait déjà face à de premières réserves venues des partis censés le soutenir.
En dépit du maintien à l'Intérieur de Bruno Retailleau, le patron des députés LR Laurent Wauquiez, qui a choisi une nouvelle fois de rester en dehors de l'exécutif, a fait part de son mécontentement sur la place réservée à la droite et a évoqué un soutien "très exigeant" qui pourrait être "retiré" en fonction du cap affiché.
Son homologue macroniste, Gabriel Attal, se fait discret. Mais certains voient dans le gouvernement une volonté de marginaliser l'ancien Premier ministre, dont les proches - il est vrai peu connus - ont été écartés (Antoine Armand à Bercy, Anne Genetet à l'Education...) au profit de responsables plus identifiés (Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Aurore Bergé...) mais aussi rivaux internes.
Selon une source macroniste, François Bayrou aurait renvoyé la balle à l'Elysée en expliquant à Gabriel Attal "que le président de la République a buté tous les tiens".
- Opération rattrapage sur Mayotte -
Critiqué pour avoir donné l'impression de privilégier un conseil municipal à Pau sur la gestion de la crise à Mayotte, François Bayrou a mis les bouchées double depuis.
Le jour de Noël, il a présidé une réunion avec quelques ministres en visio-conférence depuis Pau, notamment consacrée à la question du logement et de la reconstruction. Une nouvelle réunion s'est tenue jeudi à Matignon avant un déplacement du Premier ministre sur l'archipel prévu dimanche et lundi.
Il sera accompagné d'Élisabeth Borne (Éducation nationale) et Manuel Valls (Outremer), ainsi que des ministres du Logement Valérie Létard, de la Santé Yannick Neuder, et du ministre délégué et ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi (Francophonie).
- Darmanin occupe le terrain -
A peine nommé, le nouveau garde des Sceaux a déjà multiplié déplacements et déclarations.
En 48 heures mercredi et jeudi, il s'est rendu au tribunal judiciaire d'Amiens, au centre pénitentiaire de Liancourt (Oise) et auprès d'agents de la Protection judiciaire de la jeunesse à Bures-sur-Yvette (Essonne)
Il était également invité au 20H de TF1 jeudi où il a notamment promis de lancer des opérations "place nette dans les prisons" afin de "nettoyer" les établissements pénitentiaires de leurs téléphones portable.
Cet activisme tout terrain, qui risque d'apparaître pour de la communication, rappelle celui du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à ses débuts. Reste à savoir si le duo sera complémentaire ou en rivalité.
- Valls ciblé par la gauche -
Le retour aux affaires de Manuel Valls, nommé aux Outremer après une série de zigzag et de revers depuis 2017 (défaite à la primaire socialiste, à la mairie de Barcelone, échec aux législatives de 2022...), ne passe pas à gauche, que ce soit auprès des élus mais aussi d'une partie des électeurs.
Une vidéo virale a fait un grand succès, suscitant des applaudissements mais aussi le malaise, voire l'indignation: celle d'un auditeur de France inter insultant l'ancien Premier ministre. "Vous êtes le pire des traîtres, Monsieur Valls (...) Vous êtes pire qu’un étron", lui a-t-il lancé.
"Manuel Valls a quitté les rives de la gauche depuis longtemps. Il incarne une forme de trahison. Ce n'est pas insultant ou violent que de le dire", a justifié vendredi sur Sud Radio Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis et porte-parole du PS.
"La vie, ce sont des réussites et surtout des échecs. C'est ça la beauté de la vie", a philosophé l'ancien Premier ministre qui met en avant sa connaissance des dossiers de l'Outremer acquise notamment lors de son passage à Matignon.
- Des soutiens sur la réserve -
Comme Michel Barnier, François Bayrou fait déjà face à de premières réserves venues des partis censés le soutenir.
En dépit du maintien à l'Intérieur de Bruno Retailleau, le patron des députés LR Laurent Wauquiez, qui a choisi une nouvelle fois de rester en dehors de l'exécutif, a fait part de son mécontentement sur la place réservée à la droite et a évoqué un soutien "très exigeant" qui pourrait être "retiré" en fonction du cap affiché.
Son homologue macroniste, Gabriel Attal, se fait discret. Mais certains voient dans le gouvernement une volonté de marginaliser l'ancien Premier ministre, dont les proches - il est vrai peu connus - ont été écartés (Antoine Armand à Bercy, Anne Genetet à l'Education...) au profit de responsables plus identifiés (Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Aurore Bergé...) mais aussi rivaux internes.
Selon une source macroniste, François Bayrou aurait renvoyé la balle à l'Elysée en expliquant à Gabriel Attal "que le président de la République a buté tous les tiens".