Tahiti, le 25 février 2020 – Mourareau, jeune auteur du fenua, a publié son premier roman, Méridien zéro, aux éditions Au vent des îles. Cette dystopie, véritable ovni dans le paysage littéraire local, promet rires et grincements de dents.
La maison d'édition Au Vent des îles célèbre ses 30 ans, un moment charnière dans son histoire. Pour l'occasion, elle souhaite se diversifier et se permet une prise de risque. Le risque est de choisir de publier une œuvre qui fait figure "d'alien" dans le paysage littéraire polynésien, Méridien zéro, de Mourareau.
La maison d'édition Au Vent des îles célèbre ses 30 ans, un moment charnière dans son histoire. Pour l'occasion, elle souhaite se diversifier et se permet une prise de risque. Le risque est de choisir de publier une œuvre qui fait figure "d'alien" dans le paysage littéraire polynésien, Méridien zéro, de Mourareau.
Un auteur atypique
Mourareau est un auteur on ne peut plus singulier. L’homme, de moins de 30 ans, signe son premier roman sous un alias d'après le nom de jeune fille de sa mère, avec une appréhension palpable. Son signe distinctif, une casquette ou une paire de lunettes de soleil, au choix. Il explique : "Ce n'est pas mon style, mais entre le moment où on écrit et où on est tout seul et le moment où on se retrouve exposé devant les médias, il se passe des choses et je crois que je ne me suis peut-être pas encore fait à l'idée". L'écriture s'est imposée comme une nécessité après ses études de sciences politiques : "Il fallait vraiment que je me mette à écrire sinon j'allais brûler tout l'établissement !" Il commence par écrire un peu, dans sa chambre, à rire de ses propres blagues. Petit-à-petit, il ose partager ses textes à des personnes de confiance. "Personne ne m'a dit d'arrêter, alors j'ai continué".
Une dystopie locale
Le "méridien zéro", symbolise la dystopie. Un récit d'un monde sombre, où le pire n'est plus seulement envisagé, mais raconté. "Je ne sais même pas si le méridien zéro existe. Pour moi, c'est le grand nulle part." Un décor qui sert bien le genre de la dystopie, qui signifie littéralement "sans lieu", et qui s'appuie sur l'imagination d'un avenir noir.
Il raconte donc l'histoire de deux personnages principaux : Bleu et Rose. "J'ai choisi des noms génériques pour que tout le monde puisse s'identifier aux personnages". "Après, pour être vrai, les personnages ne m'intéressent pas, c'est leurs interactions qui sont importantes". Ces deux anti-héros habitent Paris et sont en quête de renouveau. Ils décident donc de tout quitter pour partir vivre au bout du monde, en Polynésie française. Pour l'auteur, cela montre "la bêtise des personnes qui croient que changer de lieu, c'est se changer soi".
Il raconte donc l'histoire de deux personnages principaux : Bleu et Rose. "J'ai choisi des noms génériques pour que tout le monde puisse s'identifier aux personnages". "Après, pour être vrai, les personnages ne m'intéressent pas, c'est leurs interactions qui sont importantes". Ces deux anti-héros habitent Paris et sont en quête de renouveau. Ils décident donc de tout quitter pour partir vivre au bout du monde, en Polynésie française. Pour l'auteur, cela montre "la bêtise des personnes qui croient que changer de lieu, c'est se changer soi".
Un ton reconnaissable
Ce qui caractérise le style de Mourareau, c'est un rythme soutenu. "Pendant les 70 premières pages, il ne faut pas se froisser si on ne comprend pas tout. C'est assez chaotique, ça va très vite, mais tout prend sens à un moment". L'autre trait caractéristique est l'humour noir et les commentaires souvent borderline, à la limite du politiquement incorrect. "Je me suis fait plaisir, car j'ai laissé libre cours à mon style. Après, il y a eu des ajustements car entre le moment où j'écris pour rigoler et le moment où un éditeur prend un risque pour moi, j'ai dû mettre beaucoup d'eau dans mon vin !" Dans Méridien zéro, il a cependant souhaité montrer qu'il savait aussi "faire autre chose que raconter des horreurs". Il s'est donc essayé à quelques exercices de style. Il a alterné entre passages lyriques, cynique et les mélanges de genres. "Je pense notamment à un moment où Bleu regarde la télé. J'ai eu envie de faire en sorte que cet instant soit imaginé un peu comme une pièce de théâtre. J'ai eu beaucoup de plaisir à le faire".
Avec le style dystopique et le ton cinglant de l'auteur, Lucile Bambridge d'Au vent des îles promet : "On rit, on rit jaune, on grince des dents, mais on découvre surtout un genre nouveau dans notre collection".
Avec le style dystopique et le ton cinglant de l'auteur, Lucile Bambridge d'Au vent des îles promet : "On rit, on rit jaune, on grince des dents, mais on découvre surtout un genre nouveau dans notre collection".
Méridien zéro… et après ?
Le livre vient de sortir et, pourtant, un programme chargé attend Mourareau. Ce samedi, il sera à la librairie Odyssey pour une séance de dédicace entre 9 heures et midi. À la mi-mars, il se rendra au Salon du livre de Paris pour présenter son livre. L'occasion pour l'auteur et la maison d'édition de développer la communication autour du livre au-delà des eaux polynésiennes.