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“Maeva nulle part”, Mourareau s’engage


Tahiti, le 15 octobre 2024 - Le personnage de son ouvrage paru en juillet chez Au Vent des îles et intitulé “Maeva Nulle Part”, n’est pas à proprement parler un héros. Mais il permet à son auteur de dire les inégalités et injustices. “C’est Tahiti passé au lance-flammes.”
 
Pour l’auteur de “Méridien Zéro” paru en février 2020 et “Maeva Nulle Part” paru en juillet 2024 chez Au vent des îles, les héros sont souvent “les gardiens de la morale”, ce sont des “figures charismatiques en uniforme... très fascism-friendly”. Il précise : “Batman se bat contre la corruption mais pas contre le système qui a donné naissance aux criminels et aux inégalités générées par le capitalisme.”
 
En ce sens, le personnage de son dernier roman, Manutahi, n’est pas exactement un héros. “Il est plutôt du style à subir, incapable de changer le monde car il est trop seul et isolé ; et quelque part anéanti. Le mec lambda qui essaie juste de survivre sous les roues des bus qui lui passent dessus.” Mais Manutahi permet à Mourareau de dire les choses. Ce qui est une première étape sur le chemin d’un monde plus juste.
 
Après une enfance dans les îles, une scolarité écourtée et des “chapardages foireux”, Manutahi part à l’armée dans l’espoir d’un retour glorieux. Mais personne n’est là pour crier “Houra !” au retour du soldat. À bientôt quarante ans, il rumine “des trucs badants”, — comme l’impression qu’il est minable le bilan. Il file un mauvais coton et n’en mène pas large. Il est hanté par un sentiment de défaite qu’il trimballe comme un syndrome civilisationnel.
 
Mourareau s’est souvenu de sa propre enfance aux Gambier, de ses camarades arrachés à leur foyer et placés en internat pour raconter le parcours de Manutahi. Maeva Nulle Part est un ouvrage beaucoup plus personnel que Méridien Zéro, roman dystopique mêlant absurde et humour noir, dans le sillon d’un couple de Parisiens qui débarque en Polynésie persuadé de pouvoir changer de vie.
 
Maeva Pulle Part est aussi un roman qui va plus loin dans la dénonciation. “C’est Tahiti passé au lance-flammes”, compare l’auteur. Il écrit parce qu’il y a “tellement de choses qui me sont insupportables”. Il utilise le roman pour rappeler toutes ces choses dont trop peu de personnes parlent, ou en tout cas pas avec ce ton proche du brûlot.La première version de Maeva Nulle Part avait été acceptée par l’éditeur à la condition que je mette de l'eau dans mon vin et que j’opère quelques des liftings pour obtenir une version publiable du roman”, rapporte l’auteur.
 

Les rendez-vous du salon

Vendredi 18 octobre :
16h20 - 17 heures - Conversation : Statut et représentation des héros dans la littérature polynésienne
17 heures - 18 heures : Dédicaces
 
Samedi 19 octobre :
14 heures - 14h30 Présentation de l'ouvrage : Maeva Nulle Part
15 heures - 16 heures : Dédicaces
 
Dimanche 20 octobre :
9 heures - 11 heures : Dédicaces

Rédigé par Salon du livre le Mercredi 16 Octobre 2024 à 12:00 | Lu 841 fois