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Les voitures sportives à la recherche d'une âme écologique


Les voitures sportives à la recherche d'une âme écologique
GENEVE, 7 mars 2012 (AFP) - Les voitures sportives, réputées pour être assoiffées en carburant, cherchent à séduire une clientèle plus attentive à l'environnement et se présentent désormais volontiers sous un angle plus vert.

Avec ses 1.200 chevaux, une cylindrée de 7,9 litres et ses 410 km/h en vitesse de pointe, la Bugatti Veyron 16.4 Grand Sport Vitesse présentée au salon de Genève n'est pas vraiment un modèle de sobriété.

De fait, la consommation du "véhicule de tourisme le plus puissant au monde" avoisine les 37,2 litres aux 100 kilomètres en ville et ses rejets de CO2 atteignent 867 g/km en milieu urbain.

"Ce n'est pas que Bugatti ne se penche pas sur le sujet (de l'environnement), mais la marque est considérée comme le fer de lance du groupe VW et doit permettre de démontrer le savoir-faire technique", explique une porte-parole.

Ces voitures d'exception compensent leur dépendance au super sans plomb par une utilisation parcimonieuse, leurs propriétaires roulant en moyenne 5.000 km par an avec, fait-elle valoir.

Chez Ferrari, également réputé pour sa sportivité, on se targue par contre de présenter à Genève de nouveaux modèles dont les émissions de CO2 ont été réduites de 30%.

La F12 berlinetta, un 12 cylindre développant 740 chevaux, est ainsi équipé d'un système stop & start, qui arrête automatiquement le moteur au feu rouge ou dans les embouteillages, économisant ainsi le précieux combustible.

La marque au cheval cabré développe également un modèle hybride, la F 599 HY-Kers, mais qui n'en est pour l'heure qu'au stade de prototype.

Les sportives électriques tirent leur épingle du jeu

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L'effort des constructeurs de véhicules sportifs n'est pas uniquement poussé par la conscience écologique, mais aussi par des normes environnementales de plus en plus sévères.

D'ici la fin de l'année, une majeure partie des véhicules neufs devront émettre moins de 130 grammes de CO2 par kilomètre. En 2015, la totalité des voitures vendues par un constructeur devra atteindre cet objectif, sous peine de lourdes pénalités.

Les véhicules électriques sont loin de ces préoccupations. Jadis considérées comme des voitures de golf améliorées, elles rivalisent aujourd'hui en design et performances avec les véhicules standards.

"Nous avons par exemple des chefs d'entreprises qui respectent les normes environnementales dans leurs entreprises et qui ne veulent pas se retrouver dans la situation paradoxale de rouler dans une voiture de sport qui pollue", explique à l'AFP Eric Mathiot, directeur marketing d'Exagon Motors.

Le petit constructeur français, établi à Magny-Cours (centre) depuis 2004, a développé la Furtive eGT, un bolide doté de deux moteurs électriques de 125 KW chacun. Le châssis et la carrosserie sont en carbone pour compenser le poids conséquent des batteries qui pèsent 480 kg. Mais au total, l'engin affiche 1.600 kg sur la balance, autant qu'une voiture classique.

"La voiture accélère de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes, c'est autant qu'une Lamborghini Avantador", explique fièrement M. Mathiot, ajoutant avoir déjà reçu une soixantaine de commandes pour ce véhicule vendu autour des 300.000 euros.

Les blocs de batteries qui propulsent ces engins n'ont plus rien à voir avec les accumulateurs remplis de plomb et d'acide, insiste Stefan Suckow de Johnson Controls, une société américaine qui développe des batteries pour Daimler, BMW et Ford.

Selon ce dernier, "tout peut être recyclé", en particulier le cuivre, le cobalt et le nickel de ces batteries qui sont construites pour durer dix ans.

ale/laf/ob/ai eaf.tmf

Rédigé par Par André LEHMANN le Mercredi 7 Mars 2012 à 06:03 | Lu 467 fois