Paris, France | AFP | lundi 17/07/2017 - Après plusieurs mois de suspense et de rebondissements, Air France a obtenu lundi le feu vert du premier syndicat de pilotes pour lancer une nouvelle compagnie, filiale à coûts réduits, les adhérents du SNPL ayant voté massivement pour le projet.
Le Syndicat national des pilotes de ligne, majoritaire à 65% dans les cockpits d'Air France, avait lancé une consultation interne sur le plan stratégique "Trust Together" ("La confiance ensemble"), présenté début novembre par le PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac, et dont le projet de filiale est un pilier essentiel.
Avec 78,2% en faveur du "oui" et une participation massive (82,8%), le résultat du vote est sans appel.
Il constitue par ailleurs un désaveu pour l'exécutif du SNPL qui, fâché par certains points du projet d'accord, avait mis au vote un texte alternatif qui n'a recueilli que 16,4% des suffrages.
Le projet d'accord "Trust Together", négocié depuis décembre par la direction et les deux syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), sera "signé par le SNPL Air France dans les toutes prochaines heures", a-t-il indiqué dans un communiqué.
L'accord offre cependant des contreparties, notamment sur l'équilibre de production entre Air France et KLM, un sujet cher au SNPL et qui ne figurait pas à l'ordre du jour des négociations initiales.
La direction a ainsi établi une "trajectoire" chiffrée permettant à Air France de rattraper partiellement d'ici à 2026 les parts d'activité perdues sur long-courrier ces dernières années au profit de sa consoeur néerlandaise. La part d'Air France, en heures de vol, doit ainsi augmenter progressivement de 58,6 à 61%.
Un système de pénalité financière, versée aux pilotes français en cas de non-respect des engagements, a été mis en place, au moins jusqu'en 2022.
Chaque camp a "fait un pas" vers l'autre pour aboutir à un accord "historique", "massivement compris et approuvé" par les pilotes, s'est félicité Gilles Gateau, DRH du groupe Air France. Ce dénouement témoigne d'une "envie de tourner la page après plusieurs années de dialogue social difficile", selon lui.
Le groupe aérien a prévu de lancer la compagnie dès l'automne 2017 sur moyen-courrier, puis à l'été 2018 sur long-courrier. Son objectif est de maintenir les lignes actuellement déficitaires sur Air France voire d'en ouvrir de nouvelles.
Interrogé sur le nom de la future compagnie, M. Gateau a indiqué qu'une "présentation complète" serait faite "dans quelques jours".
Il s'agit pour Air France-KLM, deuxième transporteur aérien en Europe, de "reprendre l'offensive" sur des segments où il est attaqué frontalement par les low-cost et les compagnies du Golfe.
Les vols "Boost" seront opérés par des pilotes Air France volontaires, avec des conditions d'emploi et de rémunération inchangées. Les hôtesses et stewards seront en revanche recrutés en externe, à un coût inférieur de 45% comparé à celui d'Air France. Une partie du personnel au sol sera externalisé.
La flotte sera limitée à dix-huit avions moyen-courriers et dix long-courriers, une concession apportée aux syndicats qui redoutaient à terme un transfert d'activité depuis la compagnie historique Air France.
Le but est uniquement de "garder dans le groupe (...) les lignes sur lesquelles on souffre" le plus, a insisté M. Gateau, insistant sur "l'effet vertueux" de l'accord en matière d'emploi. La direction envisage le recrutement d'environ "750 pilotes d'ici à 2020", dont le premier tiers dans l'année à venir.
Le Syndicat national des pilotes de ligne, majoritaire à 65% dans les cockpits d'Air France, avait lancé une consultation interne sur le plan stratégique "Trust Together" ("La confiance ensemble"), présenté début novembre par le PDG d'Air France-KLM Jean-Marc Janaillac, et dont le projet de filiale est un pilier essentiel.
Avec 78,2% en faveur du "oui" et une participation massive (82,8%), le résultat du vote est sans appel.
Il constitue par ailleurs un désaveu pour l'exécutif du SNPL qui, fâché par certains points du projet d'accord, avait mis au vote un texte alternatif qui n'a recueilli que 16,4% des suffrages.
Le projet d'accord "Trust Together", négocié depuis décembre par la direction et les deux syndicats de pilotes (SNPL et Spaf), sera "signé par le SNPL Air France dans les toutes prochaines heures", a-t-il indiqué dans un communiqué.
- Gains économiques -
Outre le projet "Boost" de nouvelle compagnie, le texte prévoit des mesures d'efficacité économique estimées à 40 millions d'euros annuels (soit 4% de la masse salariale pilotes). Les pilotes ont notamment consenti la perte d'un jour de repos mensuel en moyen-courrier et la suppression de toilettes réservées aux pilotes dans les A330 et les futurs A350, ce qui permet d'ajouter des sièges pour les passagers.L'accord offre cependant des contreparties, notamment sur l'équilibre de production entre Air France et KLM, un sujet cher au SNPL et qui ne figurait pas à l'ordre du jour des négociations initiales.
La direction a ainsi établi une "trajectoire" chiffrée permettant à Air France de rattraper partiellement d'ici à 2026 les parts d'activité perdues sur long-courrier ces dernières années au profit de sa consoeur néerlandaise. La part d'Air France, en heures de vol, doit ainsi augmenter progressivement de 58,6 à 61%.
Un système de pénalité financière, versée aux pilotes français en cas de non-respect des engagements, a été mis en place, au moins jusqu'en 2022.
- 'Tourner la page' -
Le "oui" des pilotes est un ouf de soulagement pour la direction d'Air France, qui avait fait de "Boost" le projet phare de son plan stratégique.Chaque camp a "fait un pas" vers l'autre pour aboutir à un accord "historique", "massivement compris et approuvé" par les pilotes, s'est félicité Gilles Gateau, DRH du groupe Air France. Ce dénouement témoigne d'une "envie de tourner la page après plusieurs années de dialogue social difficile", selon lui.
Le groupe aérien a prévu de lancer la compagnie dès l'automne 2017 sur moyen-courrier, puis à l'été 2018 sur long-courrier. Son objectif est de maintenir les lignes actuellement déficitaires sur Air France voire d'en ouvrir de nouvelles.
Interrogé sur le nom de la future compagnie, M. Gateau a indiqué qu'une "présentation complète" serait faite "dans quelques jours".
Il s'agit pour Air France-KLM, deuxième transporteur aérien en Europe, de "reprendre l'offensive" sur des segments où il est attaqué frontalement par les low-cost et les compagnies du Golfe.
Les vols "Boost" seront opérés par des pilotes Air France volontaires, avec des conditions d'emploi et de rémunération inchangées. Les hôtesses et stewards seront en revanche recrutés en externe, à un coût inférieur de 45% comparé à celui d'Air France. Une partie du personnel au sol sera externalisé.
La flotte sera limitée à dix-huit avions moyen-courriers et dix long-courriers, une concession apportée aux syndicats qui redoutaient à terme un transfert d'activité depuis la compagnie historique Air France.
Le but est uniquement de "garder dans le groupe (...) les lignes sur lesquelles on souffre" le plus, a insisté M. Gateau, insistant sur "l'effet vertueux" de l'accord en matière d'emploi. La direction envisage le recrutement d'environ "750 pilotes d'ici à 2020", dont le premier tiers dans l'année à venir.