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Les paris sont ouverts à Teahupo'o


Kauli Vaast était tout près de ramener le trophée à la maison l'an passé. (Photo : AFP)
Kauli Vaast était tout près de ramener le trophée à la maison l'an passé. (Photo : AFP)
À la veille de la Shiseido Tahiti Pro 2023, dont la waiting period se tiendra du 11 au 20 août, l'heure est à la concentration pour les surfeurs du tour pro. Dernière étape qualificative pour les finales du Top 5 à Trestles, en Californie, ainsi que pour les Jeux olympiques de Paris 2024, l'épreuve de Teahupo'o décidera du sort de bon nombre d'athlètes. Pour les Tahitiens, l'heure de la revanche a sonné.
 
Titre mondial, qualification pour les Jeux olympiques (JO) ou simple prestige de soulever le trophée de la Tahiti Pro, les enjeux ne manquent pas pour les pensionnaires du World championship tour (WCT). Dernière épreuve du calendrier professionnel, la Shiseido Tahiti Pro scelle le sort des surfeurs en quête de gloire. Et dans cette course aux titres, les athlètes devront engranger le maximum de points possibles sur l'épreuve tahitienne, afin de valider leur place dans le Top 5 et participer aux finales de la Rip Curl Pro Trestles, en Californie, le mois prochain. À un an des JO, l'événement constitue également la dernière occasion pour les différents surfeurs internationaux d'obtenir le fameux sésame et de pratiquer la vague dans le contexte de la compétition. Une chose est sûre : le monde du surf aura les yeux rivés sur la Presqu'île de Tahiti dès ce vendredi et jusqu’au 20 août.
 
La course au titre mondial 2023
 
Confortablement installés en tête du classement provisoire, le Brésilien champion du monde en titre, Filipe Toledo, ainsi que le Californien Griffin Colapinto ont déjà validé leur place dans le Top 5 et sont sûrs de jouer le titre mondial à Trestles. Peu d'enjeux donc pour les deux ténors du classement, qui prendront tout de même plaisir à pratiquer la vague avec seulement un autre compétiteur à l'eau. En revanche, Ethan Ewing, pourtant classé numéro 2 mondial, doit déclarer forfait pour la fin de saison et ne jouera pas le titre cette année. L'Australien s'étant sévèrement blessé lors d'une session d'échauffement à Teahupo'o. Un forfait qui profite au Tahitien Mihimana Braye, qui fera ses grands débuts dans le main event.
 
Respectivement 4e et 5e mondial avant le lancement de la Shiseido Tahiti Pro 2023, les Brésiliens Joao Chianca et Yago Dora auront fort à faire pour maintenir leur place dans le Top 5. Derrière eux, pas moins de six surfeurs, et pas des moindres, ont encore la possibilité de jouer les trouble-fêtes : Gabriel Medina, John John Florence, Jack Robinson, Leonardo Fioravanti, Ryan Callinan et Connor O'Leary. Une horde d'experts de la vague de Teahupo'o qu'il sera difficile de contenir si la mâchoire de la Presqu'île montre ses crocs.
 
Du côté du tableau féminin, moins de suspense, puisqu'il ne reste qu'une seule place à pourvoir pour les finales de Trestles. Carissa Moore, Tyler Wright, Caroline Marks et Molly Picklum ayant déjà validé leur ticket pour la Californie le mois prochain, grâce à un solide début de saison. Caitlin Simmers, actuel numéro 5 mondial, devra s'assurer d'accéder aux phases finales de la Shiseido Tahiti Pro 2023 pour barrer la route à Lakey Peterson, Stephanie Gilmore, Tatiana Weston Webb et Gabriela Bryan, toutes potentiellement qualifiables à l'issue de l'épreuve tahitienne.
 
Le grand retour des favoris
 
Cette édition de la Tahiti Pro est aussi et surtout marquée par le grand retour des spécialistes de la vague. En effet, le Brésilien Gabriel Medina, triple champion du monde de surf (2014-2018-2021) et double vainqueur à Teahupo'o (2014 et 2018), revient sur le spot de la Presqu'île pour la première fois en quatre ans. Idem pour le double champion du monde hawaiien, John John Florence, qui ne s'est pas illustré à Teahupo'o durant ces cinq dernières années, en raison de blessures répétées. Les deux surfeurs, qui ont largement contribué à l'essor du surf à l'échelle mondiale ces dix dernières années, auront à cœur de rappeler qu'ici, ils sont toujours les patrons. Ils trouveront cependant sur leur chemin un certain Kelly Slater. Celui que l'on nomme “The G.O.A.T” (the greatest of all time) affiche des statistiques toujours inégalées, à 51 ans, sur le spot de Hava'e : 11 titres de champion du monde, 18 participations à l'épreuve de Teahupo'o dont sept finales et cinq victoires. Et l'Américain, malgré son âge, reste parmi les meilleurs sur l'épreuve tahitienne.
 
Chez les femmes, si la quintuple championne du monde, Carissa Moore, a montré par le passé de belles qualités techniques dans le tube, les favorites restent néanmoins Tyler Wright, Caroline Marks et Tatiana Weston Webb.
 
Dernière chance pour les JO
 
Il existe deux voies qualificatives pour participer aux Jeux olympiques. D'un côté, il y a les World Surfing Games, organisés par l'International Surfing Association (ISA) et où nos fiers représentants, Kauli Vaast et Vahine Fierro, ont réussi à décrocher leur qualification. Puis il y a le championnat du monde professionnel, géré par la World Surf League (WSL), qui octroie aux deux meilleurs athlètes d'un pays leur ticket pour les Jeux. Si à ce jour, une poignée de surfeurs ont obtenu leur qualification, la Shiseido Tahiti Pro 2023 pourrait bien redistribuer les cartes. À l'exemple du Brésilien Joao Chianca, provisoirement qualifié, mais qui est mathématiquement à la portée de ses compatriotes Yago Dora et Gabriel Medina au classement WSL. Du côté des surfeuses, même scénario : Caroline Marks, deuxième athlète provisoirement qualifiée pour les États-Unis, pourrait bien voir ses rêves chamboulés en cas de contre-performance, au profit de Caitlin Simmers ou Lakey Peterson.
 
L'escadron tahitien
 
Ce n'est pas la première fois que cinq Tahitiens participent au main event, en revanche, il se pourrait bien qu'il s'agisse du meilleur contingent que l'on n’ait jamais envoyé au front. Comme Manoa Drollet avant lui, le jeune Kauli Vaast a prouvé l'an passé qu'une victoire à Teahupo'o est tout à fait possible. Le ‘aito, originaire de Vairao, s'était incliné de peu en finale face au Brésilien Miguel Pupo. Et cette année, le jeune prodige pourra compter sur le soutien et la présence de deux autres gros calibres du surf local : Matahi Drollet et Mihimana Braye. Chez les filles, Vahine Fierro et Aelan Vaast mèneront la charge, les deux surfeuses excellant sur les gauches tubulaires de Hava'e. Avec une telle équipe, il est permis de rêver grand cette année.

Si les vagues sont moins bonnes cette année, nul doute que Vahine Fierro saura s'adapter. (Photo : AFP)
Si les vagues sont moins bonnes cette année, nul doute que Vahine Fierro saura s'adapter. (Photo : AFP)

Rédigé par Wendy Cowan le Jeudi 10 Août 2023 à 18:21 | Lu 1749 fois