Chef de projet au sein de l'APSP, Philippe Biarez regrette que la problématique des femmes enceintes des îles ne suscite pas plus l'intérêt des diverses institutions du Pays.
Tahiti, le 25 novembre 2024 - Elles sont environ une centaine par an à venir sur Tahiti afin d'accoucher. Les femmes enceintes des îles ne bénéficient cependant que de peu de soutien des diverses institutions du Pays à leur arrivée. Prise en charge, logement, nourriture, soutien moral et affectif, tout manque. Une situation inacceptable selon l'Association Partage Santé Pacifique (APSP) qui organise ce vendredi 29 novembre, de 7h30 à 13 heures au parc Paofai, une journée dédiée à ces femmes.
“Les femmes enceintes des îles arrivent très souvent à Tahiti trois à cinq semaines avant l'accouchement et restent encore un mois après”, témoigne Philippe Biarez, médecin et chef de projet au sein de l'Association Partage Santé Pacifique (APSP). “Hélas, une fois qu'elles arrivent ici, elles peinent à se loger et ne disposent que de très peu de moyens. Les places à l'Hospitel sont rares et c'est le seul endroit où le repas est compris. Dans le cas contraire, ces dernières ne disposent que d'une aide de 6 000 francs par jour, octroyée par la CPS, afin de pouvoir se loger mais sans prise en charge d'un accompagnant, ni d'un repas. Et aujourd'hui, à ce prix, les logements sont précaires. Ces femmes se retrouvent parfois à loger dans des garages.” Un scénario invraisemblable mais bien réel, passé sous silence par les premières concernées : “Ces femmes n'en parlent jamais, elles sont timides et ne veulent pas déranger”, regrette taote Biarez, témoin privilégié de situations parfois inconcevables : “J'ai vu des femmes des Tuamotu emprunter de l'argent afin de pouvoir louer un Airbnb. C'est inadmissible d'en arriver là aujourd'hui, surtout dans un pays comme le nôtre.”
L'APSP regrette qu'aucune institution du Pays – santé, social, CPS – ou associative ne rende visite ou accompagne ces femmes durant leur séjour à Tahiti qui peut durer jusqu'à deux mois : “Leur isolement est également affectif, n'ayant que très peu de relations avec leurs familles éloignées de Tahiti, ni de moyens financiers suffisants pour communiquer avec leurs proches et leurs enfants restés dans les îles. Cette situation est une source de souffrance morale et sociale, qui peut avoir des conséquences négatives sur la grossesse, l'accouchement et le lien mère-enfant.” Interrogée sur de potentielles mesures à mettre en œuvre rapidement, l'association est catégorique : “Il faudrait une meilleure prise en charge, rajouter des allocations repas, trouver de nouvelles structures d'accueil puisqu'aujourd'hui, l'offre en hébergement ne cesse de diminuer.”
En attendant, l'APSP, en partenariat avec l'association Naître en Polynésie, organise ce vendredi 29 novembre au parc Paofai une journée dédiée à ces femmes trop souvent oubliées. L'objectif : offrir aux femmes enceintes des îles et aux mamans venant d'accoucher des activités de bien-être axées sur les pratiques traditionnelles de soin pour femmes enceintes. L'association compte également profiter de l'événement pour constituer des groupes de discussions afin d'écouter et recenser les besoins et les ressentis de ces femmes et de les présenter aux différentes autorités également conviées à cette journée. Un appel aux dons financiers et bons d'achat est également lancé par l'association afin de pouvoir fournir à ces futures mamans ce dont elles auraient besoin pour l'accueil de leur bébé : https://www.helloasso.com/associations/association-partage-sante-pacifique.
“Les femmes enceintes des îles arrivent très souvent à Tahiti trois à cinq semaines avant l'accouchement et restent encore un mois après”, témoigne Philippe Biarez, médecin et chef de projet au sein de l'Association Partage Santé Pacifique (APSP). “Hélas, une fois qu'elles arrivent ici, elles peinent à se loger et ne disposent que de très peu de moyens. Les places à l'Hospitel sont rares et c'est le seul endroit où le repas est compris. Dans le cas contraire, ces dernières ne disposent que d'une aide de 6 000 francs par jour, octroyée par la CPS, afin de pouvoir se loger mais sans prise en charge d'un accompagnant, ni d'un repas. Et aujourd'hui, à ce prix, les logements sont précaires. Ces femmes se retrouvent parfois à loger dans des garages.” Un scénario invraisemblable mais bien réel, passé sous silence par les premières concernées : “Ces femmes n'en parlent jamais, elles sont timides et ne veulent pas déranger”, regrette taote Biarez, témoin privilégié de situations parfois inconcevables : “J'ai vu des femmes des Tuamotu emprunter de l'argent afin de pouvoir louer un Airbnb. C'est inadmissible d'en arriver là aujourd'hui, surtout dans un pays comme le nôtre.”
L'APSP regrette qu'aucune institution du Pays – santé, social, CPS – ou associative ne rende visite ou accompagne ces femmes durant leur séjour à Tahiti qui peut durer jusqu'à deux mois : “Leur isolement est également affectif, n'ayant que très peu de relations avec leurs familles éloignées de Tahiti, ni de moyens financiers suffisants pour communiquer avec leurs proches et leurs enfants restés dans les îles. Cette situation est une source de souffrance morale et sociale, qui peut avoir des conséquences négatives sur la grossesse, l'accouchement et le lien mère-enfant.” Interrogée sur de potentielles mesures à mettre en œuvre rapidement, l'association est catégorique : “Il faudrait une meilleure prise en charge, rajouter des allocations repas, trouver de nouvelles structures d'accueil puisqu'aujourd'hui, l'offre en hébergement ne cesse de diminuer.”
En attendant, l'APSP, en partenariat avec l'association Naître en Polynésie, organise ce vendredi 29 novembre au parc Paofai une journée dédiée à ces femmes trop souvent oubliées. L'objectif : offrir aux femmes enceintes des îles et aux mamans venant d'accoucher des activités de bien-être axées sur les pratiques traditionnelles de soin pour femmes enceintes. L'association compte également profiter de l'événement pour constituer des groupes de discussions afin d'écouter et recenser les besoins et les ressentis de ces femmes et de les présenter aux différentes autorités également conviées à cette journée. Un appel aux dons financiers et bons d'achat est également lancé par l'association afin de pouvoir fournir à ces futures mamans ce dont elles auraient besoin pour l'accueil de leur bébé : https://www.helloasso.com/associations/association-partage-sante-pacifique.