Nairobi, Kenya | AFP | mardi 08/08/2017 - Les Kényans votaient mardi en masse et sans incident notable pour des élections générales âprement disputées, dont une présidentielle serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival de l'opposition Raila Odinga.
A travers le pays, des files d'attentes parfois longues de plusieurs centaines de mètres et les témoignages d'électeurs ayant passé la nuit devant les bureaux de vote attestaient d'une ferveur démocratique que les accusations de fraudes lors des précédentes élections n'ont pas entamée.
"J'espère que cette élection permettra de changer la manière dont nous faisons de la politique, j'espère que la corruption quittera le pays", a déclaré à l'AFP Mary Wangu, 42 ans, venue voter pour Raila Odinga dans un bureau de vote du centre de Nairobi. Comme de nombreux autres Kényans pauvres, Mme Wangu assure avoir souffert de la hausse du coût des denrées alimentaires sous Kenyatta.
Non loin de là, à Parklands, un quartier de Nairobi dans lequel habitent de nombreux Kényans d'origine indienne, Sashikat Bhaga est venu voter Kenyatta: "il a fait un boulot fantastique, il a amélioré les communications, construit des routes et des infrastructures".
Quelques uns des 41.000 bureaux de vote ont ouvert avec un peu de retard, suscitant la grogne de certains électeurs et par endroits de petits mouvements de foule, et un employé de la commission électorale a été interpellé à Mombasa pour avoir distribué trop de bulletins de vote, mais le scrutin se déroulait globalement dans le calme.
Surtout, malgré quelques problèmes localisés liés à l'identification biométrique des électeurs, le système électronique qui avait déjà largement flanché en début d'après-midi lors du scrutin de 2013, semblait fonctionner normalement. Cette défaillance avait forcé la commission à basculer sur le système manuel, alimentant les accusations de fraude électorale.
Pour de nombreux observateurs, la crédibilité du scrutin repose sur la fiabilité du système biométrique et de transmission électronique des résultats.
Quelque 19,6 millions d'électeurs sont appelés à départager Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya indépendant, et Raila Odinga, vétéran de la politique kényane, candidat pour la quatrième et probablement dernière fois à la présidentielle.
Les deux hommes ont voté peu avant midi, se disant tous deux confiants dans leur victoire.
Pendant ce temps, les rues habituellement bondées de Nairobi étaient désertes, les magasins et restaurants pour la plupart fermés, alors que dans la région reculée de Pokot Ouest (nord-ouest), une femme a accouché pendant qu'elle faisait la queue pour aller voter.
M. Odinga, 72 ans, a accusé le pouvoir de vouloir truquer l'élection tout au long d'une campagne acrimonieuse qui a fait ressurgir le spectre des violences électorales de 2007-2008 - les pires enregistrées dans cette ex-colonie britannique depuis son accession à l'indépendance en 1963 - qui avaient fait au moins 1.100 morts et plus de 600.000 déplacés.
Venu voter dans le bidonville de Kibera, Tom Mboya, 43 ans, espérait que le Kenya ne replongerait pas dans la violence: "c'est la démocratie, il n'y a pas besoin de violence, rentrons chez nous en paix".
Mais c'est bien la présidentielle, réédition de l'affiche de 2013, qui suscite le plus de passions. Les sondages, quelque peu discordants, augurent d'un duel serré.
Un second tour entre les deux hommes est techniquement possible mais jugé peu probable, les instituts de sondages créditant les six autres petits candidats d'à peine 1% des voix au total.
Le vote au Kenya se joue plus sur des sentiments d'appartenance ethnique que sur des programmes, et MM. Kenyatta (un Kikuyu) et Odinga (un Luo) ont mis sur pied deux puissantes alliances électorales. La capacité de chaque camp à mobiliser ses supporteurs sera une des clés du scrutin.
M. Kenyatta, 55 ans, et son vice-président William Ruto (un Kalenjin) ont mis en avant leur bilan économique: depuis 2013, le pays a aligné des taux de croissance à plus de 5% et développé ses infrastructures, dont la nouvelle ligne ferroviaire entre Nairobi et le port de Mombasa, sur l'océan Indien.
Raila Odinga a dénigré ce bilan et s'est de nouveau posé comme le garant d'une croissance économique mieux partagée.
Le scrutin a donné lieu au déploiement sans précédent de plus de 150.000 membres des forces de sécurité. A Nairobi, les bureaux de vote étaient solidement encadrés tandis que dans la ville, des petits groupes de policiers étaient visibles aux carrefours des grands axes.
A travers le pays, des files d'attentes parfois longues de plusieurs centaines de mètres et les témoignages d'électeurs ayant passé la nuit devant les bureaux de vote attestaient d'une ferveur démocratique que les accusations de fraudes lors des précédentes élections n'ont pas entamée.
"J'espère que cette élection permettra de changer la manière dont nous faisons de la politique, j'espère que la corruption quittera le pays", a déclaré à l'AFP Mary Wangu, 42 ans, venue voter pour Raila Odinga dans un bureau de vote du centre de Nairobi. Comme de nombreux autres Kényans pauvres, Mme Wangu assure avoir souffert de la hausse du coût des denrées alimentaires sous Kenyatta.
Non loin de là, à Parklands, un quartier de Nairobi dans lequel habitent de nombreux Kényans d'origine indienne, Sashikat Bhaga est venu voter Kenyatta: "il a fait un boulot fantastique, il a amélioré les communications, construit des routes et des infrastructures".
Quelques uns des 41.000 bureaux de vote ont ouvert avec un peu de retard, suscitant la grogne de certains électeurs et par endroits de petits mouvements de foule, et un employé de la commission électorale a été interpellé à Mombasa pour avoir distribué trop de bulletins de vote, mais le scrutin se déroulait globalement dans le calme.
Surtout, malgré quelques problèmes localisés liés à l'identification biométrique des électeurs, le système électronique qui avait déjà largement flanché en début d'après-midi lors du scrutin de 2013, semblait fonctionner normalement. Cette défaillance avait forcé la commission à basculer sur le système manuel, alimentant les accusations de fraude électorale.
Pour de nombreux observateurs, la crédibilité du scrutin repose sur la fiabilité du système biométrique et de transmission électronique des résultats.
- Truquer l'élection -
Quelque 19,6 millions d'électeurs sont appelés à départager Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya indépendant, et Raila Odinga, vétéran de la politique kényane, candidat pour la quatrième et probablement dernière fois à la présidentielle.
Les deux hommes ont voté peu avant midi, se disant tous deux confiants dans leur victoire.
Pendant ce temps, les rues habituellement bondées de Nairobi étaient désertes, les magasins et restaurants pour la plupart fermés, alors que dans la région reculée de Pokot Ouest (nord-ouest), une femme a accouché pendant qu'elle faisait la queue pour aller voter.
M. Odinga, 72 ans, a accusé le pouvoir de vouloir truquer l'élection tout au long d'une campagne acrimonieuse qui a fait ressurgir le spectre des violences électorales de 2007-2008 - les pires enregistrées dans cette ex-colonie britannique depuis son accession à l'indépendance en 1963 - qui avaient fait au moins 1.100 morts et plus de 600.000 déplacés.
Venu voter dans le bidonville de Kibera, Tom Mboya, 43 ans, espérait que le Kenya ne replongerait pas dans la violence: "c'est la démocratie, il n'y a pas besoin de violence, rentrons chez nous en paix".
- Alliance ethnique -
Outre la présidentielle, les électeurs doivent élire leurs députés, sénateurs, gouverneurs, élus locaux et représentantes des femmes à l'Assemblée. Les bureaux de vote doivent fermer à 17H00 (14H00 GMT), sauf ceux ayant ouvert en retard, et la commission électorale dispose de 7 jours pour annoncer le vainqueur mais de premiers résultats provisoires sont normalement attendus mercredi.Mais c'est bien la présidentielle, réédition de l'affiche de 2013, qui suscite le plus de passions. Les sondages, quelque peu discordants, augurent d'un duel serré.
Un second tour entre les deux hommes est techniquement possible mais jugé peu probable, les instituts de sondages créditant les six autres petits candidats d'à peine 1% des voix au total.
Le vote au Kenya se joue plus sur des sentiments d'appartenance ethnique que sur des programmes, et MM. Kenyatta (un Kikuyu) et Odinga (un Luo) ont mis sur pied deux puissantes alliances électorales. La capacité de chaque camp à mobiliser ses supporteurs sera une des clés du scrutin.
M. Kenyatta, 55 ans, et son vice-président William Ruto (un Kalenjin) ont mis en avant leur bilan économique: depuis 2013, le pays a aligné des taux de croissance à plus de 5% et développé ses infrastructures, dont la nouvelle ligne ferroviaire entre Nairobi et le port de Mombasa, sur l'océan Indien.
Raila Odinga a dénigré ce bilan et s'est de nouveau posé comme le garant d'une croissance économique mieux partagée.
Le scrutin a donné lieu au déploiement sans précédent de plus de 150.000 membres des forces de sécurité. A Nairobi, les bureaux de vote étaient solidement encadrés tandis que dans la ville, des petits groupes de policiers étaient visibles aux carrefours des grands axes.