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Les Jeux olympiques vers le wipe-out?


La ministre des Sports n'a pas hésité, hier, à aborder la question du maintien de l'organisation de l'épreuve olympique de surf 2024 à Teahupo'o. (Photos : Greg Boissy)
La ministre des Sports n'a pas hésité, hier, à aborder la question du maintien de l'organisation de l'épreuve olympique de surf 2024 à Teahupo'o. (Photos : Greg Boissy)
Tahiti, le 16 mai 2023. Interrogée sur le site de Teahupo'o, la nouvelle ministre des Sports, Nahema Temarii, a lancé, ce mardi, un pavé dans la passe de Hava'e. Et si la Polynésie se désistait de l'organisation de l'épreuve olympique de surf en 2024 ?
 
Et si les épreuves de surf aux Jeux olympiques 2024 à Teahupo'o étaient finalement déplacées hors Polynésie ? Cette question que de plus en plus de monde se pose au regard des retards dans les travaux, du manque d'hébergements pour les délégations et des récentes intempéries qui ont ravagé le site et les habitations environnantes a été abordée hier par la nouvelle ministre des Sports, Nahema Temarii. “Soit on assume, soit il faudra se résoudre à les organiser dans une autre ville”, a-t-elle expliqué.

En effet, en plus des contraintes techniques et financières, la population du PK 0 n'a jamais été très enjouée à l'idée d'accueillir ces épreuves olympiques. “On connaît notre population”, a-t-elle poursuivi. “Quand les gens ont peur et qu'ils émettent des objections, c'est qu'il y a des raisons.”

“Assumer les conséquences”

Alors que le comité d'organisation, de son côté, peine à trouver des personnes localement pour pourvoir aux CDD qui seront proposés dans le cadre de cette grande manifestation sportive, la ministre, même si elle continue à y croire, avance désormais la possibilité de “révoquer” l'organisation des jeux. “Si on révoque ces Jeux, il va falloir assumer les conséquences, et elles seront financières. La première option, c'est qu'on maintienne l'événement et qu'on en fasse un succès populaire. La deuxième option, c'est qu'on révoque les Jeux. Clairement, le président (Moetai Brotherson, NDLR) hier, en pré-conseil des ministres, a exclu cette option. Maintenant, il demande de voir l'ensemble des ministres impliqués dans ce dossier. L'intérêt général doit passer avant tout. On sera prêt. Tout est planifié, tout est prévu. On a pris du retard, mais on a encore de la marge.”

Mais de combien de marge, et surtout quelle est encore l'envie de la Polynésie française pour l'organisation de cette épreuve ? La flamme olympique ne risque-t-elle pas de s'éteindre dans l'eau agitée de la passe de Hava'e ?

Rédigé par Bertrand Prévost le Mardi 16 Mai 2023 à 17:56 | Lu 6607 fois