Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 06/07/2017 - C'est le cauchemar des habitants de l'Alaska: se retrouver à portée d'un missile nord-coréen. Cette semaine il s'est réalisé avec le lancement historique par Pyongyang d'un engin intercontinental, interrogeant la capacité de l'Amérique à contrer une telle attaque.
Les 750.000 habitants de cet Etat américain ont appris mardi que la Corée du Nord avait mené un essai de missile intercontinental qui s'est certes écrasé en mer du Japon, mais avait une portée de plus de 5.500 kilomètres, suffisante pour atteindre ses côtes.
"Nous avons confiance dans notre capacité à nous défendre contre la menace limitée, naissante, qui est présente", a affirmé mercredi Jeff Davis, le porte-parole du Pentagone. Du moins pour le moment, grâce notamment au système américain antimissiles déployé en Corée du Sud.
Mais d'autres observateurs sont ébranlés par l'accélération du programme d'armement de Kim Jong-Un et sa détermination à équiper ce genre de missile à longue portée (ICBM) d'une tête nucléaire.
"Maintenant plus que jamais, il est impératif que les Alaskiens et le reste du pays soient prêts", a tweeté le sénateur de l'Alaska Dan Sullivan, qui soutient un texte de loi demandant d'étendre les systèmes antimissiles.
L'Alaska abrite un élément clé de ce système de défense.
Il s'agit du système GMD (Ground-based Defence Midcourse) actuellement installé à Fort Greely. Un autre se trouve sur la base aérienne Vandenberg en Californie.
Le GMD sera équipé à la fin de l'année de 44 missiles d'interception. Et si le texte de loi est adopté, 28 missiles supplémentaires seront installés à Fort Greely.
Un des auteurs de cette proposition de loi, nommée Advancing America's Missile Defense Act, l'élu de l'Alaska Don Young, pense que les "actions récentes de la Corée du Nord, un régime irrationnel et véreux, montrent l'importance de systèmes de défense antimissiles en Alaska".
Le scénario catastrophe consistant à devoir arrêter un missile nucléaire au moment de son retour dans l'atmosphère a été testé en mai, lorsque les militaires américains ont intercepté pour la première fois un ICBM, grâce à un tir depuis la base Vandenberg.
Le missile a traversé l'atmosphère terrestre avant de déployer son "véhicule de destruction exo-atmosphérique" qui a ensuite détruit sa cible. Un tir équivalant, selon le Pentagone, à tirer sur une balle de pistolet avec une autre balle, mais à des vitesses beaucoup plus élevées.
Mais cet intercepteur pourrait aussi être anéanti par un barrage de missiles ennemis.
C'est pourquoi Joel Wit, co-fondateur de l'organisation 38 North de l'institut sur la Corée du Nord de l'université Johns Hopkins, n'a pas entièrement confiance dans les capacités antimissiles des Etats-Unis.
Il pense qu'il y a un risque que Kim Jong-Un construise suffisamment de missiles pour anéantir les défenses américaines et que l'un d'entre eux perce le filet de sécurité par un phénomène de "fuite".
"Dans un conflit, une fuite d'armes nucléaires n'est pas une bonne chose", affirme à l'AFP M. Wit.
Cet expert, qui prédisait que la Corée du Nord n'était pas capable de déployer de missiles nucléaires à longue portée avant 2020, juge désormais "possible que les Nord-Coréens déploient (ces missiles) beaucoup plus tôt et provoquent un effet de surprise".
Les spécialistes ne pensent pas que le régime communiste soit déjà capable de miniaturiser une tête nucléaire pour la mettre sur un ICBM, contrairement aux assertions du leader nord-coréen.
Mais "ils travaillent clairement dessus", selon le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.
Outre le GMD, les Etats-Unis et leurs alliés disposent du système de défense antimissiles AEGIS, qui équipe notamment des navires américains et japonais et peut envoyer des données précises aux installations du GMD grâce à des radars sophistiqués.
Pourtant le vice-amiral à la retraite Pete Daly, qui dirige l'Institut naval des Etats-Unis, estime qu'AEGIS aura un jour une capacité limitée pour intercepter des missiles intercontinentaux.
"Ces personnes travaillent sur des capacités et il y a un certain progrès", met-il en garde.
Les Etats-Unis ont certes commencé à déployer leur système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en Corée du Sud, capable de détruire des missiles de courte et moyenne portée en fin de vol.
Mais ce déploiement a provoqué la colère de la Chine, qui estime qu'il va déstabiliser davantage la région.
Enfin les Etats-Unis et leurs alliés japonais et sud-coréen disposent de batteries d'interception de missiles (Patriot Advanced Capability-3) mais qui sont d'abord conçues pour la région et auraient elles aussi un effet limité.
Les 750.000 habitants de cet Etat américain ont appris mardi que la Corée du Nord avait mené un essai de missile intercontinental qui s'est certes écrasé en mer du Japon, mais avait une portée de plus de 5.500 kilomètres, suffisante pour atteindre ses côtes.
"Nous avons confiance dans notre capacité à nous défendre contre la menace limitée, naissante, qui est présente", a affirmé mercredi Jeff Davis, le porte-parole du Pentagone. Du moins pour le moment, grâce notamment au système américain antimissiles déployé en Corée du Sud.
Mais d'autres observateurs sont ébranlés par l'accélération du programme d'armement de Kim Jong-Un et sa détermination à équiper ce genre de missile à longue portée (ICBM) d'une tête nucléaire.
"Maintenant plus que jamais, il est impératif que les Alaskiens et le reste du pays soient prêts", a tweeté le sénateur de l'Alaska Dan Sullivan, qui soutient un texte de loi demandant d'étendre les systèmes antimissiles.
- Régime 'irrationnel' -
L'Alaska abrite un élément clé de ce système de défense.
Il s'agit du système GMD (Ground-based Defence Midcourse) actuellement installé à Fort Greely. Un autre se trouve sur la base aérienne Vandenberg en Californie.
Le GMD sera équipé à la fin de l'année de 44 missiles d'interception. Et si le texte de loi est adopté, 28 missiles supplémentaires seront installés à Fort Greely.
Un des auteurs de cette proposition de loi, nommée Advancing America's Missile Defense Act, l'élu de l'Alaska Don Young, pense que les "actions récentes de la Corée du Nord, un régime irrationnel et véreux, montrent l'importance de systèmes de défense antimissiles en Alaska".
Le scénario catastrophe consistant à devoir arrêter un missile nucléaire au moment de son retour dans l'atmosphère a été testé en mai, lorsque les militaires américains ont intercepté pour la première fois un ICBM, grâce à un tir depuis la base Vandenberg.
Le missile a traversé l'atmosphère terrestre avant de déployer son "véhicule de destruction exo-atmosphérique" qui a ensuite détruit sa cible. Un tir équivalant, selon le Pentagone, à tirer sur une balle de pistolet avec une autre balle, mais à des vitesses beaucoup plus élevées.
- 'Fuite' de missile -
Mais cet intercepteur pourrait aussi être anéanti par un barrage de missiles ennemis.
C'est pourquoi Joel Wit, co-fondateur de l'organisation 38 North de l'institut sur la Corée du Nord de l'université Johns Hopkins, n'a pas entièrement confiance dans les capacités antimissiles des Etats-Unis.
Il pense qu'il y a un risque que Kim Jong-Un construise suffisamment de missiles pour anéantir les défenses américaines et que l'un d'entre eux perce le filet de sécurité par un phénomène de "fuite".
"Dans un conflit, une fuite d'armes nucléaires n'est pas une bonne chose", affirme à l'AFP M. Wit.
Cet expert, qui prédisait que la Corée du Nord n'était pas capable de déployer de missiles nucléaires à longue portée avant 2020, juge désormais "possible que les Nord-Coréens déploient (ces missiles) beaucoup plus tôt et provoquent un effet de surprise".
Les spécialistes ne pensent pas que le régime communiste soit déjà capable de miniaturiser une tête nucléaire pour la mettre sur un ICBM, contrairement aux assertions du leader nord-coréen.
Mais "ils travaillent clairement dessus", selon le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.
- Capacité limitée -
Outre le GMD, les Etats-Unis et leurs alliés disposent du système de défense antimissiles AEGIS, qui équipe notamment des navires américains et japonais et peut envoyer des données précises aux installations du GMD grâce à des radars sophistiqués.
Pourtant le vice-amiral à la retraite Pete Daly, qui dirige l'Institut naval des Etats-Unis, estime qu'AEGIS aura un jour une capacité limitée pour intercepter des missiles intercontinentaux.
"Ces personnes travaillent sur des capacités et il y a un certain progrès", met-il en garde.
Les Etats-Unis ont certes commencé à déployer leur système THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en Corée du Sud, capable de détruire des missiles de courte et moyenne portée en fin de vol.
Mais ce déploiement a provoqué la colère de la Chine, qui estime qu'il va déstabiliser davantage la région.
Enfin les Etats-Unis et leurs alliés japonais et sud-coréen disposent de batteries d'interception de missiles (Patriot Advanced Capability-3) mais qui sont d'abord conçues pour la région et auraient elles aussi un effet limité.