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Le retour de la polémique sur les “non originaires” à la DTPN


Tahiti le 07 février 2023 – Comme un air de campagne des législatives… Quatre fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la police nationale non originaires (de Polynésie)” doivent prendre leur fonction à la direction territoriale de la police nationale (DTPN). Dans un courrier envoyé au haut-commissaire la semaine dernière, le député Tavini Tematai Le Gayic met en avant la loi relative au CIMM qui donne la priorité aux originaires dudit territoire.

Sept mois après la mobilisation syndicale -menée par FO Unité SGP Police- et politique menée en pleine campagne des législatives à Papeete contre la mutation de sept policiers métropolitains à la direction territoriale de la police nationale (DTPN), le député Tavini Tematai Le Gayic s'est élevé la semaine dernière contre sept nouvelles mutations identiques. Tahiti Infos s’est procuré le courrier adressé par le député au haut-commissaire le 31 janvier dernier. Le parlementaire s'y offusque des mouvements dits 'profilés' de fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la police nationale”, mais surtout “non originaires” du fenua. L'an dernier, la polémique sur la venue de sept fonctionnaires métropolitains à la DTPN au détriment de potentiels candidats polynésiens attendant leur retour de métropole avait débouché sur un réexamen des dossiers de candidature. Finalement, trois candidats originaires de Polynésie française avaient été intégrés aux mutations et un concours local CEAPF avait été annoncé.
 
Cette fois-ci, ce ne sont pas sept fonctionnaires de police métropolitains, comme l'écrit le député Tematai Le Gayic dans son courrier, mais bien quatre policiers qui doivent prendre leur poste très prochainement à la DTPN. Tous sont spécialisés dans les investigations financières. Tematai Le Gayic soutient dans son courrier qu’un concours CEAPF avec formation qualifiante pour les postes spéciaux à pourvoir” devrait être organisé en lieu et place de ces recrutements. Il s’interroge sur le fait que cette voie de recrutement n’ait pas été choisie”. Renseignements pris, les fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application de la police nationale, ou plus communément les officiers de police judiciaire (OPJ), doivent suivre une formation de six mois après concours. Formation qui peut être faite en Polynésie dans les domaines des stupéfiants, des violences intrafamiliales, ou encore de la délinquance financière.
 

CIMM

Le député rappelle enfin dans son courrier l’article 4 de la loi de 1984 ayant trait aux mutations et notamment au fameux “centre des intérêts matériels et moraux” (CIMM) qui “permet de donner priorité en matière d’affectation aux fonctionnaires originaires dudit territoire”. Une protection de l'emploi local trop peu respectée pour le député polynésien. Pour Tematai Le Gayic, pas question d'arguer de l’urgence” pour “justifier” ces quatre nouveaux recrutements. Il demande au haut-commissariat de produire “un état des postes et compétences nécessaires (…) sur les dix prochaines années” pour que des fonctionnaires originaires du fenua soient formés.
 
Reste que le sujet semble politiquement toujours aussi porteur en campagne électorale. Il avait notamment réussi à mobiliser largement, autonomistes comme indépendantistes, de l'opposition comme de la majorité, avant les dernières législatives. Le président du Pays, Édouard Fritch, étant même allé pendant la campagne jusqu'à annoncer un “recours” pour stopper ces affectations de métropolitains chez nous”. Recours que l'on attend toujours.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 7 Février 2023 à 21:40 | Lu 3434 fois