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Le navigateur Laurent Bourgnon reste introuvable


Laurent Bourgnon a disparu mercredi lors d'une plongée au large de Toau, aux Tuamotu
Laurent Bourgnon a disparu mercredi lors d'une plongée au large de Toau, aux Tuamotu
PAPEETE, 25 juin 2015 - Les recherches engagées mercredi pour localiser Laurent Bourgnon, porté disparu au large de l'atoll de Toau dans l'archipel des Tuamotu, se poursuivent jeudi avec le renfort d'un avion militaire Gardian.

Les moyens nautiques actuellement sur place sont composés de deux bateaux supports de club de plongée de Toau, d'un bateau de la Fédération d’entraide polynésienne de secours en mer (FEPSEM), de l’embarcation de secours de l’aéroport de Fakarava et des deux embarcations annexes qui équipent le bateau de Laurent Bourgnon.

Les recherchent se sont poursuivies mercredi soir jusqu’à 20 h 35 avec l’hélicoptère inter-administration Dauphin équipé de moyens de vision nocturne et n’ont pour l'heure pas permis de retrouver le navigateur franco-suisse. L’hélicoptère a repris les recherches aériennes au lever du jour jeudi avec le soutien d'un Gardian des forces armées de Polynésie française.

Dès 6 heures, jeudi matin, plusieurs embarcations en complément des moyens déjà engagés mercredi, ont rejoint la zone de recherche à la demande du centre des secours en mer (MRCC), qui se charge de la coordination des opérations.

Le MRCC a élargi la zone de recherche également à l’extérieur du lagon et couvre une superficie de 10 nautiques par 20 nautiques (soit environ 20 km sur 40 km).

Le navigateur franco-suisse Laurent Bourgnon, porté disparu après une plongée dans l'archipel des Tuamotu, est l'un des grands noms de la course au large, une discipline qu'il a dominée dans les années 1990.

Bourgnon, 49 ans, effectuait une croisière privée à bord de son navire avec plusieurs passagers. Ils avaient choisi de plonger près de Toau, un atoll proche de Fakarava, qui compte parmi les sites les plus renommés au monde.

La plongée aurait eu lieu dans le lagon, mais à proximité de la passe Est de Toau, où les courants peuvent être forts.

A l'issue de cette plongée, les autres passagers du bateau l'ont attendu en vain. "Il semble que les croisiéristes sont partis plonger avec le moniteur, tandis que Laurent Bourgnon est parti seul de son côté", a expliqué à l'AFP Marie Baville, directrice de cabinet du haut-commissariat.

Les membres d'équipage ont eu des difficultés à joindre les secours, Laurent Bourgnon étant le seul à bien connaître les moyens de communication de bord.

A 23 heures mercredi, les recherches débutées vers 17 heures pour le retrouver n'avaient toujours rien donné, malgré deux passages de l'hélicoptère Dauphin chargé des secours, le premier en fin d'après-midi et le deuxième de nuit vers 20h30.

L’hélicoptère a repris les recherches aériennes au lever du jour jeudi avec le soutien d'un Gardian des forces armées de Polynésie française et l'appui en mer de deux bateaux supports de club de plongée de Toau, d'un bateau de la Fédération d’entraide polynésienne de secours en mer, de l’embarcation de secours de l’aéroport de Fakarava et des deux embarcations annexes du navire de Laurent Bourgnon.

Jeudi les recherches étaient simultanément menées sur un périmètre océanique de 800 km2 au Nord-est de Toau "dans des conditions de visibilité idéales" et par 6 plongeurs, à l'extérieur de la passe de Toau, confirme le commandant Jacquemin, directeur du MRCC.

Les opérations devaient se poursuivre toute la journée de jeudi à l'appui de ce dispositif de recherche. Leur poursuite fera l'objet d'une décision que les services de l'Etat prévoient de prendre en fin de journée.

Le frère cadet du navigateur franco-suisse, Yvan (43 ans), qui vient de boucler mardi à Ouistreham (Calvados) un tour du monde en catamaran de sport sans habitacle, en solitaire, vingt mois après son départ des Sables-d'Olonne (Vendée), a annoncé qu'il se rendait en Polynésie française pour participer aux recherches.

"Même si je sais que tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver Laurent, je me rends sur place (…). Je ne peux pas rester en France à ne rien faire. J’irai sur l’eau pour chercher mon frère jour et nuit, aussi longtemps qu’il y aura un espoir", a indiqué, mercredi, Yvan Bourgnon qui est attendu à Tahiti vendredi matin.

Le bateau de Laurent Bourgnon est au mouillage dans le lagon de Toau, un atoll peu fréquenté des Tuamotu. Il y faisait escale avec trois membres d'équipage et quatre croisiéristes.

Stanley Ellacott : "Laurent Bourgnon aurait pu dériver dans le courant sortant"

- Stanley Ellacott, président de la Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer
- Stanley Ellacott, président de la Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer
Stanley Ellacott est président de la Fédération d'entraide polynésienne de sauvetage en mer. Il fait le point sur les moyens mis en œuvre pour rechercher Laurent Bourgnon.

" Les recherches ont activement démarré mercredi en fin d'après-midi mais elles sont restées vaines car nous avons appris sa disparition tardivement. Sur la zone des Tuamotu, il n'y a pas de moyens de communication fiable. Le réseau VHF n'existe pas et là où ils étaient, il n'y avait pas de réseau GSM. Je pense que les plongeurs présents à bord avec lui au départ se sont aperçus de sa disparition avant midi et ils ont pu déclencher l'alerte par téléphone satellite vers 14h. On a mis en place ce jeudi matin un hélicoptère dauphin de la 35 F, un avion guardian de la 25F et 7 bateaux dont deux équipés de plongeurs de Fakarava. Certains plongeurs se sont mis à l'eau pour des recherches dans la passe de Fakahuna, les autres sont en surface. Les plongeurs qui vont aller au-delà de 30 mètres ne vont pas pouvoir rester très longtemps, après c'est du haut fond.
Les deux hypothèses retenues c'est qu'au cours de sa plongée il aurait pu dériver dans le courant sortant et ne pas avoir déclenché sa stab. Il serait resté au fond et aurait dérivé dans le courant. Deuxième hypothèse : porté par le courant, il reste conscient et remonte en tirant sa stab pour sortir hors de l'eau. Normalement, dans la passe de Fakarava et de Rangiroa, les plongeurs se mettent en amont du courant sortant et se laisse dériver. Un bateau les suit et les remonte. Là, il n'y avait pas de bateau suiveur. Il peut dériver facilement de 1,5 km à 2 km à l'heure. Les recherches continuent jusqu'à la fin d'après-midi. "



Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 25 Juin 2015 à 09:33 | Lu 3022 fois