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Le Tavini abonné à Bakou


Tahiti, le 17 juillet 2024 – Le Tavini va presque devoir prendre un abonnement pour se rendre en Azerbaïdjan. Revenus de Bakou en mai dernier, rebelote deux mois après, à l'occasion du 1er congrès des colonies françaises. Un congrès auquel assistent notamment le secrétaire général du parti Vito Maamaatuaiahutapu, et le directeur de cabinet de Tony Géros à l'assemblée, Richard Tuheiava. L'objectif est de créer une “plateforme unique” pour “vaincre le colonialisme français”, avec en toile de fond, la situation en Nouvelle-Calédonie.
 
 
Le 7 mai dernier, les membres du Tavini huiraatira invitaient la presse pour tenter de justifier leur nouvelle coopération avec le Groupe d'Initiative de Bakou (GIB), en expliquant qu'il s'agissait d'une ONG “comme une autre”, “qui lutte contre les pratiques colonialistes”. Une ONG créée l'année dernière qui sert surtout à se mettre les indépendantistes polynésiens et kanaks dans la poche dans le cadre des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaïdjan. Et ça marche.
 
Pour le Tavini, la fin justifie les moyens. Peu importe les exactions et les privations de liberté menées dans le Haut-Karabakh. On n'en parle pas. Tout est bon à prendre dès lors que cela répond à la volonté de faire accéder la Polynésie française à son indépendance. Alors Bakou est presque devenue la deuxième maison de certains cadres du parti d'Oscar Temaru.

Le drapeau de la Polynésie au lieu de celui du Tavini
 
 
C'est ainsi que Vito Maamaatuaiahutapu et Richard Tuheiava sont une fois encore dans la capitale azerbaïdjannaise qui accueille le tout premier congrès des colonies françaises ces 17 et 18 juillet. Un congrès organisé avec le soutien du GIB justement. Plus de 15 partis politiques et mouvements luttant pour l'indépendance des territoires français d'outre-mer ont été conviés. Les débats ont essentiellement tourné autour des récents événements qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie et les représentants du Tavini, pourtant très prolixes sur le sujet quand ils sont en Polynésie, n'ont pas pipé mot cette fois-ci.
 
L'idée de ce congrès est de permettre aux participants qui sont réunis pendant deux jours, de mieux s'organiser et de discuter “des moyens de coordonner les activités afin de vaincre le colonialisme français en créant une plateforme unique”, précise l'agence de presse APA (Azerbaïdjan Press Agency). Le Tavini s'est toujours défendu de mélanger les genres en affirmant mener ce combat au nom du parti uniquement. Si c'est le drapeau bleu ciel qui flottait derrière Vito Maamaatuaiahutapu lors de son dernier passage à Bakou, cette fois, c'est bien le drapeau de la Polynésie française qui tournait dans l'infographie représentée derrière le directeur exécutif du Groupe d'initiative de Bakou (Abbas Abbassov).

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 17 Juillet 2024 à 12:42 | Lu 4069 fois