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Le Pays justifie le blocage temporaire des loyers


Tahiti, le 29 février 2024 – Dans le cadre de sa lutte contre la vie chère, le gouvernement a adopté ce mercredi, en conseil des ministres, un arrêté temporaire de six mois visant à bloquer la révision des loyers de certains baux. L'objectif étant, sur le long terme, d'endiguer une partie des effets négatifs de l'inflation.
 
Selon les données de l'Institut de la statistique de Polynésie française, en 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 8,5% en glissement annuel au Fenua, contre 5,9% pour la France entière. Une inflation qui s'explique en grande partie par la pandémie du Covid-19, ainsi que par la guerre en Ukraine et les tensions sur les prix des matières premières et de l'énergie qui en découlent. Mais, si cette inflation tend à diminuer progressivement aujourd'hui, elle a toutefois sérieusement impacté l'indice des prix à la consommation (IPC) dont la variation annuelle sert de base au calcul du taux de révision des loyers des locaux à usage d'habitation, commercial, artisanal ou industriel.
 
“Nous avons été sollicités par les organisations professionnelles et les particuliers qui ont tous noté que les prix des locations avaient augmenté”, affirme Tevaiti Pomare, ministre en charge de l'Économie et des Finances. “Depuis 2022 et cette hausse de l'inflation de 8,5%, beaucoup ont eu leur loyer révisé et cela a un impact financier important pour beaucoup de nos acteurs. C'est pourquoi il nous a été demandé d'agir rapidement.” Jointes par téléphone, certaines agences immobilières assurent que les loyers d'habitation ont significativement augmenté ces dernières années. À titre d'exemple, des appartements de type F2 (une seule chambre) en plein centre de Papeete peuvent se louer aujourd'hui jusqu'à 150 000 voir 170 000 francs, contre 120 000 francs maximum il y a moins de 10 ans. Et dans les résidences les plus récentes ou d'un certain standing, les loyers des F2 peuvent même atteindre les 220 000 francs.
 
Un nouvel indice immobilier dès juillet
 
Ce mercredi, le conseil des ministres a donc adopté un arrêté temporaire d'une durée de six mois, non renouvelable, permettant un blocage temporaire des loyers de certains baux (habitation, professionnel, commercial, industriel et artisanal) : “Durant ces six mois à venir où les prix seront stabilisés, avec la DGAE et l'ISPF, nous allons bâtir un nouvel indice, plus stable, en rapport directement avec l'immobilier et qui ne dépendra pas de l'inflation internationale. À la suite de quoi il y aura à nouveau un temps pour la consultation, l'échange et le dialogue avec les acteurs, mais l'idée est qu’au mois de juillet prochain nous ayons un nouvel indice de revalorisation acté en conseil des ministres.” In fine, le but est de permettre aux particuliers de moins subir l'inflation d'une part, et de l'autre, de limiter les charges trop lourdes des baux commerciaux qui ont tendance à fortement impacter le prix des services et des produits.

Rédigé par Wendy Cowan le Jeudi 29 Février 2024 à 16:54 | Lu 3944 fois