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Le Cesec dit oui au “Forever Young 2035”


Tahiti, le 23 décembre 2024 - Le projet de loi sur le schéma directeur de la jeunesse 2025-2030, “Forever Young 2035”, a été soumis à l’avis du Conseil économique, social, environnemental et culturel ce lundi. Il a été approuvé à l’unanimité par l’institution qui a insisté sur l’implication des acteurs locaux dans les îles, l’interministérialité et sur la coordination de la gouvernance de la politique jeunesse.
 
Morcelée par la disparité géographique, sociale et culturelle, la jeunesse n’est pas uniforme. Par jeunesse, le Pays entend les tranches d’âge allant de 0 à 24 ans. Si le nombre de jeunes tend à diminuer – une diminution des naissances de 12 % a été constatée en Polynésie entre 2016 et 2021 –, leur part reste de 33% dans la population générale.
 
Plusieurs feuilles de route, schémas directeurs ou stratégiques ont d’ores et déjà tenté d’aborder les questions qui préoccupent la jeunesse : scolarisation, formation, santé, loisirs… mais la mobilisation et le soutien restent difficiles à unifier. Certains évoquent “des mille-feuilles de dispositifs devenus illisibles”. L’intervention des associations de jeunesse et d’éducation populaire présente une forte hétérogénéité. “Chacun tente de faire au mieux.”
 
Aussi, des travaux ont été menés pour établir un Schéma directeur de la jeunesse intitulé “Forever Young 2035”. Lancé en décembre 2023 au moment des Assises de la jeunesse sous l’autorité du ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention conte la délinquance, il a pris pour modèle la méthode de co-construction appliquée à la démarche Fāri’ira’a Manihini 2027. Ainsi, un public très large de professionnels a été mis à contribution, mais également la population. Au total, plus de 700 personnes sont intervenues ou ont été consultées dans 16 îles des cinq archipels.
 
“Nous manquons de chiffres”
 
Même si “nous manquons de chiffres”, a reconnu Patricia Teriiteraahaumea, présidente de l’Union pour la jeunesse et rapporteure du projet pour le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec), cinq objectifs ont été listés pour faire converger l’action publique des dix prochaines années. Le premier consiste à agir pour le bien-être physique et mental (addictions, alimentations, promotion de la santé et santé mentale).
 
Le schéma directeur vise également comme objectif de vaincre l’injustice sociale, les déséquilibres territoriaux et la reconduction générationnelle de la précarité (logement, protection de la jeunesse, transport et mobilité), d’assurer un parcours éducatif adapté à chaque jeune (infrastructures et internats, décentralisation, transmissions, soutien financier), d’accroître l’autonomie et l’insertion professionnelle des jeunes adultes (entrepreneuriat, insertion, administration, secteurs prioritaires) et d’encourager l’engagement communautaire et les initiatives citoyennes et culturelles pour la jeunesse (engagements culturels, sports et loisirs, vie associative, identités).
 
Pour piloter ce schéma, une gouvernance “adaptée et innovante” a été imaginée avec un comité de pilotage jeunesse, un observatoire de la jeunesse et un conseil polynésien de la jeunesse. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir dans l’assistance. Quel sera le coût de cette triple gouvernance ? Le choix de cette gouvernance serait justifié pour garantir la pluralité et la neutralité et permettre l’évaluation des actions.
 
Une gouvernance transversale
 
La transversalité et l’interministérialité ont été “au cœur des échanges et des travaux”. La jeunesse, “source inestimable d’innovations, de créativité et d’opportunités”, est “porteuse d’avenir et d’espoirs pour la société polynésienne”. Selon le Cesec, “Forever Young 2035” est “un document nécessaire pour les acteurs du monde de la jeunesse”. Le Conseil “se réjouit” qu’il puisse favoriser une vision globale et fédératrice autour d’objets communs.
 
Cependant, il ne doit pas “rester un simple catalogue de bonnes intentions”. Pour mettre en œuvre ce schéma, il faudra “prioriser, planifier”, penser “un programme pluriannuel et des budgets en conséquence". Le Cesec en appelle aux pouvoirs publics et partenariats publics-privés et sollicite l’implication des acteurs locaux dans les îles. “Elle doit être renforcée.”
 
Le projet a été approuvé à l’unanimité, sous réserve, notamment, de renforcer les actions ciblées sur la petite enfance, de développer les initiatives qui visent à accompagner les parents, de soutenir et réinvestir la prévention et la sensibilisation ou encore d’élaborer un plan de rénovation et de modernisation des internats.
 

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 23 Décembre 2024 à 16:39 | Lu 745 fois