Paris, France | AFP | mercredi 02/08/2017 - Le premier flic de France a un nouveau visage: Eric Morvan, ex-numéro deux du cabinet de Bernard Cazeneuve, succède à Jean-Marc Falcone à la tête de la direction générale de la police nationale (DGPN), sur fond de menace terroriste persistante et de malaise policier.
La nomination à ce poste stratégique de M. Morvan, qui occupait les fonctions de préfet des Pyrénées-Atlantiques depuis septembre 2016, constitue tout sauf une surprise puisque son nom circulait avec insistance depuis plusieurs semaines.
Sa promotion à la tête des quelque 150.000 fonctionnaires de la police nationale s'intègre dans un vaste mouvement de renouvellement de la hiérarchie policière, prévu de longue date et qui selon une source policière, ne doit pas être lu comme l'application du "spoil system" à la tête des grandes administrations, décidé par Emmanuel Macron, visant à s'assurer de disposer de personnalités loyales pour appliquer son projet.
Avant lui, Laurent Nuñez avait succédé à Patrick Calvar comme directeur général de la sécurité intérieure (DGSI).
Pur produit de la "préfectorale", Eric Morvan, 60 ans, passé par la préfecture de police de Paris, fut le directeur adjoint du cabinet de Bernard Cazeneuve à Beauvau d'avril 2014 à septembre 2016.
C'est à cette époque qu'il travaille avec le DGPN sortant, Jean-Marc Falcone, dont les trois années "hors norme" à la tête de l'institution policière sont marquées par une série d'attentats jihadistes sans précédent dont plusieurs ont visé spécifiquement des policiers comme le 13 juin 2016 à Magnanville (Yvelines).
L'une de ces attaques, le 14 juillet 2016 à Nice, entraînera une vive polémique sur les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais qui obligera M. Falcone à monter en première ligne pour défendre la police nationale.
Jean-Marc Falcone sera à nouveau sous le feu des projecteurs lors de l'inédit mouvement de grogne des policiers de l'automne 2016. L'une des images fortes de cette mobilisation est restée la manifestation devant le siège de la police à Evry où, sous une bordée de huées et de slogans hostiles, la voiture du DGPN a difficilement fendu une foule de policiers en colère.
Outre la lutte contre le terrorisme, la mission de Jean-Marc Falcone à la DGPN restera marquée par l'adoption d'un protocole de valorisation des carrières, des compétences et des métiers, présenté comme "historique" en avril 2016 et d'un plan "sécurité publique" avec la promesse de moyens nouveaux pour la police.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a salué dans un communiqué, son "action admirable, dans des circonstances souvent difficiles".
Il a également fixé la feuille de route de son successeur qui "devra engager plusieurs réformes d'importance", notamment la mise en place d'"une police de sécurité du quotidien", la recherche d'une "meilleure complémentarité avec les autres acteurs de la sécurité" et la poursuite des efforts pour améliorer les moyens matériels et les équipements de la police .
Il devra aussi "être force de proposition" en vue de la réforme de la procédure pénale.
Le DGPN est "un acteur puissant dans une maison fragmentée", analyse l'universitaire Jacques de Maillard, directeur adjoint du centre de recherche sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).
L'un de ses principaux chantiers "sera de rendre opérationnelles les réformes, notamment la police de sécurité du quotidien", analyse le chercheur.
Sur fond de malaise policier persistant, il "devra mettre en place une doctrine améliorant les relations de la police avec la population et le faire sans braquer les policiers et leurs représentants", relève Jacques de Maillard.
"Le tout avec des moyens relativement limités", complète l'universitaire, selon qui la question des moyens, sur fond de réduction des déficits, va devenir "centrale".
La nomination à ce poste stratégique de M. Morvan, qui occupait les fonctions de préfet des Pyrénées-Atlantiques depuis septembre 2016, constitue tout sauf une surprise puisque son nom circulait avec insistance depuis plusieurs semaines.
Sa promotion à la tête des quelque 150.000 fonctionnaires de la police nationale s'intègre dans un vaste mouvement de renouvellement de la hiérarchie policière, prévu de longue date et qui selon une source policière, ne doit pas être lu comme l'application du "spoil system" à la tête des grandes administrations, décidé par Emmanuel Macron, visant à s'assurer de disposer de personnalités loyales pour appliquer son projet.
Avant lui, Laurent Nuñez avait succédé à Patrick Calvar comme directeur général de la sécurité intérieure (DGSI).
Pur produit de la "préfectorale", Eric Morvan, 60 ans, passé par la préfecture de police de Paris, fut le directeur adjoint du cabinet de Bernard Cazeneuve à Beauvau d'avril 2014 à septembre 2016.
C'est à cette époque qu'il travaille avec le DGPN sortant, Jean-Marc Falcone, dont les trois années "hors norme" à la tête de l'institution policière sont marquées par une série d'attentats jihadistes sans précédent dont plusieurs ont visé spécifiquement des policiers comme le 13 juin 2016 à Magnanville (Yvelines).
L'une de ces attaques, le 14 juillet 2016 à Nice, entraînera une vive polémique sur les conditions de sécurisation de la Promenade des Anglais qui obligera M. Falcone à monter en première ligne pour défendre la police nationale.
Jean-Marc Falcone sera à nouveau sous le feu des projecteurs lors de l'inédit mouvement de grogne des policiers de l'automne 2016. L'une des images fortes de cette mobilisation est restée la manifestation devant le siège de la police à Evry où, sous une bordée de huées et de slogans hostiles, la voiture du DGPN a difficilement fendu une foule de policiers en colère.
- 'Police de sécurité du quotidien' -
Outre la lutte contre le terrorisme, la mission de Jean-Marc Falcone à la DGPN restera marquée par l'adoption d'un protocole de valorisation des carrières, des compétences et des métiers, présenté comme "historique" en avril 2016 et d'un plan "sécurité publique" avec la promesse de moyens nouveaux pour la police.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a salué dans un communiqué, son "action admirable, dans des circonstances souvent difficiles".
Il a également fixé la feuille de route de son successeur qui "devra engager plusieurs réformes d'importance", notamment la mise en place d'"une police de sécurité du quotidien", la recherche d'une "meilleure complémentarité avec les autres acteurs de la sécurité" et la poursuite des efforts pour améliorer les moyens matériels et les équipements de la police .
Il devra aussi "être force de proposition" en vue de la réforme de la procédure pénale.
Le DGPN est "un acteur puissant dans une maison fragmentée", analyse l'universitaire Jacques de Maillard, directeur adjoint du centre de recherche sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).
L'un de ses principaux chantiers "sera de rendre opérationnelles les réformes, notamment la police de sécurité du quotidien", analyse le chercheur.
Sur fond de malaise policier persistant, il "devra mettre en place une doctrine améliorant les relations de la police avec la population et le faire sans braquer les policiers et leurs représentants", relève Jacques de Maillard.
"Le tout avec des moyens relativement limités", complète l'universitaire, selon qui la question des moyens, sur fond de réduction des déficits, va devenir "centrale".