Manille, Philippines | AFP | mardi 03/07/2017 - La Cour suprême des Philippines a donné raison mardi au président Rodrigo Duterte en jugeant légale sa décision d'imposer la loi martiale au tiers sud de l'archipel pour mater un soulèvement de combattants se réclamant du groupe Etat islamique (EI).
Cette mesure d'exception avait été décrétée sur l'ensemble de la région de Mindanao le 23 mai, quelques heures après que des jihadistes eurent hissé le drapeau de l'EI sur de nombreux quartiers de Marawi, ville musulmane dans un pays à majorité catholique.
Voilà six semaines jour pour jour que l'armée philippine se bat maison après maison pour reconquérir cette ville.
Des parlementaires de l'opposition avaient saisi la Cour suprême pour lui demander de rejeter la loi martiale à cause de "l'absence complète de justifications factuelles" à son établissement, dressant des parallèles avec le règne militaire de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos.
Mais la majorité des juges de la haute juridiction ont rejeté ce recours, a annoncé mardi le porte-parole de la Cour suprême Theodore Te, sans expliquer cette décision.
"Avec cette décision de la Cour suprême, tout le gouvernement est uni contre un ennemi commun", a déclaré le porte-parole de M. Duterte, Ernesto Abella dans un communiqué. "Nous demandons à la population d'apporter son soutien et sa pleine coopération aux autorités locales".
Les combats à Marawi ont fait plus de 460 morts, poussé près de 400.000 personnes à fuir et détruit des quartiers entiers.
Epaulée par l'artillerie et l'aviation, appuyée par des militaires américains, l'armée philippine doit lutter pour chaque maison pour reprendre le contrôle de la situation.
Le chef de ces rebelles armés, Isnilon Hapilon, un des hommes les plus recherchés au monde, serait toujours en vie, terré dans une mosquée, a déclaré lundi le secrétaire philippin à la Défense Delfin Lorenzana, lors d'une conférence de presse à Manille.
La loi martiale permet notamment aux forces de sécurité d'arrêter des suspects pendant trois jours sans autorisation du pouvoir judiciaire.
Le gouvernement a indiqué que 66 personnes avaient été détenues sous ce régime, pour leur lien avec les jihadistes de Marawi, y compris les parents des frères Maute, deux des leaders de l'insurrection.
Dans leur recours, les élus de l'opposition avaient invoqué les heures noires de la dictature de Marcos, qui a pris fin en 1986 au bout de deux décennies à la faveur de la révolution dite du "Pouvoir du peuple".
"Le spectre sinistre de la répression, des atrocités, de l'injustice et de la corruption tourmente à nouveau le peuple philippin, avec cette déclaration de loi martiale injustifiée, précipitée et anticonstitutionnelle", pouvait-on lire dans ce recours déposé par six parlementaire.
Des milliers d'opposants, des insurgés présumés et leurs partisans supposés avaient été jetés en prison, torturés ou tués, selon les historiens.
Peu après avoir décrété la loi martiale, M. Duterte avait chanté les louanges du règne de Marcos et promis que sa propre version de ce régime d'exception serait "sévère".
L'opposition pointait notamment une disproportion dans une loi martiale couvrant un tiers du pays alors que les combats sont confinés à Marawi.
La Constitution de 1987 impose des limites à l'instauration de la loi martiale pour éviter les abus de l'ère Marcos et donne à la Cour suprême la possibilité d'évaluer sa justification factuelle.
La loi martiale est légalement limitée à 60 jours, et le feu vert du parlement est nécessaire pour la prolonger. M. Duterte a affirmé qu'il pourrait effectivement la prolonger et il a menacé aussi de l'étendre si nécessaire à tout le pays.
Déjà critiqué par les dérives et la violence de sa "guerre contre la drogue", M. Duterte avait de toute façon prévenu qu'il ne tiendrait pas compte de la décision de la Cour suprême, et qu'il n'écouterait que la police et l'armée.
"Ils ne sont pas des soldats. Ils ne savent pas ce qu'il se passe sur le terrain", avait-il dit au sujet des juges, en menaçant de faire emprisonner les détracteurs de la loi martiale.
Cette mesure d'exception avait été décrétée sur l'ensemble de la région de Mindanao le 23 mai, quelques heures après que des jihadistes eurent hissé le drapeau de l'EI sur de nombreux quartiers de Marawi, ville musulmane dans un pays à majorité catholique.
Voilà six semaines jour pour jour que l'armée philippine se bat maison après maison pour reconquérir cette ville.
Des parlementaires de l'opposition avaient saisi la Cour suprême pour lui demander de rejeter la loi martiale à cause de "l'absence complète de justifications factuelles" à son établissement, dressant des parallèles avec le règne militaire de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos.
Mais la majorité des juges de la haute juridiction ont rejeté ce recours, a annoncé mardi le porte-parole de la Cour suprême Theodore Te, sans expliquer cette décision.
"Avec cette décision de la Cour suprême, tout le gouvernement est uni contre un ennemi commun", a déclaré le porte-parole de M. Duterte, Ernesto Abella dans un communiqué. "Nous demandons à la population d'apporter son soutien et sa pleine coopération aux autorités locales".
- Disproportion -
Les combats à Marawi ont fait plus de 460 morts, poussé près de 400.000 personnes à fuir et détruit des quartiers entiers.
Epaulée par l'artillerie et l'aviation, appuyée par des militaires américains, l'armée philippine doit lutter pour chaque maison pour reprendre le contrôle de la situation.
Le chef de ces rebelles armés, Isnilon Hapilon, un des hommes les plus recherchés au monde, serait toujours en vie, terré dans une mosquée, a déclaré lundi le secrétaire philippin à la Défense Delfin Lorenzana, lors d'une conférence de presse à Manille.
La loi martiale permet notamment aux forces de sécurité d'arrêter des suspects pendant trois jours sans autorisation du pouvoir judiciaire.
Le gouvernement a indiqué que 66 personnes avaient été détenues sous ce régime, pour leur lien avec les jihadistes de Marawi, y compris les parents des frères Maute, deux des leaders de l'insurrection.
Dans leur recours, les élus de l'opposition avaient invoqué les heures noires de la dictature de Marcos, qui a pris fin en 1986 au bout de deux décennies à la faveur de la révolution dite du "Pouvoir du peuple".
"Le spectre sinistre de la répression, des atrocités, de l'injustice et de la corruption tourmente à nouveau le peuple philippin, avec cette déclaration de loi martiale injustifiée, précipitée et anticonstitutionnelle", pouvait-on lire dans ce recours déposé par six parlementaire.
Des milliers d'opposants, des insurgés présumés et leurs partisans supposés avaient été jetés en prison, torturés ou tués, selon les historiens.
Peu après avoir décrété la loi martiale, M. Duterte avait chanté les louanges du règne de Marcos et promis que sa propre version de ce régime d'exception serait "sévère".
L'opposition pointait notamment une disproportion dans une loi martiale couvrant un tiers du pays alors que les combats sont confinés à Marawi.
La Constitution de 1987 impose des limites à l'instauration de la loi martiale pour éviter les abus de l'ère Marcos et donne à la Cour suprême la possibilité d'évaluer sa justification factuelle.
La loi martiale est légalement limitée à 60 jours, et le feu vert du parlement est nécessaire pour la prolonger. M. Duterte a affirmé qu'il pourrait effectivement la prolonger et il a menacé aussi de l'étendre si nécessaire à tout le pays.
Déjà critiqué par les dérives et la violence de sa "guerre contre la drogue", M. Duterte avait de toute façon prévenu qu'il ne tiendrait pas compte de la décision de la Cour suprême, et qu'il n'écouterait que la police et l'armée.
"Ils ne sont pas des soldats. Ils ne savent pas ce qu'il se passe sur le terrain", avait-il dit au sujet des juges, en menaçant de faire emprisonner les détracteurs de la loi martiale.