Kourou, France | AFP | jeudi 05/09/2024 - La fusée Vega a décollé mercredi de Kourou, en Guyane française, et mis en orbite un satellite d'observation, remplissant avec succès sa dernière mission dans sa configuration classique qui confirme le retour de l'Europe à la souveraineté spatiale.
Initialement programmé la veille mais retardé de 24 heures en raison de "problèmes électriques sur des connexions au sol" selon Arianespace, le décollage a finalement eu lieu mercredi à 22H50 (01H50 GMT), selon un correspondant de l'AFP sur place.
"Décollage réalisé avec succès pour la dernière mission Vega depuis le port spatial de l'Europe!", a écrit sur le réseau X le Centre spatial guyanais.
Il s’agissait en effet du dernier vol de ce lanceur: Vega "a cessé de voler ce soir, avec succès", a commenté Stéphane Israël, le président d’Arianespace, à l’AFP à l’issue de la mission.
La fusée transportait le satellite Sentinel-2C du programme de l'Union européenne Copernicus, qui a été mis avec succès en orbite héliosynchrone à environ 775 km d'altitude, 57 minutes et 27 secondes après le lancement, a précisé Arianespace sur X.
Faisant partie du programme spatial d'observation de la Terre, Sentinel-2C soutiendra un large éventail d'applications opérationnelles, dont la surveillance de la qualité de l'eau, la gestion des catastrophes naturelles comme les feux de forêt, les séismes ou les inondations ainsi que la détection des émissions de méthane.
Cette mission, appelée VV24, était la dernière du lanceur italien Vega, de la firme Avio, en service depuis 2012, avant le passage de relais à Vega C, une version améliorée et plus puissante mais clouée au sol depuis 2022 après un accident ayant causé la perte de deux satellites d'Airbus.
Deux mois après le vol inaugural de la fusée Ariane 6, cette mission "est la deuxième partie de la restauration de l'autonomie spatiale et l'autonomie stratégique européenne", a commenté pour l'AFP avant le lancement Philippe Baptiste, président du Centre national d'études spatiales (CNES).
- Fin d'une année noire -
Le succès début juillet du premier vol d'Ariane 6, dont la mise au point a eu quatre ans de retard, a donné des ailes aux Européens et marqué la fin de l'année "noire" au cours de laquelle le Vieux Continent a été privé d'accès à l'espace.
La reprise des vols de leurs lanceurs est d'autant plus stratégique pour les Européens qu'ils ont du mal à exister face au géant américain SpaceX, qui lance ses fusées réutilisables Falcon 9 environ deux fois par semaine.
Un optimisme prudent est de mise concernant Vega C après l'accident de 2022, survenu alors que l'Europe était déjà privée de Soyouz après l'invasion russe de l'Ukraine et dans l'attente d'Ariane 6.
Le milieu du spatial a donc les yeux rivés sur Vega C. "On pourra le lancer avant la fin de l’année", assure Stéphane Israël.
Avec ces missions, l’Europe confirme son retour sur la scène du spatial: "La période creuse a duré deux ans, avec la fin de Soyouz pour des raisons géopolitiques, la fin d’Ariane 5, le retard d’Ariane 6", poursuit le président d’Arianespace.
Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA) s'est lui aussi dit "confiant". "On sera prêt à partir de fin novembre à lancer Vega C", a-t-il déclaré à l'AFP, en ajoutant que le design du moteur, à l'origine de plusieurs anomalies, avait été "complètement revu" et les derniers tests concluants.
"Il y a beaucoup de pression sur Vega C, mais il n'y a aucune raison que cela ne se passe pas bien", a-t-il assuré.
Selon lui, l'ESA prépare désormais un deuxième vol d'Ariane 6 en décembre ainsi que six lancements d'Ariane 6 et quatre de Vega C en 2025.
"On est sorti d'une crise technique et politique de lanceur", a estimé Pierre Lionnet, directeur de recherche à Eurospace, qui rassemble les industriels européens de l'espace, interrogé par l'AFP.
"En revanche, la grosse interrogation, c'est de savoir qui va acheter suffisamment de lancements pour que l'opérateur et les industriels puissent fournir les services à un tarif acceptable pour les clients et qui permettrait à l'ensemble de la chaîne industrielle de faire des profits", a-t-il ajouté.
Selon lui, de toutes les puissances mondiales, l'Europe est "le plus petit client pour les besoins de lancement" et doit trouver sa place sur un marché "qui s'est radicalement modifié".
Pour Toni Tolker-Nielsen de l'ESA, il faudra au moins "une dizaine d'années" à l'Europe pour devenir compétitive dans ce domaine face aux Etats-Unis.
Initialement programmé la veille mais retardé de 24 heures en raison de "problèmes électriques sur des connexions au sol" selon Arianespace, le décollage a finalement eu lieu mercredi à 22H50 (01H50 GMT), selon un correspondant de l'AFP sur place.
"Décollage réalisé avec succès pour la dernière mission Vega depuis le port spatial de l'Europe!", a écrit sur le réseau X le Centre spatial guyanais.
Il s’agissait en effet du dernier vol de ce lanceur: Vega "a cessé de voler ce soir, avec succès", a commenté Stéphane Israël, le président d’Arianespace, à l’AFP à l’issue de la mission.
La fusée transportait le satellite Sentinel-2C du programme de l'Union européenne Copernicus, qui a été mis avec succès en orbite héliosynchrone à environ 775 km d'altitude, 57 minutes et 27 secondes après le lancement, a précisé Arianespace sur X.
Faisant partie du programme spatial d'observation de la Terre, Sentinel-2C soutiendra un large éventail d'applications opérationnelles, dont la surveillance de la qualité de l'eau, la gestion des catastrophes naturelles comme les feux de forêt, les séismes ou les inondations ainsi que la détection des émissions de méthane.
Cette mission, appelée VV24, était la dernière du lanceur italien Vega, de la firme Avio, en service depuis 2012, avant le passage de relais à Vega C, une version améliorée et plus puissante mais clouée au sol depuis 2022 après un accident ayant causé la perte de deux satellites d'Airbus.
Deux mois après le vol inaugural de la fusée Ariane 6, cette mission "est la deuxième partie de la restauration de l'autonomie spatiale et l'autonomie stratégique européenne", a commenté pour l'AFP avant le lancement Philippe Baptiste, président du Centre national d'études spatiales (CNES).
- Fin d'une année noire -
Le succès début juillet du premier vol d'Ariane 6, dont la mise au point a eu quatre ans de retard, a donné des ailes aux Européens et marqué la fin de l'année "noire" au cours de laquelle le Vieux Continent a été privé d'accès à l'espace.
La reprise des vols de leurs lanceurs est d'autant plus stratégique pour les Européens qu'ils ont du mal à exister face au géant américain SpaceX, qui lance ses fusées réutilisables Falcon 9 environ deux fois par semaine.
Un optimisme prudent est de mise concernant Vega C après l'accident de 2022, survenu alors que l'Europe était déjà privée de Soyouz après l'invasion russe de l'Ukraine et dans l'attente d'Ariane 6.
Le milieu du spatial a donc les yeux rivés sur Vega C. "On pourra le lancer avant la fin de l’année", assure Stéphane Israël.
Avec ces missions, l’Europe confirme son retour sur la scène du spatial: "La période creuse a duré deux ans, avec la fin de Soyouz pour des raisons géopolitiques, la fin d’Ariane 5, le retard d’Ariane 6", poursuit le président d’Arianespace.
Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA) s'est lui aussi dit "confiant". "On sera prêt à partir de fin novembre à lancer Vega C", a-t-il déclaré à l'AFP, en ajoutant que le design du moteur, à l'origine de plusieurs anomalies, avait été "complètement revu" et les derniers tests concluants.
"Il y a beaucoup de pression sur Vega C, mais il n'y a aucune raison que cela ne se passe pas bien", a-t-il assuré.
Selon lui, l'ESA prépare désormais un deuxième vol d'Ariane 6 en décembre ainsi que six lancements d'Ariane 6 et quatre de Vega C en 2025.
"On est sorti d'une crise technique et politique de lanceur", a estimé Pierre Lionnet, directeur de recherche à Eurospace, qui rassemble les industriels européens de l'espace, interrogé par l'AFP.
"En revanche, la grosse interrogation, c'est de savoir qui va acheter suffisamment de lancements pour que l'opérateur et les industriels puissent fournir les services à un tarif acceptable pour les clients et qui permettrait à l'ensemble de la chaîne industrielle de faire des profits", a-t-il ajouté.
Selon lui, de toutes les puissances mondiales, l'Europe est "le plus petit client pour les besoins de lancement" et doit trouver sa place sur un marché "qui s'est radicalement modifié".
Pour Toni Tolker-Nielsen de l'ESA, il faudra au moins "une dizaine d'années" à l'Europe pour devenir compétitive dans ce domaine face aux Etats-Unis.