PAPEETE, le 21 janvier 2016 - La mise en place d’un label qualité et d’une charte déontologique agite le milieu des tatoueurs depuis des mois. Une ébauche de charte circule depuis deux ans entre l’association Polynesia Tatau et le ministère de la Culture, sans trouver les moyens d’une concrétisation.
Il y a deux ans, le trésorier de l’association Polynesia Tatau, Raphaël Ketterer, a posé les bases d’une charte déontologique et de label qualité des artistes tatoueurs de Polynésie française. "Je me suis appuyé notamment sur les textes du Syndicat national des artistes tatoueurs en France. Mais je n’ai pas fait de copier/coller des articles car les exigences sont telles que si l’on devait les suivre en Polynésie personne ne pourrait travailler." Accompagné dans sa démarche par des membres de l’association il a évoqué le professionnalisme, l’hygiène, la formation, la déontologie du métier, l’éthique, la tarification… (voir encadré ci-contre)
Ce texte a été présenté au bureau de Polynesia Tatau en 2014, lors de l’assemblée générale, "mais il n’a pas été soumis au vote", précise le trésorier. Il ne l’a toujours pas été. Des dissensions sont apparues au sein de l’association. "Tous les membres n’ont pas lu le texte, certains anciens ne sont pas d’accord avec ce que l’on fait." Il y a quelques semaines, Polynesia Tatau comptait près de 50 membres. Aujourd’hui, difficile de connaître le chiffre exact. Des tatoueurs ont quitté l’association. Pourtant le processus de reconnaissance de l’activité semble soutenu par les différentes institutions concernées.
Le ministère de la Santé, la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM), le Centre d’hygiène et de salubrité public (CHSP) ont montré leur soutien. Un service de contrôle, inhérent au programme de formation en cas de labélisation, est en cours de création. Il sera constitué d’un membre de Polynesia Tatau et de l’infirmier libéral qui dispense actuellement les formations relatives à l’hygiène.
Au ministère de la Culture, la conseillère technique Miriama Bono explique : i["Nous n’avons aucune opposition. Au contraire, nous accompagnons les tatoueurs dans leur démarche. Ils semblent insister sur trois axes : l’hygiène et la formation, le statut et le respect de la patente et la reconnaissance via le statut d’artiste. Il est vrai que le métier de tatoueur n’était pas cité dans la première mouture du texte relative au statut d’artiste qui a été présentée au CESC [Conseil économique, social et culturel, NDLR] en octobre. Par contre, il l’est dans le texte qui sera présenté à l’assemblée.]i" Le statut d’artiste est en effet au programme de la prochaine session extraordinaire de l’assemblée qui démarre le 26 janvier.
Ceci étant, Miriama Bono évoque une réserve. "Les tatoueurs pourront être considérés comme des artistes à condition qu’ils fassent des œuvres uniques. Il faut savoir que le service de l’artisanat travaille sur un statut d’artisan dans lequel les tatoueurs peuvent être inclus." Dans l’attente, l’association doit retrouver son unité. "Il serait bien que les tatoueurs s’entendent sur le label avant qu’il soit concrétisé. La convention pourrait être une bonne occasion d’en débattre."
Raphaël Ketterer attend aussi beaucoup de ce rendez-vous. La cinquième convention de Polynesia Tatau aura lieu du 30 mars au 3 avril dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. Une quinzaine de tatoueurs étrangers ont répondu à l’appel, des artistes polynésiens sont aussi invités. Car, cette année, l’association envisage plutôt un festival qu’une convention. "Je pense qu’on réussira à s’entendre d’ici là, les pe’a pe’a sont passagers. Dans les quinze jours qui arrivent je vais aller dans tous les salons voir qui veut rester membre ou non et j’espère que nous aurons avancé avant notre prochain rendez-vous avec le ministre de la Culture début février."
Il y a deux ans, le trésorier de l’association Polynesia Tatau, Raphaël Ketterer, a posé les bases d’une charte déontologique et de label qualité des artistes tatoueurs de Polynésie française. "Je me suis appuyé notamment sur les textes du Syndicat national des artistes tatoueurs en France. Mais je n’ai pas fait de copier/coller des articles car les exigences sont telles que si l’on devait les suivre en Polynésie personne ne pourrait travailler." Accompagné dans sa démarche par des membres de l’association il a évoqué le professionnalisme, l’hygiène, la formation, la déontologie du métier, l’éthique, la tarification… (voir encadré ci-contre)
Ce texte a été présenté au bureau de Polynesia Tatau en 2014, lors de l’assemblée générale, "mais il n’a pas été soumis au vote", précise le trésorier. Il ne l’a toujours pas été. Des dissensions sont apparues au sein de l’association. "Tous les membres n’ont pas lu le texte, certains anciens ne sont pas d’accord avec ce que l’on fait." Il y a quelques semaines, Polynesia Tatau comptait près de 50 membres. Aujourd’hui, difficile de connaître le chiffre exact. Des tatoueurs ont quitté l’association. Pourtant le processus de reconnaissance de l’activité semble soutenu par les différentes institutions concernées.
Le ministère de la Santé, la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM), le Centre d’hygiène et de salubrité public (CHSP) ont montré leur soutien. Un service de contrôle, inhérent au programme de formation en cas de labélisation, est en cours de création. Il sera constitué d’un membre de Polynesia Tatau et de l’infirmier libéral qui dispense actuellement les formations relatives à l’hygiène.
Au ministère de la Culture, la conseillère technique Miriama Bono explique : i["Nous n’avons aucune opposition. Au contraire, nous accompagnons les tatoueurs dans leur démarche. Ils semblent insister sur trois axes : l’hygiène et la formation, le statut et le respect de la patente et la reconnaissance via le statut d’artiste. Il est vrai que le métier de tatoueur n’était pas cité dans la première mouture du texte relative au statut d’artiste qui a été présentée au CESC [Conseil économique, social et culturel, NDLR] en octobre. Par contre, il l’est dans le texte qui sera présenté à l’assemblée.]i" Le statut d’artiste est en effet au programme de la prochaine session extraordinaire de l’assemblée qui démarre le 26 janvier.
Ceci étant, Miriama Bono évoque une réserve. "Les tatoueurs pourront être considérés comme des artistes à condition qu’ils fassent des œuvres uniques. Il faut savoir que le service de l’artisanat travaille sur un statut d’artisan dans lequel les tatoueurs peuvent être inclus." Dans l’attente, l’association doit retrouver son unité. "Il serait bien que les tatoueurs s’entendent sur le label avant qu’il soit concrétisé. La convention pourrait être une bonne occasion d’en débattre."
Raphaël Ketterer attend aussi beaucoup de ce rendez-vous. La cinquième convention de Polynesia Tatau aura lieu du 30 mars au 3 avril dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. Une quinzaine de tatoueurs étrangers ont répondu à l’appel, des artistes polynésiens sont aussi invités. Car, cette année, l’association envisage plutôt un festival qu’une convention. "Je pense qu’on réussira à s’entendre d’ici là, les pe’a pe’a sont passagers. Dans les quinze jours qui arrivent je vais aller dans tous les salons voir qui veut rester membre ou non et j’espère que nous aurons avancé avant notre prochain rendez-vous avec le ministre de la Culture début février."
Extraits
La charte déontologique et de label qualité des artistes tatoueurs de Polynésie française telle qu’elle existe aujourd’hui n’est pas définitive. Le texte est amené à évoluer en fonction des remarques des tatoueurs engagés dans le processus et des institutions. Mais déjà, il précise :
"La déontologie est comprise ici comme le respect de principes communs à tous les tatoueurs soucieux de pratiquer dans les meilleures conditions d'hygiène et de respect du client."
"Chaque artiste tatoueur est responsable de l'image de la profession toute entière en Polynésie Française. (…) Il assure, dans la mesure du possible (compétences pour le motif demandé), un rôle de conseil auprès de ses clients et tâche de les réorienter, le cas échéant, vers un autre tatoueur. Dans tous les cas, il informe chaque client des risques et des précautions à prendre, ainsi que des règles élémentaires d'entretien du tatouage."
"Tout artiste tatoueur se réserve le droit de refuser de tatouer : tout motif si son emplacement est de nature à porter atteinte à l'intégrité corporelle de l'être (notamment visage, mains, sexe...) à l'appréciation du professionnel et dans le respect de la réglementation en vigueur."
"Tout tatoueur respecte les règles élémentaires en matière d'hygiène, notamment en suivant scrupuleusement les recommandations émises en matière de santé publique."
"Dans la mesure du possible, un ordre de prix est indiqué pour les motifs proposés dans le studio, en fonction de la taille, de la complexité, et de la présence de couleurs et du temps de réalisation de l’œuvre."
La charte déontologique et de label qualité des artistes tatoueurs de Polynésie française telle qu’elle existe aujourd’hui n’est pas définitive. Le texte est amené à évoluer en fonction des remarques des tatoueurs engagés dans le processus et des institutions. Mais déjà, il précise :
"La déontologie est comprise ici comme le respect de principes communs à tous les tatoueurs soucieux de pratiquer dans les meilleures conditions d'hygiène et de respect du client."
"Chaque artiste tatoueur est responsable de l'image de la profession toute entière en Polynésie Française. (…) Il assure, dans la mesure du possible (compétences pour le motif demandé), un rôle de conseil auprès de ses clients et tâche de les réorienter, le cas échéant, vers un autre tatoueur. Dans tous les cas, il informe chaque client des risques et des précautions à prendre, ainsi que des règles élémentaires d'entretien du tatouage."
"Tout artiste tatoueur se réserve le droit de refuser de tatouer : tout motif si son emplacement est de nature à porter atteinte à l'intégrité corporelle de l'être (notamment visage, mains, sexe...) à l'appréciation du professionnel et dans le respect de la réglementation en vigueur."
"Tout tatoueur respecte les règles élémentaires en matière d'hygiène, notamment en suivant scrupuleusement les recommandations émises en matière de santé publique."
"Dans la mesure du possible, un ordre de prix est indiqué pour les motifs proposés dans le studio, en fonction de la taille, de la complexité, et de la présence de couleurs et du temps de réalisation de l’œuvre."