Freetown, Sierra Leone | AFP | jeudi 16/08/2017 - Alors que les habitants de Sierra Leone pleurent encore leurs morts, dont plus de 100 enfants, emportés par les coulées de boue et les inondations qui ont frappé Freetown tôt lundi matin, les enterrements collectifs vont commencer jeudi, de nombreux corps étant non identifiables.
Les drapeaux ont été mis en berne pour une semaine de deuil national sur les bâtiments publics du pays.
A midi, mercredi, une minute de silence a été observée dans la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'aide internationale a commencé à arriver, 48 heures après la catastrophe, pour aider les milliers de survivants désormais sans abris. Et les efforts se poursuivent pour retrouver les corps de 600 disparus, parfois à l'aide d'engins de chantier, parfois avec des outils de fortune.
A la morgue centrale, où règne une odeur pestilentielle, des habitants tentent d'identifier leurs proches dans des amas de corps.
"Je suis venu pour retrouver le corps de ma soeur. J'allais la voir le (lundi) matin, j'ai vu un morceau de la montagne tomber sur eux et tout le monde est mort. Sa maison a été détruite", a confié à l'AFP Ishmeal Tomboyeke.
Cette catastrophe, une des pires de l'histoire du pays, causée par trois jours de pluies torrentielles, a fait plus de 300 morts à Freetown dans la nuit de dimanche à lundi, selon la Croix-Rouge locale.
"Aujourd'hui, quand les eaux se sont retirées, nous avons trouvé 15 corps mutilés, en décomposition, sous un pont effondré à Lumley", un quartier du bas de la ville inondé lundi, a expliqué Abdul Nasir, de la Croix-Rouge internationale.
"Nous savons que le bilan sera plus élevé" que les 312 morts officiellement recensés, a-t-il ajouté.
Des responsables à la morgue centrale de la capitale sierra-léonaise ont déjà évoqué le nombre de 400 morts.
"Nous avons reçu 105 enfants", a précisé mercredi à l'AFP Mohamed Sinneh Kamara, un employé de la morgue.
"Il n'y a pas assez de gants, d'équipements de protection et de bottes en caoutchouc" pour les familles, a-t-il déploré.
La famille de Mabinty Sesay participait dimanche soir à une veillée de prière à l'église du quartier de Regent, dans les faubourgs de la ville, l'une des zones les plus touchées, lorsqu'une coulée de boue a dévalé et recouvert l'édifice.
"J'ai perdu 13 membres de ma famille mais je n'ai pu en identifier que deux", a-t-elle expliqué, alors qu'une autre femme perdait connaissance en identifiant son mari.
Les victimes qui n'avaient pas pu être identifiées en fin de journée mercredi seront enterrées dans la localité proche de Waterloo jeudi et vendredi, aux côtés des tombes de personnes décédées pendant l'épidémie du virus Ebola (4.000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015).
Les enterrements auxquels il a été procédés depuis mardi étaient seulement ceux de morceaux de cadavres, empilés dans des sacs mortuaires, a précisé la Croix Rouge.
"Mais maintenant il y a tous ces corps... et personne n'est capable de les identifier", a expliqué Adizah Conde, mercredi, à la morgue de l'hôpital Connaught: "Alors, comme le président Koroma l'a dit, commençons les enterrements collectifs", a concédé cet homme, désormais privé de sept membres de sa famille.
Les survivants quant à eux sont confrontés à des conditions difficiles.
"Il y a un besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d'autres inondations sont encore possibles", a expliqué Adele Fox, coordinatrice santé pour l'ONG Concern Worldwide.
Située en bordure de mer, Freetown --surpeuplée avec environ 1,2 million d'habitants-- est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies: dysenteries et choléra notamment. Des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles, mais jamais jusqu'ici à une telle échelle.
"Il y a de la frustration par rapport à la régularité des inondations et des destructions pendant la saison des pluies", a relevé Mme Fox.
Les messages de condoléances et de solidarité se sont multipliés mercredi, dont celui du Pape François, qui s'est dit "profondément attristé", ou ceux des dirigeants des pays voisins.
Le président de la Guinée et chef de l'Union Africaine, Alpha Condé, qui a effectué mardi une visite à Freetown, a lancé un appel à la mobilisation internationale pour la Sierra Leone, l'un des pays les plus pauvres au monde.
"Nous sommes débordés", avait reconnu mardi, très ému, le chef de l'Etat, Ernest Bai Koroma, lors d'une visite à Regent.
Et l'aide internationale commence à arriver: l'ambassade d'Israël au Sénégal a envoyé 20.000 portions de nourriture et "de l'eau propre, des couvertures et d'autres produits nécessaires vont suivre".
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU a également commencé à distribuer de l'aide à 7.500 personnes, tandis que le Royaume-Uni participe à la coordination des opérations avec les autorités de son ancienne colonie, indépendante depuis 1961.
La Croix-Rouge a quant à elle débloqué 275.000 dollars (234.000 euros) pour les opérations de recherche et pour apporter les premiers secours à quelque 9.000 habitants de Freetown.
A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé mettre à disposition une première aide humanitaire d'urgence de 300.000 euros.
Les drapeaux ont été mis en berne pour une semaine de deuil national sur les bâtiments publics du pays.
A midi, mercredi, une minute de silence a été observée dans la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'aide internationale a commencé à arriver, 48 heures après la catastrophe, pour aider les milliers de survivants désormais sans abris. Et les efforts se poursuivent pour retrouver les corps de 600 disparus, parfois à l'aide d'engins de chantier, parfois avec des outils de fortune.
A la morgue centrale, où règne une odeur pestilentielle, des habitants tentent d'identifier leurs proches dans des amas de corps.
"Je suis venu pour retrouver le corps de ma soeur. J'allais la voir le (lundi) matin, j'ai vu un morceau de la montagne tomber sur eux et tout le monde est mort. Sa maison a été détruite", a confié à l'AFP Ishmeal Tomboyeke.
Cette catastrophe, une des pires de l'histoire du pays, causée par trois jours de pluies torrentielles, a fait plus de 300 morts à Freetown dans la nuit de dimanche à lundi, selon la Croix-Rouge locale.
"Aujourd'hui, quand les eaux se sont retirées, nous avons trouvé 15 corps mutilés, en décomposition, sous un pont effondré à Lumley", un quartier du bas de la ville inondé lundi, a expliqué Abdul Nasir, de la Croix-Rouge internationale.
"Nous savons que le bilan sera plus élevé" que les 312 morts officiellement recensés, a-t-il ajouté.
Des responsables à la morgue centrale de la capitale sierra-léonaise ont déjà évoqué le nombre de 400 morts.
"Nous avons reçu 105 enfants", a précisé mercredi à l'AFP Mohamed Sinneh Kamara, un employé de la morgue.
"Il n'y a pas assez de gants, d'équipements de protection et de bottes en caoutchouc" pour les familles, a-t-il déploré.
La famille de Mabinty Sesay participait dimanche soir à une veillée de prière à l'église du quartier de Regent, dans les faubourgs de la ville, l'une des zones les plus touchées, lorsqu'une coulée de boue a dévalé et recouvert l'édifice.
"J'ai perdu 13 membres de ma famille mais je n'ai pu en identifier que deux", a-t-elle expliqué, alors qu'une autre femme perdait connaissance en identifiant son mari.
Les victimes qui n'avaient pas pu être identifiées en fin de journée mercredi seront enterrées dans la localité proche de Waterloo jeudi et vendredi, aux côtés des tombes de personnes décédées pendant l'épidémie du virus Ebola (4.000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015).
Les enterrements auxquels il a été procédés depuis mardi étaient seulement ceux de morceaux de cadavres, empilés dans des sacs mortuaires, a précisé la Croix Rouge.
"Mais maintenant il y a tous ces corps... et personne n'est capable de les identifier", a expliqué Adizah Conde, mercredi, à la morgue de l'hôpital Connaught: "Alors, comme le président Koroma l'a dit, commençons les enterrements collectifs", a concédé cet homme, désormais privé de sept membres de sa famille.
Les survivants quant à eux sont confrontés à des conditions difficiles.
"Il y a un besoin en nourriture, en eau, en équipements sanitaires et en aide médicale. Comme nous sommes toujours en saison des pluies, d'autres inondations sont encore possibles", a expliqué Adele Fox, coordinatrice santé pour l'ONG Concern Worldwide.
Située en bordure de mer, Freetown --surpeuplée avec environ 1,2 million d'habitants-- est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies: dysenteries et choléra notamment. Des habitations précaires sont régulièrement emportées par des pluies torrentielles, mais jamais jusqu'ici à une telle échelle.
"Il y a de la frustration par rapport à la régularité des inondations et des destructions pendant la saison des pluies", a relevé Mme Fox.
- L'aide internationale s'organise -
Les messages de condoléances et de solidarité se sont multipliés mercredi, dont celui du Pape François, qui s'est dit "profondément attristé", ou ceux des dirigeants des pays voisins.
Le président de la Guinée et chef de l'Union Africaine, Alpha Condé, qui a effectué mardi une visite à Freetown, a lancé un appel à la mobilisation internationale pour la Sierra Leone, l'un des pays les plus pauvres au monde.
"Nous sommes débordés", avait reconnu mardi, très ému, le chef de l'Etat, Ernest Bai Koroma, lors d'une visite à Regent.
Et l'aide internationale commence à arriver: l'ambassade d'Israël au Sénégal a envoyé 20.000 portions de nourriture et "de l'eau propre, des couvertures et d'autres produits nécessaires vont suivre".
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU a également commencé à distribuer de l'aide à 7.500 personnes, tandis que le Royaume-Uni participe à la coordination des opérations avec les autorités de son ancienne colonie, indépendante depuis 1961.
La Croix-Rouge a quant à elle débloqué 275.000 dollars (234.000 euros) pour les opérations de recherche et pour apporter les premiers secours à quelque 9.000 habitants de Freetown.
A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé mettre à disposition une première aide humanitaire d'urgence de 300.000 euros.